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Petite histoire d'un Chef-d'Oeuvre


Tolkien était déjà connu du grand public (mais ignoré par ses pairs à Oxford) avec le célèbrissime "Hobbit", laissant les lecteurs avides d'une suite. Allen & Unwin n'apprécient pas du tout le "Silmarillion" que Tolkien leur propose et lui font comprendre que ce n'est pas ce que le public attend...

Il entame donc une autre histoire de Hobbits, et laisse reposer le "Silmarillion". Le roman est baptisé provisoirement "le Retour de l'Ombre", mais Tolkien ne s'est pas borné à développer les événements du "Hobbit", emporté par son imagination et par le livre lui-même, ce n'est plus une suite classique, mais une oeuvre a part entière qui naît sous sa plume... Où les événements qu'elle décrit ont tendance à se conformer avec la réalité (bien que Tolkien l'ai toujours nié) ou du moins à évoquer une résonnance contemporaine et actuelle pour le lecteur.

Tolkien entame le deuxième tome fin 1938; il s'interrompt un an (1940) au milieu de tome II. Il attaque le chapitre 31 (fin livre III) en décembre 42. En 1947, Tolkien fait lire le "Seigneur des Anneaux" à Rayner Unwin (fils de Allen Unwin) qui apprécie beaucoup le roman (c'était le jeune critique du "Hobbit" dix ans auparavant). Après quelques mois de correction minutieuse, Tolkien met le point final au "Seigneur des Anneaux" en 1949.



Il aura fallut en tout douze ans pour l'écrire. Durant la période de publication du roman (elle a duré cinq ans, de 1949 à 1954), Tolkien, qui souhaite toujours faire paraître "le Silmarillion" en même temps que "le Seigneur des Anneaux", se fâche avec Allen & Unwin. Il a recours à un autre éditeur, Collins, mais ce dernier ne laisse aucun compromis à Tolkien ; le manuscrit revient finalement à Allen & Unwin... au grand dam de Tolkien, le roman est divisé en trois livres pour des raisons techniques et économiques.

Mais Unwin et son fils s'engagent à publier le Silmarillion lorsque celui-ci sera terminé.

Les tomes I et II sortent en 1954: les critiques sont presque toutes unanimes, et le tirage de 4500 exemplaires est vite épuisé. Les lecteurs attendent avec impatience le tome III. Mais plusieurs cartes sont à refaire (c'est Christopher Tolkien qui s'y attelle) , et de nombreux lecteurs réclament des éclaircissements sur les personnages, les territoires... Ce qui retarde grandement la publication !

En mars 1955, peu avant la publication du tome III, Tolkien écrit: " Je souhaiterais à présent n'avoir jamais prévu d'appendices! car leur publication, sous forme tronquée et abrégée ne satisfera personne ; et certainement pas moi, et manifestement pas non plus, à voir le nombre de lettres (en quantité ahurissante !) que je reçois, les gens qui aiment ce genre de choses -et ils ont étonnamment nombreux ".

Le tome III paraît en 1955, et c'est un nouveau concert d'éloges... Le premier chèque de droits d'auteur envoyé par Allen & Unwin, en 1956, dépasse le montant de son salaire annuel à Oxford ! Tolkien sera surpris de cette fortune tardive après des années d'économie ; mais, en bon Hobbit, il ne vivra pas dans le luxe pour autant.

Pour revenir aux traductions, il est plutôt regrettable que le traducteur français ait commis quelque écarts lors de la traduction de l'ouvrage en Français... Ainsi, Strider devient "Grand-Pas", Shelob "Arachne", Bilbo "Bilbon"..., différant en cela de ce qui avait été fait pour traduire "The Hobbit", le genre de choses qui a occupé les dernières années de Tolkien qui observait les traductions néerlandaises et suédoises et a finalement dû écrire un guide à l'usage des traducteurs.



Les années de "Tolkienomanie" suivirent la parution de l'oeuvre, notamment durant les années soixante, où toute une génération se reconnut dans la quête des Hobbits. Le romancier paru plutôt choqué par ces événements qu'il n'avait pas prévu.

Le " Silmarillion" paraîtra bien plus tard, quelques années après la mort de l'auteur. Mais les légendes, les grands traits de l'histoire d'Arda font partie intégrante de l'univers du Seigneur des Anneaux : ils forment un contexte historique et cosmogonique très fourni et réaliste, une espèce de rampe de lancement pour la quête de nos sympathiques Hobbits.

C'est cette combinaison d'aventure dynamique (susceptible de plaire au grand public) et de légendes oubliées ( apportant une touche mythologique) qui sera la clé du succès, et qui constituera ce que l'on appelle aujourd'hui le Légendaire d'Arda, lequel a inspiré nombre d'aventures d'"heroïc fantasy".

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