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Greg Keyes nous parle de son dernier tome !

Par Lisbei, le mardi 17 juin 2008 à 20:26:29

Greg KeyesCela faisait déjà un certain temps que nous n'avions pas eu de nouvelles de Greg Keyes. Aussi, lorsque nous avons vu une nouvelle interview de lui chez Fantasy Book Critic, nous ne pouvions pas faire l'impasse.

Appréciez donc cet échange fleuve.

En parler en forum

L'interview traduite

Parlons de votre nouveau livre The Born Queen qui clôt la série Les Royaumes d'Epines et d'Os (NdT : ce dernier tome n'est pas encore traduit en français). A l'origine, vous avez vendu cette série sous forme de plan, et vous avez dit que vous n'aviez pas suivi de très près votre modèle initial. De quelles façons The Born Queen a-t-elle dévié par rapport aux lignes de votre plan initial ?
Je connaissais mon point de départ et mon point d'arrivée ; c'est le chemin que j'ai emprunté pour les relier qui a été vraiment dévié. Alors que j'écrivais mes personnages, ils se sont mis à faire des choses que je n'avais pas prévues, ce qui, comme me l'a dit une fois Terry Brooks, peut sembler un peu schizophrénique. [Rires] Je pense que les auteurs sont un peu schizophréniques dans la mesure où nous construisons des personnages dans nos têtes, et qu'ensuite ils se mettent à agir différemment. Par exemple, Aspar n'était pas un personnage important à l'origine. C'était le genre de type qui découvre le Roi de Bruyères et tout ça avant de disparaître vers la fin du résumé. Mais en commençant à écrire, je me suis rendu compte qu'Aspar était LE personnage sur lequel je voulais écrire.
C'est toujours intéressant quand les personnages décident de se mutiner, non ?
Oui, je suis tout à fait d'accord !
Dans une série comme celle-là, les lecteurs ont tendance à s'exprimer haut et fort sur la façon dont on traite leurs personnages préférés, ou sur ce qu'ils aimeraient voir figurer dans un livre, surtout lorsqu'il s'agit du volume final. Les commentaires des fans ont-ils eu une influence sur la façon dont vous avez écrit The Born Queen ?
Je dirais non. J'ai tendance à suivre mes instincts lorsque j'écris. C'est une chose que j'ai remarqué chez moi : j'ai tendance à penser plus clairement quand j'écris que quand je construis mon plan. Construire un plan concerne plutôt l'intrigue, alors qu'écrire concerne plus les personnages.
Êtes-vous satisfait de la façon dont vous avez clôturé la série dans son ensemble ?
Oui. J'étais vraiment très heureux de la façon dont s'est conclue la série. Je pense qu'il y a eu des moments où j'avais hâte qu'elle soit finie, mais c'est la même chose avec tout ce que j'écris. Par moment c'est un vrai bonheur, et c'est ce qui m'aide à continuer. Je peux avoir de vrais moments de plaisir, et je suis tout excité, ou j'imagine exactement la bonne phrase, ce genre de choses. Mais en vérité, écrire c'est plutôt s'asseoir à son bureau et s'y mettre.
Les Royaumes d'Epines et d'Os ont souvent été comparé aux œuvres de Geroge R.R. Martin. Trouvez-vous cette comparaison justifiée ? Bonne ? Mauvaise ?
Je pense que c'est justifié en un sens. C'est difficile pour moi de donner mon opinion car je n'ai lu qu'un seul de ses livres. Parfois je pense comprendre le sens de cette comparaison, et à d'autres moments cela m'échappe. Cela ne me dérange pas d'être comparé à d'autres auteurs, car je le ferais moi aussi si j'étais un lecteur et que j'essayais de décrire un livre à un autre lecteur. Du genre, Oh, oui, ça ressemble à du Micheal Moorcock, mais en plus déjanté, ou quelque chose comme ça. D'un autre côté, mon but n'était pas d'écrire un livre à la manière de quelqu'un d'autre. Si cela impliquait que j'avais essayé de faire quelque chose et que je n'y étais pas parvenu, cela m'ennuierait, mais ce n'est pas le cas.
Même si votre série fait sienne un certain nombre de clichés de fantasy, vous avez fait un effort particulier pour détourner des conventions habituelles. Quels sont vos réflexions sur les lieux communs de fantasy en général et comment avez-vous tranché entre les stéréotypes que vous vouliez détourner et ceux que vous avez adoptés ?
En réalité, ce n'est pas quelque chose que j'avais planifié. Je me suis contenté de piocher des types de personnages qui ne sont pas nécessairement des stéréotypes de fantasy mais plutôt des archétypes qui prennent racine dans les mythes. J'ai simplement commencé à les écrire comme des personnes en essayant d'imaginer ce que cela donnerait d'endosser réellement ce rôle. J'aime réfléchir à mes personnages en général comme étant plus importants que mon intrigue. Si je suis mon plan, je crois que mes personnages commenceront comme des stéréotypes et finiront comme des stéréotypes, quelles que soient mes intentions. Car dans ce cas j'arrête de les considérer comme des personnages pour ne plus les voir que comme des stéréotypes.
Les moments de suspens font partie intégrante de votre travail, et ils sont pratiquement utilisés à la fin de chaque chapitre de vos livres. Comment faites-vous pour éviter que cela ne devienne un gadget littéraire ?
Je n'en sais rien ! C'est simplement un procédé que j'utilise dans presque tous mes livres. En fait, il y a quelques années, j'écrivais des livres sur Babylon 5. J'en étais a peu près à la moitié d'un des livres et quelque chose clochait. J'ai réalisé Attends voir : je ne change pas de personnage en changeant de chapitre.
Je pense que je le fais car c'est le genre d'écriture que j'aime. Vous savez, vous lisez un chapitre à propos d'un type et vous vous dites, Je n'en ai rien à faire de lui, je veux savoir ce qui arrive à l'autre gars ! Mais là vous vous attachez au personnage en question, ce qui signifie que vous n'avez pas envie de le lâcher quand son chapitre se termine et que vous devez repasser au premier type.
Je dirais que cela vient probablement plus du cinéma que de la littérature. Je suis profondément influencé par les films. Et d'ailleurs, cette question à propos des stéréotypes et des personnages ... jetez un œil aux premiers films d'Ang Lee, quand il prenait une histoire convenue et lui imposait une étrange tournure. Je sais que ce truc des changements de chapitre embête certaines personnes, mais beaucoup de choses que j'ai lues et vues en grandissant étaient comme ça, et cela me plaît. C'est aussi une façon de garder les choses fraîches même pour moi.
Contrairement à beaucoup d'autres dans le genre de la fantasy épique, le temps passe vite dans vos livres. Qu'est-ce qui vous a conduit à cette technique ?
Parfois, quelques jours vont occuper une bonne partie du livre, et puis un mois va passer. Je pense que j'aime un rythme assez rapide. A plus grande échelle, beaucoup de choses qui m'ont influencé en grandissant allaient vraiment vite. Vous pouvez voir cette influence dans mon travail, et puis j'aime bien faire bouger les choses, et ne pas rester embourbé trop longtemps.
A vos yeux, comment a évolué la fantasy en tant que genre depuis que vous avez écrit le diptyque The Children of the Changeling à vos débuts et, en vue des tendances actuelles, que nous réserve l'avenir ?
C'est une bonne question. J'ai été un lecteur assidu de fantasy toute ma vie ; en réalité, j'ai commencé par la science-fiction quand j'étais très jeune. Je n'avais jamais lu de fantasy jusqu'à l'âge de 13 ans, et ce fut accidentel. J'étais tombé sur Le Retour du Roi qui avait une couverture sixties très loufoque, et j'ai cru que c'était de la SF. Le temps que je me rendre compte que ce n'en était pas, j'étais vraiment pris par le livre, même s'il était évident que c'était le troisième tome du Seigneur des Anneaux.
Quand je me suis mis à écrire, au début des années 80, j'ai arrêté de lire autant ; en fait, j'ai presque arrêté de lire tout court. J'étais marié, j'avais deux boulots, et j'essayais d'écrire. Quand j'ai écris The Waterborn, je ne savais absolument pas quel genre de fantasy se vendait ou pas. Complètement coupé des réalités du marché. Je pensais être en train d'écrire de la fantasy normale, mais la critique a proclamé que c'était totalement différent ; je ne pensais pas du tout que c'était différent. Je suppose que ça l'était !
J'avais écrit auparavant quelques livres qui n'ont jamais été publiés. Cela se passait en 1350 aux États-Unis. Les personnages étaient des Indiens d'Amérique. C'était de la fantasy, mais d'une étrange variété. Ce qui s'est produit, c'est qu'un éditeur était intéressé et m'a fait marcher pendant environ un an. Et pour finir ils m'ont dit qu'ils ne savaient pas comment le vendre. Je me suis dit Et si je reprenais certaines de mes idées, mais que je donnais une épée au type, que je transformais la fille en princesse, et que je mettais le type sur un cheval ? Je l'ai vendu en un mois.
Je ne suis pas tout à fait au courant du marché actuel, parce que je n'y prête pas grande attention. En partie parce que cela fait un bon moment que j'écris Les Royaumes d'Epines et d'Os, et que j'étais totalement concentré dessus. J'ai commencé à écrire cette série en 1999, je pense. En ce moment je prends un peu de temps pour voir ce qui est sorti pendant ce temps.
Est-ce que vous lisez beaucoup pendant que vous écrivez ?
Je ne lis pratiquement pas de fantasy. Ce qui est dommage parce que j'adore ce genre, mais lorsque j'écris des livres comme la série L'âge de la déraison, où il y a beaucoup de recherches à faire, comme par exemple quel genre de chaussures portaient les gens au XVIIIème siècle, il y a des tonnes et des tonnes de recherches à faire ... J'aime ça. J'ai une formation universitaire, et ce genre de lecture me plaît beaucoup.
Quand j'écris des choses comme Les Royaumes d'Epines et d'Os, j'ai tendance à retourner vers des lectures plus mythologiques, comme Beowulf ou ce genre de choses, juste pour retrouver mes bases et tout ça. Je pourrais probablement compter sur les doigts d'une main le nombre de romans de fantasy que j'ai lu au cours des 10 dernières années. En ce moment je relis des livres que j'ai aimés juste pour me remémorer ce qui m'a fait aimer ce genre pour la première fois.
Ces derniers temps j'ai lu quelques livres qui m'ont plu. Mais quand des éditeurs m'envoient de livres pour que je leur donne mon appréciation (NdT : les romans anglo-saxons portent souvent sur la couverture l'avis d'un autre auteur connu, une sorte de caution), je n'arrive souvent pas à les terminer. Je ne sais pas si un effet de ce que l'on m'a envoyé, par contre, j'ai lu ces dernières années un ou deux livres que j'ai terminé sans difficulté et que j'ai apprécié.
C'est juste un problème de gestion du temps. Je n'arrête pas de me promettre que je vais lire ça ou ça, mais je n'ai tout simplement pas le temps. Par exemple, j'ai toujours eu l'intention de lire des livres de Robert Jordan, mais je n'ai pas eu le temps de le faire. Comme je le disais plus haut à propos de Georges R.R. Martin, cela n'a rien à voir avec le fait de ne pas aimer ses livres, c'est juste que je n'ai pas eu le temps de les lire.
C'est pour moi un soulagement que d'entendre ça. Si une parenthèse ne vous ennuie pas, je suis moi-même écrivain et je viens de soumettre une série pour la publication. J'en suis très fier, mais entre le travail, la vraie vie et tout le reste, parfois je ne trouve pas autant de temps à consacrer à l'écriture que je le voudrais. Avez-vous connu la même expérience ? Si oui, comment vous en accommodez-vous ? Avez-vous un planning d'écriture ou quelque chose comme ça ?
Lorsque j'essayais d'être publié, la première chose que j'ai faite c'est écrire des nouvelles. J'étais âgé d'une vingtaine d'années, et je me suis marié à 24 ans. J'écrivais les nouvelles et je les envoyais. Elles étaient refusées, mais elles revenaient toujours avec des encouragements de la part des éditeurs. Bien sûr à l'époque je pensais que j'étais un génie et eux des imbéciles. Au fond cela me mettait en colère, et du coup je jetais mes nouvelles au fond d'un tiroir et je les oubliais après le premier refus. J'ai fini par conclure que je ne pouvais pas écrire de nouvelles, mais que je pouvais écrire des romans.
A l'époque, quand je me suis réellement lancé, j'avais un travail à temps plein durant la semaine, et un job de nuit. Je prenais ma machine à écrire avec moi pour mon boulot de nuit, parce que tout ce que j'avais à faire c'était de rester éveillé. Donc au début j'écrivais tout le week-end, puis la nuit. Plus tard, j'ai obtenu mon diplôme et j'ai décidé que je voulais écrire un livre cette année-là. Pendant les trois mois d'été, j'ai quitté mon boulot de jour et ma femme s'est chargé d'assurer notre subsistance. Elle croyait en moi, et j'ai écris huit heures par jour, exactement comme un boulot de 9h à 17h.
Maintenant les choses ont beaucoup changé. Je suis plus paresseux, et un peu moins enclin à rester assis pendant huit heures d'affilées. De toute façon, je ne peux pas : je suis à la maison toute la journée avec un enfant de deux ans et demi. Au début, j'avais une nounou qui venait environ trois heures par jour pour que j'ai du temps pour écrire, mais je ne voulais pas qu'elle grandisse sans que je la voie. Maintenant j'écris quand je peux. J'écris quand la nounou est là et pendant les week-ends.
Je pense que ça aide beaucoup de se dire Je vais écrire de telle heure à telle heure, et de s'organiser pour le faire tous les jours. Même si pour finir vous restez assis devant un écran vide, ou, comme je le fais, vous écrivez huit pages que vous balancez ensuite. Au moins vous êtes engagé dans le processus.
Je pense que ce qui rend les écrivains différents des autres personnes, même si tout le monde a des histoires à raconter, c'est que les écrivains ont besoin de pouvoir s'assoir et le faire. S'obliger à la faire quand le soleil brille et qu'il y a d'autres choses à faire. Tout ce que vous avez à faire c'est de vous assoir et de vous y mettre. Cela aide vraiment d'établir un emploi du temps, car sinon vous vous dites Bon, je pourrais écrire maintenant, mais je suis fatigué. Vous le faites, et vous réalisez que ce n'est pas toujours une partie de rigolade.
Non, parfois, c'est vraiment du boulot.
Ouais.
Fin de la parenthèse... A côté de la fantasy classique, vous avez également écrit la tétralogie L'âge de la déraison, qui mélange des influences steampunk à de l'histoire. Pour moi, cette série semble devoir être un plaisir au niveau des recherches et de l'écriture. Qu'avez-vous préféré en écrivant L'âge de la déraison ?
Son point de départ était un vrai lieu dans le temps. Chaque fois que j'écris un livre j'ai la sensation que quelqu'un regarde par-dessus mon épaule. Si j'écris un livre de Star Wars, par exemple, ce sont des fans qui regardent par-dessus mon épaule pour vérifier que je n'utilise pas la mauvaise couleur de sabre laser ou quelque chose comme ça. Quand j'écris L'âge de la déraison, j'ai l'impression d'avoir en permanence ces professeurs d'Histoire imaginaires (qui ne liraient probablement jamais ces livres) en train de regarder par-dessus mon épaule, et j'ai l'impression en quelque sorte d'avoir des comptes à rendre à l'Histoire.
J'ai fait un voyage pour ces livres, je suis allé à Londres et j'ai vraiment retrouvé l'endroit où ... eh bien, il y a une scène où Benjamin Franklin est à Londres à la recherche d'Isaac Newton, et il va dans précisément dans ce café, qui existait réellement, et d'ailleurs existe toujours. C'est un bar maintenant, plus un café. Ce qui est drôle, c'est que je ne l'ai pas trouvé sur une carte moderne, mais par contre je l'ai trouvé sur une carte du XIXème siècle. J'y suis allé et j'ai lu une plaque posée à l'extérieur proclamant que des personnalités comme Newton avaient vraiment fréquenté cet endroit. Je suis entré et j'ai pris une bière, et j'ai parlé à la serveuse de l'importance historique de son établissement. Elle a répondu Non, je crois que ce bar est comme ça depuis longtemps. J'ai dit Mais il y a 300 ans, c'était différent. Là elle a appelé un autre type pour discuter de ça, et j'ai dit Vous savez qu'il y a une plaque là dehors avec toutes ces informations, non ?
Les Démons du Roi-Soleil, le premier tome de la quadrilogie de L'âge de la déraison, a en fait gagné le prestigieux Grand Prix de l'Imaginaire. Comment avez-vous réagi à cet honneur ?
J'ai reçu un email de mon éditeur français environ deux semaines après le 11 septembre. L'offre était Nous vous le disons maintenant parce que nous avions peur que vous ne veniez pas. Vous avez gagné le Grand Prix de l'Imaginaire. Nous vous offrons le voyage en France pour recevoir le prix mais nous comprenons que vous soyez quelque peu reluctant pour venir maintenant. J'ai répondu Amenez-moi. J'ai trouvé que c'était très intéressant. Il s'agissait de ma première fois à une convention française. C'est une chose très différente là-bas. Tout d'abord, il y a tous ces traducteurs qui courent en tout sens, et les gens digressent vraiment de leur sujet de départ. Ils vont commencer sur un sujet qui semble raisonnable pour finalement devenir une discussion à propos de choses folles. C'était vraiment intéressant et drôle.
J'ai été très honoré de gagné ce prix. J'ai été quelque peu snobé par les français avec mes premiers livres ; ils ne les ont même pas publiés. Puis j'ai écrit un livre qui contenait Louis XIV et crac, publié. C'était bien.
Vous avez également écrit des romans dans l'univers de Star Wars et de Babylon 5. Quels sont les avantages et inconvénients d'écrire des livres dans un univer pré-existant a contrario d'une œuvre originale ?
Je l'ai souvent comparé à écrire un haïku. Un haïku a des règles pré-établies que vous devez suivre, mais ça ne veut pas dire que vous pouvez écrire un bon haïku. Quelques fois des contraintes et des barrières peuvent vous forcer à faire des choses que vous n'avez jamais faites auparavant. Cela peut vous rendre un meilleur écrivain - ou un pire.
Écrire pour Babylon 5... il y avait eu des romans écrits précédemment, mais un seul était considéré comme bon par J.M.S. (J. Michael Straczynski). Il m'a dit d'oublier les autres et de commencer depuis zéro. Si j'avais des questions, il y avait des gens que je pouvais appeler pour avoir la réponse. J'ai même pu voir le tournage d'un épisode. Je créais les arrières plans de Babylon 5 la plupart du temps, et c'était très intéressant, et assez libre. Il y avait des limites, mais assez lâches.
Avec Star Wars, les limites étaient plus dures, mais pas tant que cela. J'avais pas mal de latitude créative. La relation n'était pas aussi proche ; je travaillais à travers mon éditeur. Il y a aussi un groupe de lecteurs en qui ils ont confiance pour dire Yeah, ça c'est du Star Wars. Il y a de vrais fans capable de voir plus loin que la surface et qui diront que ça ressemble ou non à du Star Wars. Il y avait de nombreuses essais de livres de Star Wars, à la fois des plans et des livres parce que j'écoutais plusieurs personnes : mon éditeur, le groupe de lecteurs, des auteurs qui avaient écrit des livres avant moi, des auteurs qui avaient écrit des livres après.... Il s'agissait vraiment d'un effort de groupe. C'était très différent de tout ce que j'ai jamais fait, car l'écriture est généralement solitaire - cela e l'était pas. Mais j'ai apprécié l'expérience.
Sur quoi êtes-vous en train de travailler actuellement ?
En ce moment je suis en train de réfléchir à ce que j'aurais envie d'écrire maintenant. J'ai fini Les Royaumes d'Epines et d'Os et je me suis mis à penser Et maintenant ? Je n'étais pas vraiment sûr. Je viens d'être approché pour écrire des Elder Scrolls (NdT : jeux de rôles sur consoles vidéos existant depuis 1994), et c'est super parce que ma travail préparatoire consiste principalement à jouer à Oblivion (Elder Scrolls IV). [Rires]
Une autre chose qui s'est produite avec Les Royaumes d'Epines et d'Os et qui a fait traîner un peu les choses, c'est le fait que j'ai participé au projet sur Star Wars. C'est du même éditeur, j'ai donc pu repousser mes livres pour pouvoir m'atteler à Star Wars. Mais je n'aime pas écrire comme ça. J'avais toujours l'impression que je négligeais quelqu'un. Maintenant je suis revenu à ma méthode de faire une chose à la fois.
En mai/juin 2008, EDGE va publier votre nouveau recueil de nouvelles The Hounds of Ash and other Tales of Fool Wolf. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce livre ?
Si vous lisez ces nouvelles, je pense que vous verrez les influences de Jack Vance et Michael Moorcock, mes premières influences. En réalité, c'est à propos d'un personnage que j'ai créé pour Dragon Magazine. Un type nommé Dave Gross, qui était l'éditeur du Dragon, est venu à une séance de dédicaces à Seattle. Il avait adoré The Waterborn et en avait amené un exemplaire. Il l'a ouvert sur une carte qui disait Géant. Il a dit Je veux savoir ce qu'il y a là-bas. Je vous paierai pour que vous écriviez une nouvelle. Je vous ai dit tout à l'heure que je ne pouvais pas écrire de nouvelles. Ce que je n'avais pas compris c'était à quel point le marché des nouvelles était rude, et surtout à l'époque. J'ai donc écrit une série d'histoires à propos de ce personnage. Le monde était le même que dans The Waterborn, mais pas avec les mêmes personnages. C'était un travail d'amour ; j'ai vraiment adoré écrire ces histoires. Une chose que je sais à propos du marché est que ce genre d'histoires, comme ces collections qu'ils publiaient dans les années 70 et 80, des histoires reliées les unes aux autres pour former une histoire plus large ... pratiquement plus personne n'en publie de nos jours.
En regardant en arrière, quelles ont été les plus grandes améliorations que vous avez connu en tant qu'écrivain depuis que vous avez été publié pour la première fois ?
Mon travail du début, quand je le regarde maintenant, a des défauts. Plutôt que de commencer une histoire, je vous racontais où l'histoire allait se dérouler. J'étais un narrateur qui voulait tout contrôler, je ne laissais pas assez de place à l'imagination. Ce sont des choses que je n'ai jamais vraiment publiées. Je pense que je suis devenu meilleur pour écrire des personnages. Mes descriptions se sont simplifiées ; je pensais toujours au moyen le plus tordu de décrire quelque chose plutôt que de le faire de façon naturelle. Ma voix a acquis une meilleure consistance.
Dans quels domaines voudriez-vous encore vous améliorer ?
J'ai tendance à éviter d'écrire sur une guerre à grande échelle parce que je ne sais pas faire. A un moment donné, alors que je travaillais sur The Born Queen, je pensais « Tu sais, il faudrait que je lise des livres sur les guerres médiévales.^^ Donc je me suis arrêté et j'ai lu, et j'ai lu... et j'ai lu. J'ai fait de l'escrime, ainsi que des arts martiaux, mais écrire à propos de la guerre, et comment la rendre intéressante ... Cela m'ennuie toujours dans les livres. Il faut vraiment un grand auteur pour m'intéresser à un grand combat. C'est quelque chose que j'évite parce que j'ai peur de ne pas pouvoir le faire aussi bien. Tout ce que j'évite de faire, j'aimerais être capable de le faire. Je pourrais toujours choisir ensuite de ne pas le faire, mais je veux savoir que j'aurais pu le faire.
Êtes-vous plus à l'aise avec les nouvelles maintenant ?
Oui, mais elles sont toujours plus dures à écrire. Avec une nouvelle, vous n'avez pas de mots à perdre ; vous n'avez pas de temps à perdre avec quoi que ce soit. J'adorais lire des nouvelles en grandissant, et c'est probablement une autres source d'influence sur le tempo de mes histoires. Les nouvelles ... eh bien, elles sont courtes. Elles pardonnent moins qu'un roman, exactement comme un poème est plus dur à écrire qu'une nouvelle.
Étant donné que vous avez écrit à la fois de la fantasy et de la SF, qu'est-ce qui pour vous distingue les deux ?
Je pense qu'il y a toujours eu une espèce de zone grise entre les deux. Aux extrémités opposées, ils sont certainement différents. Je pense que la science-fiction est pour la majeure partie, et de façon assez classique, définie comme une extrapolation à partir de la technologie. Si telle ou telle chose était inventée, comment cela changerait-il le monde ? Et les gens ? Cela parle de sciences, d'extrapolations à partir de sciences connues. Donc, par exemple, je pourrais argumenter que Star Wars n'est pas de la science-fiction : c'est de la fantasy. Il contient des éléments de science-fiction, mais ne parle pas de sciences : il parle des gens.
Je pense, pour finir, que la science-fiction est une littérature qui ne prédit pas l'avenir, mais qui nous aide à imaginer le futur. Si vous grandissez en lisant de la science-fiction ... il n'y a pas de livre qui prédise le futur avec précision, mais il y en a qui s'approchent de ce qu'il pourrait être. Mais ceux qui ont grandi en lisant de la SF ne sont pas si surpris que ça par les avancées scientifiques et technologiques, alors que ceux qui n'en ont pas lu ceux du genre à dire Mais qu'est-ce qui se passe ? [Rires] Je pense que la science-fiction est un jeu auquel nous jouons en faisant travailler nos neurones pour imaginer ce qui pourrait être.
En définitive, la fantasy, dans sa forme la plus basique, est le choix de ce que nous souhaitons garder de notre passé. Vous voyez, quelle part de nos mythes anciens est encore d'actualité ? Si vous considérez la littérature avant le 20ème siècle, elle est en majeure partie fantastique, y compris Shakespeare. La magie, les elfes, les dieux, les démons, ils font tous bonne figure dans ce qui relève des forces invisibles à l'oeuvre dans la fantasy. Au cours du 20ème siècle, pour on ne sait quelle raison, à l'exception de la fantasy, les gens ont décidé que tout ça n'était plus d'actualité.
Je pense qu'il y a des sortes de fantasy en littérature qui ne sont pas considérées comme telles. C'est simplement qu'ils sont étiquetés différemment, du coup les gens les ressentent différemment. Par exemple, prenez le roman Like Water for Chocolate (NdT : roman mexicain de Laura Esquivel non traduit en français, a été porté à l'écran par Alfonso Auro). Ce n'est pas le genre de fantasy que j'écris personnellement, mais c'est de la fantasy.
Qu'est-ce qu'un héros ? J'ai remarqué que chaque fois que quelqu'un fait un film sur Beowulf, il n'est jamais représenté comme dans l'épopée. Les gens sont un peu mal à l'aise avec sa façon d'être dans l'épopée. Dans le dernier film, Beowulf se révèle un peu tordu. Avez-vous vu la dernière version ?
Non. J'ai entendu dire qu'il y avait beaucoup de différences. Et pourtant j'adore l'épopée. C'est une des histoires qui m'a fait entrer en fantasy.
Oui, je vois, moi aussi j'adore l'épopée, et je suis vraiment déconcerté de voir que personne n'arrive à faire un film qui soit plus fidèle à l'épopée originale. Peut-être même en faisant parler les acteurs en vieil anglais, avec des sous-titres. Chaque fois qu'ils en font un film, on dirait qu'ils s'acharnent à trouver un angle moderne pour le faire, et je ne pense pas que ce soit nécessaire. Mais c'est juste mon avis.
Je veux dire, je ne sais pas pour vous, mais lire de la fantasy, quand j'étais au lycée, c'est en partie ce qui a gardé ma boussole morale d'aplomb. C'est un genre très moral. Il vous pousse à questionner ce qui est bien et ce qui est mal, le courage et la lâcheté.
Je suis d'accord. Les gens qui ne regardent que le superficiel voient un genre où les hommes portent des épées et où les magiciens balancent des boules de feu sur les dragons. Mais quand c'est bien écrit, cela parle des gens, de leurs vies et de leurs situations.
Oui, je pense que c'est cela. Je ne sais pas quelle serait ma conception du héros sans la fantasy. Une des choses que j'ai faites, et que j'ai vraiment aimé faire dans Les Royaumes d'Epines et d'Os, c'est de créer des personnages qui n'ont pas toujours d'épée, mais qui n'en ont pas moins un courage exceptionnel. Le courage n'est pas quelque chose qui est conditionné par la force ou la capacité à se battre : c'est avoir le cran de se battre pour défendre ce qui doit l'être.
C'est un message important, et je pense que la fantasy est un genre important pour transmettre ce message.
Exactement, je suis d'accord.
Vous avez fait preuve d'une grande variété dans vos écrits. Existe-t-il d'autres genres dans lesquels vous aimeriez écrire ?
Je ne ressens pas le besoin pressant d'écrire d'autres genres. Je prends plaisir à lire d'autres genres, ce que je ne faisais pas étant plus jeune. Je lisais de la science-fiction et de la fantasy, et c'était à peu près tout. Quand j'étais gamin, la SF et la fantasy, c'est ce que je voulais écrire, et c'est toujours ce que j'ai envie d'écrire. On m'a déjà posé la même question concernant les scénarios ; cela paie bien, mais ça ne m'intéresse pas d'en écrire. Cela ne signifie pas que je ne le ferai pas un jour, mais dans l'état actuel des choses, il faudrait vraiment me traîner pour que j'écrive un scénario. J'adore le cinéma, mais je veux écrire des livres, et des livres de science-fiction et de fantasy.
Je me suis souvent posé cette question-là car il y a quelques histoires que je pourrais écrire qui ne seraient pas de la fantasy, ou du moins qui n'auraient que des éléments de fantasy très assagie. Je pense que ce sont de bonnes histoires, mais je n'arrive tout simplement pas à m'enthousiasmer pour elles. Je pense notamment à des fictions historiques, et j'ai fait quelque chose d'approchant avec L'Âge de la déraison. En fait je pense que lorsqu'on écrit de la fiction historique on écrit fatalement de la fantasy historique, puisqu'on invente des choses qu'il serait impossible de savoir. Vous n'avez aucun moyen de savoir ce qu'une personne a dit dans sa chambre à coucher, ou quels étaient ses motifs pour faire quelque chose. Vous pouvez essayer de deviner, mais vous ne saurez jamais vraiment. Et donc même si vous écrivez quelque chose qui est peut-être arrivé dans un sens, cela ne s'est certainement pas produit exactement de la façon que vous décrivez.
A part ça, je ne sais pas. Grâce à la fantasy, je peux écrire sur des personnes que je connais de façon très subtile, mais je ne veux pas les embarrasser ou leur donner la folie des grandeurs. Je n'ai vraiment pas envie d'écrire sur moi-même.
Que diriez-vous si quelqu'un voulait tirer un scénario d'un de vos livres ou d'une de vos séries ?
La première réponse qui me vient à l'esprit est que j'aimerais bien ça. Cela représente une belle somme, mais c'est surtout parce que j'aime le cinéma et je serais très intéressé de voir ce que deviendrait le film. Cela m'intéresse toujours beaucoup de voir à quoi ressemblent mes couvertures. Cela m'intéresse beaucoup de voir comment quelqu'un interprète mes personnages dans une peinture, ou dans tout autre support. Cela m'intéresserait beaucoup de voir comment quelqu'un interprèterait un de mes livres sous forme de film.
Maintenant, dans les faits, le plupart des films tirés de livres que j'aime que j'ai vu m'ont causé du souci. Soit je ne les ai pas du tout aimés, ou alors j'ai dû me détacher du livre. Je pense que pour apprécier l'adaptation d'un livre en film, il faut vraiment faire la part des deux, parce qu'il s'agit de deux médias différents. Je pense que je devrais adopter cette ligne de conduite si quelqu'un adaptait un de mes livres pour l'écran.
J'ai commis la terrible erreur d'aller voir Troie. Environ un mois avant de le voir, je finissais juste de relire L'Iliade. L'Iliade est incroyable et terrifiante. Et je suis sorti du cinéma en disant Je déteste. Puis j'ai pensé Je ne suis peut-être pas équitable. Je peux peut-être simplement m'ôter de la tête qu'il s'agit de L'Iliade.
Donc je l'ai regardé de nouveau ... et j'ai à nouveau détesté.
[Rires]
Je pense que ce qui manquait le plus dans Troie, c'est que L'Iliade parle d'une bande de types qui restent sur une plage pendant 10 ans. Ces types, dans Troie, se contentent de débarquer, et en trois jours, tout est fini. Il y a là une différence fondamentale, et Troie n'était tout simplement pas intéressant pour moi. Mais j'ai vu des films basés sur des livres que j'ai vraiment bien aimés, donc, à nouveau, il suffit que je puisse penser à eux comme des oeuvres indépendantes ...
Je pense que c'est encore plus dur en tant qu'auteur. Très peu d'auteurs ont sur leur adaptation le contrôle qu'a eu J.K. Rowling sur Harry Potter, par exemple. Je pense que le même genre de choses vient d'arriver avec une des séries de Terry Brooks, et il a dû déjà céder du terrain.
Ca m'inquiète ! Je suis un grand fan de Shannara.
Oui, je pense que c'était avec Shannara. Ce ne peut être que ça. J'ai fait une tournée avec lui il y a quelques années, et je lui ai posé beaucoup de questions à propos de ce film. Et je ne sais pas où en est la production parce que cela fait un moment que je ne l'ai pas vu. J'imagine que vous en saurez plus en regardant son site web. [Rires]
[Rires] Oui, c'est sûrement vrai. Mais, vous savez, je pense que s'ils sont faits correctement, c'est une bonne période pour un peu plus d'adaptation de livres de fantasy au cinéma. Et ça a commencé avant même Le Seigneur des Anneaux, qui a connu un tel succès que tout le monde a soudain voulu prendre le train en marche, un peu comme avec les films sur les super-héros.
Oui. Malheureusement, à chaque fois qu'un phénomène de ce genre se produit, Hollywood a tendance à dire Nous n'avons pas besoin d'un livre. De quoi avons-nous besoin ? Juste d'un mec avec une épée. Et après ils engagent juste un type pour l'écrire, et c'est nul. J'ai toujours pensé que je devrais écrire un livre qui ferait un bon film, mais lorsque je commence à écrire je trouve difficile de réfléchir de cette façon.
Vous avez parlé des couvertures. Quel contrôle avez-vous sur ce qui apparaît sur le dessus et le dos de votre travail ?
A peu près aucun. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai fait cette comparaison. Au début, pour mes tous premiers romans, on m'a demandé des suggestions, par exemple d'indiquer de bonnes scènes. Ils m'envoyaient des ébauches préliminaires et d'autres choses de ce genre, mais je ne pense pas qu'ils m'auraient écouté si j'avais dit non. Ce sont des décisions qui relèvent entièrement du marketing.
Les seules fois où j'ai vraiment eu voix au chapitre concernant mes couvertures furent pour L'Algèbre des Anges et L'Empire de la déraison. Et simplement parce que mon éditeur venait juste de se faire virer, alors que les éditeurs ne mettent d'habitude jamais les auteurs et les artistes en contact direct. Je soupçonne que c'est parce que les auteurs ont une idée en tête si claire de ce à quoi les choses doivent ressembler, qu'ils ne pourraient que limiter la créativité de l'artiste.
La toute première couverture que j'ai vu pour un de mes livres était la couverture anglaise de The Waterborn. Quand je l'ai vu pour la première fois, j'en suis resté pantois. D'ailleurs, je suis en train de la regarder au moment où nous parlons : elle est sur le mur de mon bureau. La seconde couverture que j'ai vu n'a finalement jamais figuré sur le livre. C'était une scène tiré de The Waterborn, et à un moment c'est passé au marketing où ils ont dit Hum, non. Recommencez. Du coup il y a deux couvertures pour ce livre, dont une n'a jamais été publiée.
Plus récemment, le processus est même devenu différent dans la mesure où ils commencent la couverture avant même que j'aie fini le livre. Du coup, ce sont des couvertures plus conceptuelles. Dès que je vois la couverture, je vais essayer de créer une scène qui va en quelque sorte coller à la couverture, mais à nouveau, il s'agit de marketing. Ils essaient de décider quel genre de couvertures se vend le mieux, et ça a toujours été comme ça. Je me souviens avec The Waterborn, la couverture devait être bleue, parce que le bleu se vend bien ! Le bleu est bien !
Tout cela est pris très au sérieux, et je n'y connais pas grand-chose, donc j'essaie de rester en dehors. J'ai été plutôt content de mes couvertures.
Donc vous vous contentez d'écrire le livre, et vous laissez le marketing et les artistes faire leur travail ?
A peu près ! C'est toujours amusant de découvrir les couvertures, et c'est vraiment intéressant de voir comment les choses sont interprétées. Mais je me tiens un peu à l'écart, et cela ne me préoccupe pas trop.
Pour finir, l'an dernier a été rude pour les auteurs de fiction spéculative. De nombreux auteurs sont décédés, parmi lesquels Robert Jordan, Madeline L'Engle, Lloyd Alexander, Leigh Eddings, Fred Saberhagen, Jack Williamson, Alice Borchardt et Kurt Vonnegut Jr. Et dans le même temps, on a diagnostiqué le maladie d'Alzheimer chez Terry Pratchett. Cela vous a-t-il affecté en tant qu'écrivain ?
Eh bien, probablement pas ... pas beaucoup. Déjà, je ne connaissais aucun de ces gens personnellement. Cela peut sembler un peu froid, mais je suis évidemment plus affecté par le décès de personnes que je connais vraiment. Par exemple, la mort qui m'a le plus touché l'an dernier est celle de Jamie Bishop, le fils de Michael Bishop, un collègue écrivain de science-fiction. Il est l'un des gars qui s'est fait descendre à Virginia Tech. Jamie et moi étions très proches pendant nos études, c'était un bon ami à moi. J'avais parlé à son père quelques semaines avant.
Mais au niveau du genre, un décès qui m'a réellement affecté est celui de Roger Zelazny. C'est à ce moment-là que j'ai essayé d'arrêter de fumer. Je ne pense pas qu'il soit mort d'un cancer des poumons ; c'était plutôt une maladie du foie ou quelque chose comme ça. Mais cela m'a atteint, et j'étais abasourdi qu'il soit emporté si tôt.
Comme je l'ai dit, je n'ai jamais rien lu de Robert Jordan, pas parce que je ne le voulais pas, mais juste parce que je n'en ai pas eu l'occasion. Mais ces gars, en particulier Terry Brooks, il a créé le concept d'un roman de fantasy qui soit un best-seller. Jordan a maintenu ce concept, et d'autres avec lui. Ces écrivains, comme Jordan ou Leigh Eddings, étaient de grands auteurs pour nous tous, mais je ne pense pas que leur mort ait changé quelque chose d'essentiel pour moi.

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