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Nigelle de Damas a écrit :On peut être très mal embouché en parole, et très littéraire en esprit!
C'est une interprétation pertinente et à laquelle je n'avais pas songé. Merci :)

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Dithyrambique et enthousiaste cette critique !!! Merci Zedd (me laisserais p'têt convaincre finalement ;) ) H.S. : Super d'accord avec ton message citoyen Publivore :)

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Je suis globalement d'accord avec la critique, même si personnellement j'aurais mis 1/2, voire 1 point de moins au total. Mais je pense que tout a déjà été dit à ce sujet et que Zedd a bien résumé tout cela dans sa critique.

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J'en suis à plus de la moitié, et je trouve aussi que parfois, il y a de petites longueurs narratives. Ce qui m'ennuie le plus en fait, c'est que malgré un langage fleuri, il y a beaucoup d'associations de noms et d'adjectifs, qui peinent à représenter réellement ce qu'elles veulent désigner. Ce qu'on gagne en lyrisme, on le perd en précision...mais c'est peut-être une conséquence directe du choix de l'auteur, qui éclaire les évènements du point de vue de Benvenuto. Il y a un langage à tenir.Quand je lis "une route striée de lacis crayeux" ( ce n'est pas la phrase originale, attention :rolleyes: ... je suis incapable de savoir si celle-ci à seulement un sens, d'ailleurs [la mienne, je précise...]), il y a quelque chose d'élégant à l'oreille, mais rien ou presque pour les yeux...ceci, je l'ai remarqué après 400 pages de lecture, donc je ne sais pas si je fatigue, ou si certains passages sont effectivement un peu longuets et "obscurs", pas au niveau du sens encore une fois, mais des descriptions. Un peu des deux sûrement !Ce sont de petits détails, mais ça produit une certaine frustration...Après, l'intérêt du roman est ailleurs, clairement...je n'oublierai pas de dire qu'on passe un excellent moment. Les personnages sont plus vrais que nature ; bizarrement, c'est peut-être Benvenuto qui paraît le plus "tiré par les cheveux".Rien d'incohérent, au contraire ; tout se tient sans aucun problème. Mais quel bonhomme ! Assassin, comploteur...et pourtant on l'aime. Faut dire qu'il est plutôt marrant, et qu'il a le chic pour relever les situations les plus graves d'une pointe de son humour vénéneux, renversant à chaque fois la vapeur...Bref, c'est un des effets "magiques " du livre. Je voulais dire que Benvenuto est un personnage hautement improbable dans tout ce qu'il assemble, mais c'est le fait qu'il se livre à travers l'écriture qui rend possible la vision qu'on a de lui. Sinon, à priori, personne ne le connaît aussi bien que nous, lecteurs.

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J'ai fini Janua Vera hier soir, premier tome de ma trilogie française (Jaworski/Kloetzer/Brasey). J'ai peut-être mis un peu de temps à le lire à cause d'un emploi du temps chargé et j'en suis le premier attristé parce que c'était tellement bon que j'aurai aimé me l'envoyer d'une traite.Je vais pas revenir sur tout ce qui a été dit mais il est clair que le style de Jaworski y est pour beaucoup. Même s'il y a du vocabulaire, j'ai trouvé qu'il ne s'imposait jamais et qu'il laissait la place pour que le récit coule tout seul ; c'est fluide et c'est agréable à lire. Ça fait un sacré bout de temps que je n'avais pas lu un recueil de nouvelles (depuis Légendes, je crois bien) et je sors de tomes appartenant à de gros cycles donc c'est sûr que le côté un peu anecdotique fait un choc au début. Je suis d'ailleurs très curieux de voir ce dont Jarworski est capable sur la longueur d'un roman. Surtout que celui là reprend un personnage de ma nouvelle préférée, Mauvaise Donne.J'ai aussi beaucoup apprécié Le Conte de Suzelle pour son début léger qui devient petit à petit mélancolique et nostalgique, qui correspond bien à l'image des Elfes de cette univers. Le Confident, bien que court, est très intéressant dans son rapport à l'obscurité. La seule petite réserve que je pourrais avoir concerne Jour de Guigne, à mi-chemin entre l'Université Invisible et le Guet de Pratchett. La nouvelle est loin d'être mauvaise, mais j'ai trouvé que le style humoristique n'était pas très naturel chez l'auteur, que c'était parfois un peu forcé. Comme quoi, l'humour est ce qu'il y a de plus difficile à écrire ! Ceci dit, rien ne tombe à plat non plus donc c'est pas de l'epic fail non plus.Au final, c'est de la très bonne fantasy, de la très bonne littérature et le tout en français d'origine. A lire !

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A noter pour les amateurs de Jaworski, une brève nouvelle, "Nuptiale", est disponible en téléchargement sur le site des Moutons électriques, sur cette page. Le thème est classique, mais c'est toujours aussi bien écrit et redoutablement efficace :)

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Tybalt a écrit :A noter pour les amateurs de Jaworski, une brève nouvelle, "Nuptiale", est disponible en téléchargement sur le site des Moutons électriques, sur cette page. Le thème est classique, mais c'est toujours aussi bien écrit et redoutablement efficace :)
C'est simple et limpide, avec un ton moderne, ça donne envie d'en découvrir plus de l'auteur en effet. Merci aux Moutons :)

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J'ai terminé hier soir Gagner la guerre, et je suis très d'accord avec la critique de Zedd sur elbakin : ce livre est un chef-d'oeuvre ! :)Le style est très ambitieux littérairement, avec un vocabulaire d'une richesse impressionnante, érudit voire archaïsant par endroits (j'ai repéré une ou deux formes d'ancien français), et effectivement ça peut gêner la lecture, tant qu'on n'accepte pas de ne pas comprendre absolument tous les mots. Personnellement ça me donne bien envie d'empoigner mon dictionnaire, mais même si on ne comprend pas tout, ce vocabulaire ne nuit pas à la beauté des descriptions, qui sont vraiment superbes - j'avais souvent l'impression d'être devant une belle illustration de fantasy - et crée une "patine" qui rend l'univers très crédible et contribue beaucoup à sa profondeur. De plus, on croise aussi beaucoup de mots familiers ou argotiques, et même pas mal de jurons, ce qui rend la langue très colorée. Je n'ai pas trouvé gênante cette langue, ni la longueur des descriptions, parce que le récit est toujours sous tension, on n'en finit pas de suivre les multiples intrigues à l'oeuvre et on se demande toujours ce qui va tomber sur le coin de la gueule de Benvenuto... donc de ce point de vue, pas de risque de s'ennuyer, j'ai même été de plus en plus absorbé au fil de la lecture, ce qui est plutôt bon signe !L'auteur parle de "fantasy machiavélique" dans l'interview vidéo (cf. ci-dessus), et je trouve que l'expression convient parfaitement : on est tout à fait dans le même genre de machinations politiques que dans "Mauvaise donne", mais à beaucoup plus grande échelle et en bien, bien pire (et avec un style encore plus travaillé) ! et ça arrive à rester haletant et drôle alors que quand on y réfléchit il n'y en a pas un pour rattraper les autres :lol:

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De rien. :)Cela dit, ce n'est pas faux de dire que Folio SF ne fait pas forcément beaucoup d'effort pour mettre en avant son patrimoine. Il faut déjà trouver leur site et faire le tri entre ce qui n'a pas bougé depuis des mois voire plus et le reste. ;)

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Terminé Janua Vera, finalement (oui je l'ai fait dans le sens inverse, preuve qu'on peut lire Gagner la Guerre avant et vice versa), bientôt la critique, comme à mon habitude. Mais le Monsieur est aussi à l'aise en forme longue que courte voir peut-être plus. Avec une écriture véritablement magnifique, il joue sur les registres et jonglent avec les intrigues avec une aisance surprenante. Le tout manque parfois d'originalité pour ce qui est de la chute mais c'est un bien maigre reproche face à tant de talent. J'ai lu sa nouvelle Nuptiale dans la foulée, très drôle.Il ne me restera que sa nouvelle Monteffelone dans Rois et capitaines qui ne tardera pas pour achever la lecture de l'œuvre de cet auteur brillant!N'hésitez surtout pas à le lire et l'acheter, il n'a strictement rien à envier au meilleurs auteurs anglais ou américains de fantasy, bien au contraire.

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Également lu Montefellone dans Rois et Capitaines (ma lecture en cours!), et c'est toujours aussi bon, c'est prévisible mais c'est tellement bien conté avec des personnages forts et un style magnifique que ce défaut reste anecdotique.

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J'en suis au même point! : plus rien à glaner deci-dela de mon auteur français favori! J'ai laissé de côté les autres nouvelles de "rois et capitaines"-après en avoir lu une ou deux, je n'ai pas trop apprécié-je crains qu'elles ne souffrent trop de la comparaison, et pas objectivement....

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Comment est-ce possible? Mon coup de coeur de l'année, sans avis de ma part."Gagner la guerre" est sans conteste la preuve finale aux détracteurs de la fantasy en France. Non seulement on se retrouve avec une intrigue palpitante (qui doit beaucoup à Machiavel d'ailleurs, je me suis régalé de ce point de vue), mais on découvre un auteur avec un style décapant qui arrive à nous immerger dans le monde qui nous dévoile. On s'attache immédiatement à Don Benvenuto, même si c'est un type que l'on aimerait pas avoir dans ses connaissances. On peut noter quelques défauts (une baisse de régime vers le milieu du livre, quelques ajouts dispensables), mais dans l'ensemble c'est un excellent livre qui devrait plaire même aux réfractaires du genre.

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J'étais passé à coté de ce livre jusqu'à aujourd'hui (faut dire que le titre du topic n'est pas trop explicite :) ). C'est le libraire de la "librairie de provence" d'Aix en provence qui me l'a conseillé après qu'on ait évoqué Scott Lynch et Brett Weeks. J'étais venu acheter le premier tome de Weeks mais il serait en rupture éditeur depuis plusieurs semaines. J'ai eu la chance de trouver le Tome 2 chez un bouquiniste d'occasion pour 11€. J'attendrai pour le Tome 1 j'ai pas mal de lecture.Au passage je recommande vivement ce libraire. Ils ont un excellent rayon SF, Fantasy et le vendeur est un passionné qui saura vous conseiller (parutions, avis sur un livre, cycles en cours...) ça fait vraiment plaisir de parler à un vendeur qui connait son sujet.