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Super content de cette édition ! :)
Bon, différente des précédentes niveau organisation, donc merci encore à toutes celles et ceux qui ont marché jusqu'à "ma" bulle ! :)

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L'affiche de cette année change ! smile

https://twitter.com/imaginales/status/1 … 0851457025

L'affiche me fait penser aux illustrations de la Divine Comédie de Dante par Gustave Doré, qui avaient fait l'objet d'une expo à la BNF. J'aime beaucoup !
EDIT : je viens de voir que c'était, évidemment, délibéré de la part de l'artiste... Je n'avais pas pris le temps de lire la présentation qui accompagnait l'affiche...

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Soutien et grand respect pour Estelle Faye qui demande à être retirée de la sélection pour le prix jeunesse, où il n’y a que des femmes, quand le prix adulte ne sélectionne qu’une femme. Il est temps que les choses changent. Et qu’on ne vienne pas nous dire que les femmes ne font que de la jeunesse ou qu’elles n’ont pas le talent des hommes pour les romans « adultes ». Même chose pour les sciences, la philosophie, la rationalité en général.

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Ne sachant ce qui a guidé les choix du jury et n'ayant lu aucun des titres sélectionnés, je ne me prononcerai pas. On peut aussi voir le truc sous l'angle : cette année en jeunesse, ce que propose les écrivaines est plus intéressant que les écrivains et vice-versa.
Mais si c'est l'angle que tu décris, évidemment que c'est scandaleux.
Expert ès calamités
"Nous adorons tous les histoires. Nous vivons pour elles" Comme un diamant dans ma mémoire GG Kay

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Je trouve que cette grille de lecture est biaisé et je ne la comprends pas. Pour le prix du roman étranger traduit c'est 3 femmes 2 hommes, s'il y avait vraiment eu volonté de cantonner les femmes en jeunesse ça se serait vu ici aussi non ?
Sinon pour le prix des bibliothécaires 4 femmes 1 hommes pas de soucis ?

Et franchement avec Stéphanie Nicot dans la direction ça m'étonnerais qu'elle laisse passer un truc comme ça. Il m'a semblé dans ses discours, présentations d'artistes ou tables rondes qu'elle était particulièrement sensible à ce sujet, ainsi qu'à l'inclusion.
Si l'enfer est ici alors autant s'en faire, si l'enfer est ici alors autant s'en faire, s'en faire un paradis. --- Shaka Ponk

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cette année en jeunesse, ce que propose les écrivaines est plus intéressant que les écrivains et vice-versa.

Si ce n'était que cette année, pour ce prix... Interrogeons-nous aussi sur les raisons pour lesquelles on "attend" les femmes en jeunesse, en romance, et pas en adulte, en récits épiques, sociétaux, politiques. "On", ces sont les lecteurs qui se détournent d'un livre de SF parce qu'une femme l'a écrit, soupçonnant que cela va être "à l'eau de rose", gentil, naïf, insuffisant sur le plan des idées, de la rigueur scientifique ou philosophique. Les éditeurs, les membres de jurys, les auteurs eux-mêmes, sont aussi des lecteurs. Les femmes intériorisent ces attentes, elles les satisfont, malgré elles, ou pour finir par être publiées. Ou elles occultent le féminin dans leur nom d'autrice.

Pour le prix du roman étranger traduit c'est 3 femmes 2 hommes, s'il y avait vraiment eu volonté de cantonner les femmes en jeunesse ça se serait vu ici aussi non ?
Sinon pour le prix des bibliothécaires 4 femmes 1 hommes pas de soucis ?

Précisément, le problème se pose pour les autrices de SFF française, dans les prix littéraires français. Le préjugé de faiblesse (conceptuelle, politique, scientifique) des ouvrages féminins s'estompe voire disparait quand le nom est anglo-saxon. Questionnons-nous aussi là-dessus. Estelle Faye avait un roman adulte qui pouvait être sélectionné cette année, je crois. Quant au prix des bibliothécaires, allez donc voir ce qu'en disent les intéressé.e.s : leur fierté, précisément, de mettre en avant des ouvrages de femmes en SFF.
Nous avons déjà eu ce débat à propos de la représentation des minorités dans les séries à grand public, et il me semble qu'ici le problème est assez similaire sur la responsabilité des jurys de grands prix littéraires dans le changement des regards : c'est parce que, chaque année, il y aura autant de femmes que d'hommes nommés dans toutes les catégories, que nous cesserons d'attendre des femmes en jeunesse et des hommes en adulte. La déconstruction des biais culturels et sociaux passe par des décisions fortes, dans les instances qui ont de l'influence, de la visibilité. Prétendre que cette exigence se ferait au détriment de la qualité littéraire, c'est redire que les ouvrages d'autrices ont moins de valeur que ceux des auteurs. Le problème ne se pose pas que cette année aux Imaginales. Le problème se pose depuis des centaines d'années, dans tous les domaines de la recherche et de la création. Regardez les chiffres, les statistiques des prix, ces vingt dernières années. C'est particulièrement criant en SFF par rapport à la littérature générale, du reste. Tant qu'on dira, qu'on fera comprendre aux femmes qu'elles sont "faites pour" (la littérature jeunesse, s'occuper des enfants, les aimer, leur raconter des histoires, et pas aussi pour la politique, la philosophie, les mathématiques, l'art abstrait...), elles continueront à se l'interdire, d'une manière ou d'une autre.

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Anna a écrit :"On", ces sont les lecteurs qui se détournent d'un livre de SF parce qu'une femme l'a écrit, soupçonnant que cela va être "à l'eau de rose", gentil, naïf, insuffisant sur le plan des idées, de la rigueur scientifique ou philosophique.

Punaise je doit être particulièrement mal foutu comme lecteur, c'est vraiment un truc qui n'entre en aucun cas dans mon choix de lecture.
Et aussi particulièrement naïf de penser qu'un festival qui a mis en avant récemment les journées d'histoire régionale avec comme sujet "Elles ont fait l'histoire" (donc sensible à la représentativité des femmes y compris dans l'Histoire), serait très attentif dans sa sélection au biais cognitif que tu décris. Mais c'est possible que je sois trop naïf.
Si l'enfer est ici alors autant s'en faire, si l'enfer est ici alors autant s'en faire, s'en faire un paradis. --- Shaka Ponk

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Punaise je doit être particulièrement mal foutu comme lecteur, c'est vraiment un truc qui n'entre en aucun cas dans mon choix de lecture.

C'est bien que tu te juges parfaitement lucide sur tes choix. Moi, personnellement, je ne le suis jamais. Et le biais dont je parle, je l'ai systématiquement, c'est mon premier mouvement. Si ce n'est pas anglo-saxon, si c'est une femme, ça risque d'être ça ou ça. Je m'efforce de lutter contre. Mais si toi tu es parfaitement clair avec ça, tant mieux. Du reste je ne te visais absolument pas en particulier, je n'ai aucune idée de tes goûts de lecture.
Et aussi particulièrement naïf de penser qu'un festival qui a mis en avant récemment les journées d'histoire régionale avec comme sujet "Elles ont fait l'histoire" (donc sensible à la représentativité des femmes y compris dans l'Histoire), serait très attentif dans sa sélection au biais cognitif que tu décris.

Alors, précisément, il fallait être exemplaire dans la sélection des prix.

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Anna a écrit :Du reste je ne te visais absolument pas en particulier, je n'ai aucune idée de tes goûts de lecture.

Je ne l'avais pas pris pour moi, je réagissais juste sur ma façon de choisir un livre (le sujet point, même quand c'est un auteur que j'adore). Et j'ai toujours un mal fou avec les "on" d'où ma réaction très autocentrée je le reconnais.
Si l'enfer est ici alors autant s'en faire, si l'enfer est ici alors autant s'en faire, s'en faire un paradis. --- Shaka Ponk

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Je rejoins Gwendal, moi non plus, à aucun moment le sexe de l'auteur n'intervient dans mon choix de lecture, le "c'est écrit par X donc ça doit être un truc de tel style", c'est une réflexion qui m'est tellement étrangère, elle ne me vient pas à l'esprit.
Je parle de mon cas perso, je déteste aussi la généralisation, sûrement que certains pensent ainsi (se baser sur le sexe, etc.) mais je ne saurais dire si c'est une majorité, minorité, totalité...
Et vu le jury effectivement, je doute que la sélection se fasse sur ces critères.

Après, même sans avoir l'historique des prix en tête, effectivement, les hommes sont plus représentés, ça, je crois que c'est incontestable.
Et la piste des biais cognitifs (auto-censure, attentes d'un "on" à définir, préjugés divers et variés) est une piste intéressante mais malheureusement, nous ne sommes que le fruit de notre histoire et parcours, il est difficile de s'en défaire. Soyons humbles face à ce constat mais n'allons pas chercher le mal là où il y a peut-être une simple question de qualité/proposition de bouquins.
Expert ès calamités
"Nous adorons tous les histoires. Nous vivons pour elles" Comme un diamant dans ma mémoire GG Kay

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De même le sexe , la nationalité ou autre ne rentre pas en compte dans ce qui m'amène vers un livre, en y réfléchissant je me rends compte que je suis beaucoup d'auteurs qui sont des femmes mais sans que cela soit un parti pris, c'est juste que leur univers et narration me touche sans pour autant qu'ils aient des points communs. Là encore cela n'engage que moi.
C'est difficile de tenir compte de certains faits avérés tout en ne voyant pas tout par ce prisme.
Le livre en question c'est Windigo ? Il est dans ma PAL et je n'ai lût que de bons retours à son sujet.

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Vous savez quoi ? Je ne savais pas quoi faire de mon temps aux Imaginales cette année, mais maintenant, je vais me noter de proposer à Estelle un café (ou une bière selon l'heure) et qu'elle nous donne son regard sur la situation de l'édition.