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Continental films - cinéma français sous contrôle allemand

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Octobre 1940. Un producteur allemand, Alfred Greven, crée dans Paris occupé une société de production cinématographique, la Continental Films, où il enrôle les plus célèbres vedettes (Danielle Darrieux, Fernandel, Raimu, Harry Baur) et des cinéastes de renom (Marcel Carné, Maurice Tourneur, Henri Decoin, Henri-Georges Clouzot). Durant les quatre années d’Occupation, la Continental produit trente films, dont certains chefs d’œuvre, comme Les Inconnus dans la maison et Le Corbeau.

Pour la première fois, l’histoire de cette société de production, de son fondateur et de celles et ceux qui y ont travaillé est racontée de l’intérieur, grâce à des archives allemandes et françaises inédites. On verra sous un éclairage nouveau le climat délétère au sein de la Continental, le voyage des artistes à Berlin en mars 1942, ainsi que la mort mystérieuse d’Harry Baur.

Le livre fait environ 350 pages et apporte un éclairage intéressant sur une période à la fois trouble et fascinante du cinéma français sous l'occupation, celui de la Continental, qui a produit plusieurs bons films, certains très bons, et au moins un chef d'oeuvre absolu, le Corbeau, peut être le plus grand film français jamais tourné.
Le tout dans des conditions... particulières (comme tout le cinéma français de l'époque, mais exacerbé ici par l'origine des capitaux et du boss du studio (nommé par Goebbels).

Préface de Tavernier, qui avait abordé le sujet dans l'excellent Laissez-passer au début des années 2000. L'autrice est Christine Leteux, qui intervient parfois dans les bonus des éditions blu-ray de la collection Gaumont, et qui a également (entre autres) signé une bio sur Maurice Tourneur (le père de Jacques), qui avait tourné des films aux USA à partir de la fin des années 1910.

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J'aimerai me lancer dans ce monument qu'est Guerre et Paix, mais j'ai encore des hésitations sur le choix d'édition/traduction, j'aimerai connaître vos retours. J'ai connaissance d'une édition assez récente qui synthétise l'oeuvre, mais je veux la lire en intégrale. Mon choix balance (mais je suis ouvert aux autres options) entre l'édition de la Pléiade (traduction Mongault) et celle de poche Gallimard ( traduction de Boris de Schloezer). J'ai déjà relevé des différences, j'ai l'impression que celle de Schloezer comprend un peu plus de texte (pas seulement d'un point de vue du nombre de pages). Merci pour vos éclaircissements !

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La traduction de Gallimard poche est très bien, pour un prix bien moindre que la Pléiade. Moi à l'époque (il y a plus de vingt ans...), j'ai lu Guerre et Paix puis Anna Karénine en poche, budget de lycéenne oblige. En tout cas, même si je ne l'ai pas relu depuis, Guerre et paix reste mon premier souvenir de roman "bouleversant" au sens où il a réellement changé certaines de mes perspectives sur le monde, la première fois qu'il m'a semblé pouvoir appréhender une dimension métaphysique dans la littérature. Et bien sûr, il y a l'histoire si romanesque, tragique, les personnages, l'âme russe... S'il n'y avait pas autant de bons livres à découvrir, ou si on disposait d'une vie en plus de celle-ci, je le relirai avec plaisir...

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Merci pour ce retour ! J'ai l'an passé été enchanté par Anna Karénine, en poche, et dans la traduction de Mongault, et je me disais qu'il serait peut-être opportun de suivre sa traduction de Guerre et Paix, quitte donc à investir dans La Pléiade; pour un tel classique ce n'est pas un mauvais achat.

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J'ai également lu Guerre & Paix via la version poche de Gallimard. Un peu plus tard/ récemment par rapport à Anna plus que c'était y a environ 10 ans. Vrai claque, plus que j'ai lu derrière quasiment tout Tolstoï.

Peut-être que le plus qu'il faut aller chercher, en fonction de ton besoin/appréciation, c'est tout ce qui entoure le roman pré/postface, note...

Il y a une préface et des notes dans la version de Gallimard, par contre, c'est souvent des points qu'il faut aller lire à la fin du tome. De la même manière qu'Anna Karénine, dans mes souvenirs, le roman est divisé en 2 poches bien épais.

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Merci également pour ton avis ! J'ai décidé de le lire en un volume en suivant la traduction de Mongault dans la Pléiade. La langue est un régal, après il faut un peu de temps pour s'y retrouver avec tous ces personnages et ces noms un peu similaires.

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Rien à redire sur la traduction de La Pléiade, c'est fluide et beau ! Guerre et paix mérite assurément son statut de chef d'oeuvre, bien plus captivant qu'on pourrait le croire. Une fois les noms assimilés nous sommes emportés dans ce flot imperturbable, certaines scènes de guerre restent longtemps, et les personnages sont d'une grande profondeur. Allez, s'il fallait un peu pinailler, c'est juste un brin moins subtil que Karenine, et sur la fin certains épisodes sont moins intéressants, ou encore les réflexions sur l'histoire sont un peu artificielles et répétitives.

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J'ai commence le gros roman Les somnambules de Chuck Wendig (chez Sonatine), et pour le moment c'est un peu mitigé. Le joker d'avoir anticipé bien des éléments de l'actuelle pandémie (dont certaines réactions) ne suffit pas à compenser un certain nombre de lourdeurs : des personnages caricaturaux, une écriture peu subtile, un filtre politique/idéologique simpliste. Je vais essayer de poursuivre pour découvrir la raison de ces somnambules.

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"Un Bûcher sous la neige"
c'est Avanturine qui en a parlé sur ce post et je l'ai aussitôt acheté.

la forme est particulière et peut rebuter mais ce serait se priver d'un livre vraiment magnifique et boulversant.
c'est une ôde à la nature, à la liberté, à la tolérance, à l'amour et à la beauté de la vie.
c'est aussi malheureusement une histoire de cruauté et d'absurdité au travers de ce moment précis de l'histoire de l'Ecosse (vérdique et qui a d'ailleurs inspiré l'episode des Noces Pourpres de games of thrones) et au travers du récit de corrag qui représente toutes ces femmes qui, parce qu'elles vivaient seules, différemment et/ou connaissaient la médecine des plantes, ont été taxées de sorcières et conduites au bûcher...
c'est une lecture qui me marquera longtemps, qui m'a littéralement boulversée

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Nakor a écrit :J'aimerai me lancer dans ce monument qu'est Guerre et Paix, mais j'ai encore des hésitations sur le choix d'édition/traduction, j'aimerai connaître vos retours. J'ai connaissance d'une édition assez récente qui synthétise l'oeuvre, mais je veux la lire en intégrale. Mon choix balance (mais je suis ouvert aux autres options) entre l'édition de la Pléiade (traduction Mongault) et celle de poche Gallimard ( traduction de Boris de Schloezer). J'ai déjà relevé des différences, j'ai l'impression que celle de Schloezer comprend un peu plus de texte (pas seulement d'un point de vue du nombre de pages). Merci pour vos éclaircissements !

"Alors pour Bouquin Matin j'ai sélectionné pour vous un bouquin qui s'intitule… "Guerre et Paix" et c'est édité chez… Plon !
- Super, alors pour résumer Jean-Pierre, l'histoire c'est quoi ?
- Alors l'histoire est toute simple, c'est l'histoire de la guerre et … de la paix, et c'est Tolstoi qui l'a écrit.
- Ahhh, un p'tit café Jean-Pierre ?"

:D:D:D

:jesors:

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Je vois que nous avons les mêmes références, d'ailleurs ce passage a toujours entretenu chez moi l'image d'un livre indigeste, alors qu'il n'en est rien comparé à d'autres pavés ! ;-) Tolstoi se laisse juste parfois aller à des considérations de philosophie de l'histoire, surtout à la fin.

Je note et remonte sur ma pile le Bucher sous la neige, qui m'intéresse bien; beaucoup de bons retours.

En littérature blanche, mais qui vire au roman noir, je ne peux que recommander le dernier Mauvignier, "Histoires de la nuit", qui me semble s'élever au-dessus de la rentrée littéraire, avec de longues phrases et une conscience aiguë des enjeux contemporains.

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Suite à l'arrêt (provisoire ?) des Somnambules qui actualise assez explicitement Le Fléau de King, j'ai décidé d'attaquer ce dernier dont je n'avais que de vagues souvenirs (de la vieille adaptation tv des années 90) et pour le coup c'est une grande réussite ! J'ai dévoré le premier volume avec un plaisir constant, les personnages sont bien campés, très bon dosage de description et d'action, il y a de nombreuses scènes dantesques ! Un régal !

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Moi je suis clairement une victime de la mode car j'ai acheté cette réédition du Jeu de la Dame ! Et franchement c'est vraiment très bien, je suis agréablement surprise (je n'ai pas vu la série...). J'aime bien le style d'écriture !

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Je viens d'achever Et quelquefois j'ai comme un grande idée de l'auteur américain Ken Kesey et sincèrement, c'est un des plus beaux livres que j'aie jamais lu. Difficile de dire ce qui ressort, mais c'est une leçon de style (vous vous demandez s'il faut écrire à la première personne, la troisième, en italique, style indirect libre, au présent, au passé... ? lui fait tout, sans s'encombrer d'aiguiller son lecteur, avec une force et un talent assez... décourageant et enthousiasmant à la fois...), une histoire intemporelle d'amour, d'amitié, de trahison et de loyauté, mais je dirais que ce qui m'a sans doute le plus impressionnée, ce sont les descriptions de la nature (l'action se déroule au bord d'une rivière dans l'Oregon), qui prennent souvent un tour métaphysique. Le conflit social (même si à mon sens, ce n'est qu'un arrière-plan permettant l'incipit) ne gâche rien, les personnages sont inoubliables, et combien de scènes d'anthologie où j'ai dû poser le bouquin pour me "remettre" tellement c'était beau...
J'ai l'impression que c'est le genre de livre qui peut beaucoup plaire à des amateurs de fantasy (grands espaces, nature indomptable, figures héroïque et très humaines cependant). Pour de la littérature "blanche", c'est tout sauf de la masturbation intellectuelle intimiste.
J'insère ici le résumé de l'éditeur :
"Alors que la grève installée à Wakonda étrangle cette petite ville forestière de l’Oregon, un clan de bûcherons, les Stampers, bravent l’autorité du syndicat, la vindicte populaire et la violence d’une nature à la beauté sans limite. Mené par Henry, le patriarche incontrôlable, et son fils, l’indestructible Hank, les Stampers serrent les rang… Mais c’est sans compter sur le retour, après des années d’absence, de Lee, le cadet introverti et toujours plongé dans les livres, dont le seul dessein est d’assouvir une vengeance. Au-delà des rivalités et des amitiés, de la haine et de l’amour, Ken Elton Kesey (1935-2001), auteur légendaire de Vol au-dessus d’un nid de coucou, réussit à bâtir un roman époustouflant qui nous entraîne aux fondements des relations humaines. C’est Faulkner. C’est Dos Passos. C’est Truman Capote et Tom Wolfe. C’est un chef-d’œuvre."
900 pages assez denses quand même, mais c'est une expérience de lecture inoubliable ; du moins l'a-t-elle été pour moi, et en ces temps de querelles parfois étriquées et sans nuance, l'humanité toute nue, grandiose, terrible, émouvante, une telle générosité dans le propos et l'écriture, ça fait un bien fou.

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Anna a écrit :Je viens d'achever Et quelquefois j'ai comme un grande idée de l'auteur américain Ken Kesey et sincèrement, c'est un des plus beaux livres que j'aie jamais lu..

Tu viens de faire disparaître une de même petite contrariété estivale : choisir un livre qui accompagnera mes futures vacances. Je viens de lire l'extrait sur ma liseuse, et je suis assez conquis.

En plus, l'éditeur est Monsieur Toussaint Louverture dont j'ai lu cette année le classique de Heinz "Ce que cela coûte".

C'est un signe !

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Bon, ce n'est pas un livre mais une BD (enfin deux puisque c'est un diptyque) dont je souhaite vous parler.
Et ce n'est pas fantasy non plus mais je crois qu'il y a quelques amateurs de Sherlock Holmes dans le coin.

https://www.ankama-shop.com/fr/livres/2163-dans-la-tete-de-sherlock-holmes-tome-1.html
Que dire à part que ce diptyque mérite largement toutes les récompenses qu'il a obtenu ?

Au-delà de l'intrigue et de l'enquête, qui sans être révolutionnaire, est très solide, c'est surtout le travail graphique qui est incroyable. Les dessins sont déjà très originaux mais splendides mais dans l'exécution, c'est d'une maîtrise révolutionnaire. on est littéralement plongé dans la tête de Sherlock, toutes ses observations, tous les indices, tout est là, relié par un fil rouge avec lequel l'auteur s'amuse à jouer. Et d'ailleurs, où est-ce qu'on a déjà vu un fil rouge pour guider dans la lecture d'une BD ? C'est tellement simple mais révolutionnaire. En plus, l'auteur s'amuse à jouer avec la transparence des pages, à nous faire retour des demi-pages pour que ça se combine avec la précédente (ou la suivante).
Si vous avez aimé le Sherlock de la BBC, foncez ! Si vous n'avez pas aimé ou ne connaissez pas, foncez ! Si vous n'aimez pas Sherlock, foncez aussi ! Pour moi, c'est clairement l'un des albums de l'année (j'en ai lu tellement de bons que je ne veux pas dire l'album de l'année mais il pourrait concourir au titre) !
Expert ès calamités
"Nous adorons tous les histoires. Nous vivons pour elles" Comme un diamant dans ma mémoire GG Kay