781
Certes on a du 27€ pour Erikson, 1200 pages, sans illustration mais ce ne sont pas non plus les mêmes ventes qu'un Sanderson il me semble... Et Leha n'a peut-être pas ou n'engage pas les mêmes frais que Le Livre de Poche (salaires, communication, etc)... La question que je me pose ce serait plutôt, du coup, est-ce que Leha rentre vraiment dans ses frais avec Erikson ?

Clairement, la question est la bonne. Les comparaisons avec la parution du Livre des Martyrs chez Léha n'ont pas grande valeur car les sommes engagées d'emblée par Léha et les risques encourus que l'éditeur peut se permettre (liés au démarrage d'une maison d'édition et à la volonté de frapper fort en terme de marketing) n'ont vraiment aucun rapport avec ce que peut se permettre Le Livre de Poche, notamment vis-à-vis des impératifs du groupe Hachette.

La question à poser n'est pas "Pourquoi personne fait comme Léha ?" mais plutôt "Comment Léha fait ?".

Et en terme de découpage, je trouve que Le Livre de Poche est assez exemplaire sur Roshar : parties 1 et 2 de chaque tome clairement signalées, sorties rapprochées, justification difficilement attaquable vu la taille des bouquins (même l'éditeur anglais a découpé), etc.

782
Autre le sujet sur le prix du livre, il y a aussi celui sur les traductions par exemple. :)

Le Livre des Martyrs s'est planté deux fois avant cette troisième tentative. C'était un miracle qu'un éditeur français retente le coup, donc les droits n'ont pas dû se négocier très cher, alors que Sanderson était déjà l'une des étoiles montantes de la fantasy, pour ne pas dire une star.
Et sans rentrer dans les détails, Leha a bénéficié d'un sacré alignement des planètes, même en dehors de ça. Je suis bien placé pour le savoir. :)

Du fait des traductions à payer et d'un marché beaucoup BEAUCOUP plus petit que le marché US, jamais un livre traduit ne pourra être au même prix qu'en VO, même à 1 euro près.

Enfin, Luigi ne t'a pas "repris" parce qu'il a 6000 messages au compteur mais simplement parce qu'il est l'un des modérateurs du forum, et que le ton péremptoire de tes interventions alors que tu reconnais par ailleurs manquer d'infos concrètes n'est pas toujours très agréable à suivre.

Voilà, voilà.

783
Le souci vient principalement du fait que tu arrives en indiquant que tu n'as pas d'infos mais que le prix est un scandale. A partir de là, tu bâtis ta rhétorique en amenant des arguments qui n'ont rien à voir avec le débat, comme le fait que tu aies écrit une thèse (quel rapport ?) et lorsque Mélanie t'explique de manière pédagogique, tu rejettes tout en bloc en sous-entendant que de toute façon, elle est partiale vu qu'elle bosse dans le système. Je fais des raccourcis, mais tu as l'idée de la manière dont tu as présenté les choses.

Donc rapidement, oui ça énerve les gens, surtout quand tu claironnes à la censure, au fait que de toute façon, on te fera pas changer d'avis et que de toute façon la patronne de je ne sais quelle maison d'édition qui a 12 succursales est sûrement trop bien payée et que les riches sont de toute façon trop riche. Sérieusement, comme prendre ce genre de discours au sérieux ?

La seule comparaison pertinente que tu fais, c'est avec Leha mais on t'a déjà répondu plus haut sur la question des droits. J'ajouterai qu'encore une fois, tu omets le fait qu'un livre VO, c'est un auteur, un éditeur et les fabricants/libraires à rémunérer. Un livre VF traduit, c'est l'auteur, l'éditeur VO, l'éditeur VF, la trad, l'adaptation/lettrage, la correction, et toutes les étapes de fabrication, again. Ajoutons que plus le tirage est faible, plus le livre coûte cher à produire (tu veux sérieusement comparer le marché américain au marché français ?), et mécaniquement, comment ne veux-tu pas comprendre que ça coûtera plus cher à produire en VF qu'en VO ?

Je discute depuis des années avec des éditeurs sur le forum Mangaverse, donc oui je connais quand même un peu plus le sujet que toi, manifestement. Des fois, une remise en question serait pertinente au lieu d'arriver avec des certitudes. Gilles en parle aussi régulièrement sur le forum, comme indiqué plus haut également.

Encore une fois, l'idée du débat n'est pas inintéressant mais arriver en affirmant, "C'EST TROP CHER, j'ai pas d'arguments de fond ni de chiffres mais C'EST TROP CHER", ce n'est pas audible. Si tu étais plutôt arrivé en questionnant les différences de prix, en étant curieux et demandant le pourquoi du comment au lieu d'asséner, nul doute que tout le monde l'aurait mieux pris et t'aurait répondu posément.

Pour finir, j'aimerais que tu gardes en tête qu'une vente à succès permet aussi et SURTOUT à compenser les nombreuses autres ventes à perte d'une maison d'édition. Et souvent, l'équation est compliquée. Cela permet de poursuivre et clore de nombreuses séries qui n'ont pas le succès. Le marché du livre en France est un marché TRÈS compliqué, inondé de nouveautés. Alors, est-ce vraiment pertinent de hurler au scandale si un éditeur arrive à faire des marges correctes sur une série, franchement ?

Et si tu ne veux pas soutenir un auteur/éditeur tout en le lisant, tu as aussi l'option d'acheter le livre d'occasion. Donc franchement...coup de gueule gratuit de mon point de vue.

784
Désolé, je n'ai pas le temps de répondre à tout le monde maintenant, je vous répondrai ce soir (si je ne suis pas banni).
Juste pour clarifier les choses et tous ceux qui me disent complètement hors sujet ou à côté de la plaque en tentant de caricaturer mes propos, voici quelques sources qui prouvent bien que j'étais dans le vrai :
https://www.publie.net/2018/02/16/va-largent-lors-de-lachat-dun-livre/
https://actualitte.com/article/36667/distribution/prix-du-livre-toute-la-verite-sur-l-economie-de-l-edition
https://www.librinova.com/blog/2021/01/13/quelle-est-la-repartition-du-prix-de-vente-dun-livre/

Comme on dit, Google est votre ami.

Et voici la teneur de mon message :
D'après ce que je comprends du commerce du livre : l'éditeur touche à peu près 20% du prix de vente, le vendeur (libraire) touche environ 40% tandis que l'auteur (en fonction du contrat passé) touche dans les 10 % (une fois le seuil d'à-valoir dépassé) et les 30 % restants vont aux diffuseurs/distributeurs.

Sachant que le prix du livre en VO inclut déjà toutes les marges pour chaque intermédiaire hormis :
-le prix de la traduction de chaque livre (qui doit être autour de 30 000€ en prenant un prix de 0.07 € par mot traduit)
-le contrat signé avec Livre de Poche (ce dernier doit être un montant fixe j'imagine)
j'estime la marge de l'éditeur aux alentour des 30-35%.

Une marge de 30% sur un livre de 45,8€ (2x22.9€) donne 13,74€ par livre soit la moitié du prix du livre en VO!!

785
Librinova... C'est sûr qu'ils sont très objectifs vu leurs activités. :D

Google est votre ami ? Alors que tu ne vérifies pas la moitié de tes affirmations, comme ce que tu disais sur Erikson ? Ou concernant la façon dont on rémunère un traducteur ? Tu continues dans la provoc et après tu joues les étonnés. Tu estimes sans doute être poli avec ce genre de piques ? :/

Et en plus tu t'obstines dans ce sujet alors qu'on t'en a indiqué un autre (celui sur le prix du livre). Tu ne seras pas banni pour ce message, mais tu en prends clairement le chemin. Comme le dit Lionel Davoust, quand on intervient sur un forum, on accepte son fonctionnement. J'imagine que ça ne te viendrait pas à l'idée de rentrer chez les gens et de critiquer à tout va leur déco à peine franchi le seuil... Sinon, ne t'étonne pas d'être passé dehors.

787
Mais mais...tu as lu les sources que tu nous envoies ? Tu tends vraiment le bâton pour te faire battre...

Premier lien, on te détaille qu'avec un le livre à 17 euros vendu par librairie ou Amazon, l'éditeur a une marge brute de 3,86€ ou 3,06€ (les autres modes d'achats lui permettent de gagner plus, m'enfin on va pas se mentir, entre un achat Amazon et un achat sur le site d'un éditeur, quels achats sont majoritaires à ton avis ?). Je ré-insiste sur la marge brute, hein. Tu rajoutes tous les frais (loyer, salariés, cotisations, la campagne de promo, etc etc). Et ils ne semblent même pas prendre un exemple de livre traduit. C'est ça la débauche dont tu parles ?

Ton autre lien parle de 20% pour l'éditeur et ajoute : "Il faut aussi prendre en considération le fait que non seulement l’éditeur doit financer ses frais généraux (salaires, loyers, recherche d’auteurs…), mais qu’en plus il y a un énorme décalage entre le moment où l’éditeur commence à dépenser de l’argent pour un livre et celui où l’argent commence à rentrer dans ses caisses. Alors que la Rentrée littéraire bat son plein, les éditeurs ont déjà présenté aux représentants leur programme pour janvier/février. Les livres qui en font partie ont été signés parfois un ou deux ans auparavant. Les à-valoir ont déjà été payés ainsi que les traductions éventuelles et les rentrées financières ne commenceront au mieux que deux mois après la sortie des livres."

Bref...Je laisse tomber la discussion, perso, tu ne veux y lire que ce que tu as envie de lire.

788
Ça serait bien qu'ils indiquent le prix minimum de ces frais de port, depuis le début ils n'en parlent pas...Sur quels critères vont-ils se baser ?

789
Je passe juste la tête dans ce débat, pour évoquer un point qui n'a pas été soulevé jusqu'à présent :

Tu estimes, TyrionLannister, la marge de l'éditeur à 30% par livre. Même si c'était le cas, ça ne me semble pas si élevé : je m'explique ; au delà de la rémunération des intermédiaires, qui ont déjà été évoqué, il faut aussi prendre en compte tous les coûts de fonctionnement de l'éditeur.
J'entends par là les coûts de fabrication du livre (papier de différentes qualités pour la couverture et les pages) mais aussi tous les coûts annexes, de fonctionnement d'une entreprise. A savoir : les rémunérations des salariés, les achats divers, l'entretien des locaux, les investissements dans le matériel informatique, ou encore la publicité pour les livres vendus.

Mine de rien, ca chiffre vite. Si la marge brute sur un livre vendu est de 30%, je trouve ça peu, de mon petit point de vue de comptable.
Il ne faut pas oublier que l'éditeur doit aussi vivre de son travail, payer ses salariés et toutes les charges sociales et fiscales.

Alors oui, un livre traduit est cher. Mais il reflète aussi tout le travail qui est fait derrière, et pas uniquement par son auteur.
Si l'on veut payer le livre moins cher, il y a d'autres moyens vers lesquels se tourner, comme la VO, ou l'occasion. En soit, je ne trouve pas que le prix d'un ouvrage soit excessif, surtout si on compare les heures de lectures passée dessus.

Edit : mon message rejoint fortement celui juste au-dessus, que je n'ai pas vu avant de poster. Désolée pour le doublon!
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790
Les maisons d’édition ne sont pas des œuvres de charité hein… et c’est aussi grâce à cette fameuse marge que tu trouves si énorme malgré tout ce qu’elles doivent payer pour tourner, qu’elles vont aussi pouvoir donner leur chance à d’autres auteurs. Et combien de chances elles doivent donner avant de tomber sur un auteur qui cartonnera ?

M’enfin moi c’que j’en dis…

791
Mais mais...tu as lu les sources que tu nous envoies ? Tu tends vraiment le bâton pour te faire battre...

Premier lien, on te détaille qu'avec un le livre à 17 euros vendu par librairie ou Amazon, l'éditeur a une marge brute de 3,86€ ou 3,06€ (les autres modes d'achats lui permettent de gagner plus, m'enfin on va pas se mentir, entre un achat Amazon et un achat sur le site d'un éditeur, quels achats sont majoritaires à ton avis ?). Je ré-insiste sur la marge brute, hein. Tu rajoutes tous les frais (loyer, salariés, cotisations, la campagne de promo, etc etc). Et ils ne semblent même pas prendre un exemple de livre traduit. C'est ça la débauche dont tu parles ?

Ne serait-ce pas toi qui tend le bâton pour te battre ? 3.86/17=22.6% et comme tu dis mon autre lien parle de 20% de marge. Donc je suis malheureusement dans le vrai pour toi qui essaye en vain de caricaturer mes propos, procédé vieux comme le monde soit dit en passant (mais bien essayé ;)).

Tu continues dans la provoc et après tu joues les étonnés. Tu estimes sans doute être poli avec ce genre de piques ?

Oui c'est certain après m'être fait traité d'idiot!:lol: S'acharner gratuitement sur la même personne est aussi un procédé classique.


il faut aussi prendre en compte tous les coûts de fonctionnement de l'éditeur.
J'entends par là les coûts de fabrication du livre (papier de différentes qualités pour la couverture et les pages) mais aussi tous les coûts annexes, de fonctionnement d'une entreprise. A savoir : les rémunérations des salariés, les achats divers, l'entretien des locaux, les investissements dans le matériel informatique, ou encore la publicité pour les livres vendus.

Certes mais tout ça est déjà pris en compte dans le prix de vente initial du livre. Parce que les éditeurs anglo-saxons ont eux aussi des frais à payer. Comme je l'avais mentionné dans un post plus haut les deux principaux frais ajoutés en VF sont la traduction/correction et les droits de traduction.
Là où je te rejoins néanmoins c'est que l'éditeur n'a pas la plus grosse marge et c'est bien le libraire/vendeur qui a la marge la plus significative (apparemment près de 40% pour la Fnac).

Comme le dit Lionel Davoust, quand on intervient sur un forum, on accepte son fonctionnement. J'imagine que ça ne te viendrait pas à l'idée de rentrer chez les gens et de critiquer à tout va leur déco à peine franchi le seuil... Sinon, ne t'étonne pas d'être passé dehors.

Il me semble que c'est bien du prix du livre que je parle depuis 2 pages, non ?
Un forum est pour moi un lieu d'échange et de partage d'idées. Et oui au risque de me répéter, je trouve que payer un livre 50€ alors qu'il en vaut 25€ en VO est trop cher! Et donc j'ai cherché à comprendre le pourquoi du comment. Parce que contrairement à ce que vous pensez, la majorité des Français ne va pas acheter un livre à 50€ (qui n'est pas un ouvrage de collection). Alors oui pardonnez moi d'essayer de faire la lumière sur les raisons d'un tel prix.
Quant aux leçons moralisatrices, elles n'ont rien à faire sur un forum. En outre, je respecte parfaitement les règles du forum.
Si je reprends ton message de 2003 :
Nous ne vous ferons pas l'affront de vous répéter des règles de politesse et de netiquette que vous connaissez déjà pour avoir, au moins, déjà fréquenté un forum. Cependant, il est certaines règles qui sont bien souvent transgressées ou oubliées. Pour que règne une certaine convivialité et un plaisir intact, voici quelques petites choses, simples à prendre en compte, et qui rendent l'utilisation des forums tellement plus facile.
1. Les insultes sont proscrites autant que les réponses par des insultes. Si l'on supprimera le message d'abord, l'exclusion de l'utilisateur sera envisagée si les débordements continuent. Nous avouons être intolérants quant aux grossièretés.
2. Évitez autant que possible les fautes d'orthographe ou de grammaire dans vos messages afin non seulement de rendre plus compréhensible votre post, mais aussi de faciliter la vie des modérateurs qui ne sont pas là pour incarner un " correcteur orthographique humain ". wink Les abréviations sont autorisées par contre, mais pas le "langage SMS", nuance importante.
3. Chaque forum a un sujet spécifique afin de couvrir un aspect donné et de faciliter les recherches ainsi que de cibler ses objets d'intérêts. Évitez donc de faire des messages hors sujet ou de lancer des sujets fourre-tout.
4. Autant que possible, prenez le temps de voir si un sujet que vous voulez aborder n'a pas déjà été traité sur le(s) forum(s). Mieux vaut remonter un ancien sujet et lui donner un second souffle que tout recommencer. Ne postez pas de message "à la légère".
Si ce n'est qu'une simple information n'entraînant pas forcément de réponse, de même si vous avez des news fantasy à faire partager, assurez vous qu'elles n'ont pas déjà été traitées sur le site et au besoin contacter l'un des webmestres par MP
5. Pour les Forums Taverne ou SF, Elbakin.net est avant tout un site consacré à la Fantasy, nous vous demandons donc de privilégier ces sections.
6. Pour vous présenter, si vous ne voulez pas entrer sur la pointe des pieds, wink choisissez ce sujet plutôt que d'en créer un autre smile
7. Dans la mesure du possible, pensez à choisir un pseudo " Fantasy ", mais rien ne vous y oblige.
8. Notre forum n'est pas un espace publicitaire ! Évitez donc les signatures voyantes assurant votre " promo ", ou bien les messages de type " spam ".
9. Nous vous offrons toute latitude dans vos choix pourvu que vous respectiez les règles précédentes.

Quelles règles je viole ? Alors certes je ne vais pas dans le consensus général, mais je n'ai pas été grossier ni déplacé dans mes interventions.
Si vous voulez me bannir, bannissez-moi mais de grâce ne chercher pas un prétexte.

792
TyrionLannister a écrit :Là où je te rejoins néanmoins c'est que l'éditeur n'a pas la plus grosse marge et c'est bien le libraire/vendeur qui a la marge la plus significative (apparemment près de 40% pour la Fnac).

Trois pages que j'attendais LA phrase qui allait défoncer ces chiens de libraires :D

(La librairie, ce métier où on roule tous en Ferrari)
Memento mori

793
TyrionLannister a écrit :
il faut aussi prendre en compte tous les coûts de fonctionnement de l'éditeur.
J'entends par là les coûts de fabrication du livre (papier de différentes qualités pour la couverture et les pages) mais aussi tous les coûts annexes, de fonctionnement d'une entreprise. A savoir : les rémunérations des salariés, les achats divers, l'entretien des locaux, les investissements dans le matériel informatique, ou encore la publicité pour les livres vendus.

Certes mais tout ça est déjà pris en compte dans le prix de vente initial du livre. Parce que les éditeurs anglo-saxons ont eux aussi des frais à payer. Comme je l'avais mentionné dans un post plus haut les deux principaux frais ajoutés en VF sont la traduction/correction et les droits de traduction.
Là où je te rejoins néanmoins c'est que l'éditeur n'a pas la plus grosse marge et c'est bien le libraire/vendeur qui a la marge la plus significative (apparemment près de 40% pour la Fnac).

En fait, je pense que tu prends le problème à l'envers. On ne peut pas dire, d'un point de vue financier, que telle partie du prix d'un livre va à l'éditeur, telle partie va au libraire, telle autre à l'auteur... Le seul qui fixe le prix du livre, c'est bien l'éditeur, et il ne tiens pas compte de la marge que chacun des acteurs va se faire, mais de ses coûts à lui.

Je m'explique : j'achète une marchandise quelconque à 10€, je la revend 50€ (chiffres au hasard, je précise!!!). Ca fait une marge de 80%, énorme me diras-tu! Mais en fait, l'éditeur doit payer ses prestataires, comme les traducteurs, sur sa marge. S'il donne 15€ au traducteur, tu ne peux pas dire que la part qui revient à l'éditeur est de 15€ par livre, donc une marge de 15/50=30% : le traducteur a ses propres frais, et il ne fait surement pas une marge de 30% sur le livre.
Dire qu'un éditeur se fait un marge de autant sur un livre, c'est juste impossible. A moins d'être au sein de l'entreprise et d'avoir tous les chiffres, tu ne peux pas avoir tous les éléments, et donc on ne peut pas juger. Ce sont d'ailleurs des données confidentielles, car concurentielles.

Ca dépend des secteurs, bien sûr, mais en expertise comptable, on estime qu'il faut bien une marge de 60 à 70% pour être rentable sur des activités de vente de marchandises. Je parle de moyenne, je le précise encore une fois. Et ca dépend évidemment du volume de vente.

Enfin, et surtout, tu me répond que les frais fixes sont aussi supportés par les éditeurs de VO, qui revendent moins cher. Il y a deux problèmes dans ce raisonnement.
Le premier, c'est que des frais fixes sont par essence, fixe. Si j'ai 10 000 euros de loyer par mois, ce loyer est le même que je vende 100 ou 10 000 bouquins. Mais l'importance n'est pas du tout la même, tu en conviendras! Dans le premier cas, impossible d'être rentable, à moins de vendre à un prix exorbitant, ou du moins, plus élevé.
Les USA, principal exportateur de livres en VO, ont un potentiel d'acheteurs bien plus élevés qu'en France, parce que la population est plus élevée. Ca a déjà été évoqué d'ailleurs ;) Les éditeurs américains peuvent donc vendre un livre moins cher, puisque leurs frais fixes sont moins élevés par livre.

Deuxième problème : la fiscalité est très très différente d'un pays à l'autre. Et la France n'est pas la mieux lotie :wacko: Beaucoup de règles, beaucoup de taxes différentes... Sans parler du prix des salaires. Je peux entrer dans le détail si ça intéresse des gens, mais je pense que les américains sont moins taxés. C'est aussi ce qui rend les activités des GAFAs plus facile, puisqu'ils sont basés dans des pays à la fiscalité plus avantageuse. Ah, les joies de la fiscalité internationale...
Tout ça pour dire, tu ne peux pas justifier que les frais sont déjà payés par les éditeurs américains, parce qu'en fait non. Non seulement les éditeurs français doivent supporter autant de frais fixes, voire bien plus, mais ils doivent les amortir sur moins de ventes.

Je peux continuer si tu veux, mais je vais vraiment partir dans de la technique comptable et fiscale, et je ne pense pas que ce soit le lieu, ni que ça intéresse beaucoup de personnes.
"Libre à vous d'aller lire autre chose de plus franc du collier" La Cité de soie et d'Acier, de Mike, Louise et Linda Carey

"Nous sommes faits de l'étoffe dont sont tissés les vents" La Horde du contrevent, Alain Damasio

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Bonjour à tous,

Je participe peu souvent mais ce 'débat' me donne envie de réagir. Loin de moi l'envie de jeter de l'huile sur le feu et de relancer une discussion houleuse, vraiment. J'ai simplement l'impression que cette fameuse notion de 'partage de la marge' est mal comprise (et franchement, rien de plus surprenant car le vocabulaire financier est souvent utilisé à tort et à travers dans l'espace public).

Ici, la marge (brute / commerciale) = prix de vente HT - coût d'achat. Ça n'inclut jamais, pour aucune entreprise quelle qu'elle soit, les autres coûts afférents au compte de résultat. Pour être parfaitement exhaustif, on ajoute parfois également la variation des stocks à cette marge brute. La marge n'est donc pas le profit, et ça c'est très important.

Maintenant, il existe d'autres niveaux de marges (pour faire vite et simple):
- l'EBE (excédent brut d'exploitation), la marge brute - la masse salariale
- le résultat opérationnel courant, l'EBE - les amortissements des actifs de l'entreprise (locaux, matériel, ...)
- le résultat financier, le ROC - les charges financières
- le résultat net, résultat financier - charge d'imposition.

Ainsi, les profits = le résultat net. J'ai largement simplifié et souvent un exemple est plus parlant, donc il y en a un très simple ici https://investir.lesechos.fr/dossiers/les-documents-comptables/le-compte-de-resultat-reflet-des-performances-de-gestion-161857.php.

Ainsi, je rejoins complètement Sren sur ses réponses précédentes: une marge brute à 30% n'est finalement pas si élevée, car il reste encore (principalement) à payer:
- les salaires des employés de la maison d'édition
- le remboursement du prêt ou la location des locaux
- les impôts
... et peut être qu'il y aura, effectivement, des bénéfices. Encore une fois, et comme souligné par de nombreuses personnes ci-dessus, faire des bénéfices est nécessaire, surtout car cela permet de remplir les caisses et d'avoir une plus grande solidité en cas de pépin.

Pour reprendre cet exemple (https://www.publie.net/2018/02/16/va-largent-lors-de-lachat-dun-livre/) on aurait donc le compte de résultat suivant pour une librairie:
- prix de vente (TVA incluse) 17€
- CA HT = 16,11€
- frais logistique 2,01€
- une marge de 5,64€
Soit un prix d'achat à 16,11 - 2,01 - 5,64 = 8,46€.

Du côté de l'éditeur, on a donc:
- CA : 8,46€
- coût variables liés à l'impression et à-valoir : 2,65€ + 1,94€.
- marge brute = 3,86€

Reste que maintenant, ces 3,86€ ne sont pas des profits. C'est une marge, rien d'autre. Reste à payer les salaires, loyers, prêts, etc comme précisé auparavant. Je ne suis pas du milieu de l'édition mais je suis persuadé qu'un éditeur, dans son compte d'exploitation prévisionnel, cherche à atteindre un taux de marge brute de 20% car il sait qu'il y a d'autres charges par la suite. Si quelqu'un qui a une meilleure expertise que moi réalise que j'ai dit une bêtise, n'hésitez surtout pas à me corriger, je serai super intéressé de savoir comment cela se passe dans le monde de l'édition.

Quant au prix du livre en France par rapport au prix du livre à l'étranger, je suis bien d'accord que c'est un budget, mais c'est également car il y a de nombreuses contraintes... une masse salariale plus élevée, un taux d'imposition plus lourd, et, dans le monde de l'édition souvent parisien, des charges fixes (loyers, prêts, ...) qui sont également conséquentes. Tout cela fait que le livre, traduit qui plus est, a un certain prix. Maintenant, grâce aux liseuses et aux boutiques d'ecommerce, il est désormais plus abordable de lire certains livres en VO (et c'est vraiment une chance, car il n'en a pas toujours été ainsi).

Enfin, je trouve qu'effectivement la comparaison avec Leha est intéressante, mais est problématique car les enjeux sont totalement différents: Leha est une petite structure, sans charges fixes conséquentes, et joue un 'coup' important sur ce projet (en termes de visibilité notamment). Ainsi Leha a pu accepter de baisser considérablement sa marge (quoi que, étant donné le risque du projet qui s'est planté deux fois en France, les droits du Livre des Martyrs doivent être considérablement différents que ceux des Archives de Roshar).

J'espère avoir pu clarifier la différence entre profits et marges, et apporter ma petite contribution à l'édifice. Bonne soirée.

795
@Tinou : :applau: :applau: et merci pour ton analyse !

Je n'aurais pas su être plus claire. Et je dois avouer qu'au vu de l'heure et de ma fatigue, je n'avais pas eu le courage d'une analyse complète comptable et financière.

J'ajouterai que les charges sur les salaires sont particulièrement élevées en France, aussi parce que nous avons une certaine protection sociale... dont les américains ne sont pas pourvus. Pour un salaire perçu de 1 300 euros par le salarié, l'employeur paye quasiment autant en charges sociales et fiscales. Soit une charge de 2 600 euros environ. Hors les salariés sont une part importante de l'édition.

La comparaison avec Leha est très intéressante pour moi aussi, et je serai curieuse d'en savoir plus (tout en ayant conscience qu'on est sur du confidentiel, encore une fois).
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"Nous sommes faits de l'étoffe dont sont tissés les vents" La Horde du contrevent, Alain Damasio

796
Concernant Erikson chez Leha, je ne sais pas dans quelle mesure ils ont pu s'appuyer (au début) sur un travail de quasi bénévolat (et de passionné). C'est vrai que lorsque j'ai commencé à acheter les livres, je me suis dit que c'était un bon rapport qualité-prix. :)

Je l'ai interprété (je me plante peut-être) comme un coup marketing pour lancer la maison. Aujourd'hui celle-ci se diversifie, notamment avec sa branche "young adult". Je lui souhaite d'ailleurs tous mes vœux de réussite, même si je ne me suis pas intéressé jusqu'ici au reste de leur catalogue.

Avec Erikson, ils ont quand même réussi (grâce aussi aux prix attractifs) à fidéliser une clientèle (je continue d'acheter les livres, même si je les lirai plus tard, faute de temps).

Je pense que, lorsqu'ils dénicheront une autre "locomotive", surtout si les droits (de traduction s'il y a lieu) sont élevés, on verra leurs tarifs se rapprocher de ce qui se fait ailleurs. Maintenant, je ne suis pas économiste (et encore moins polémiste). :sifflote:

797
Bonsoir à tous,

Ici, la marge (brute / commerciale) = prix de vente HT - coût d'achat. Ça n'inclut jamais, pour aucune entreprise quelle qu'elle soit, les autres coûts afférents au compte de résultat. Pour être parfaitement exhaustif, on ajoute parfois également la variation des stocks à cette marge brute. La marge n'est donc pas le profit, et ça c'est très important.

Maintenant, il existe d'autres niveaux de marges (pour faire vite et simple):
- l'EBE (excédent brut d'exploitation), la marge brute - la masse salariale
- le résultat opérationnel courant, l'EBE - les amortissements des actifs de l'entreprise (locaux, matériel, ...)
- le résultat financier, le ROC - les charges financières
- le résultat net, résultat financier - charge d'imposition.

Je connais bien ces définitions étant chef d'entreprise. C'est globalement juste avec quelques imprécisions :

-Valeur ajoutée=marge brute - somme des charges externes
-EBE=Valeur Ajoutée-taxe/impôts (autre que l'impôt sur les sociétés)-salaire des employés-charges sociales des employés-prélèvement des dirigeants-charges sociales des dirigeants
-résultats avant impôts ou ROC= EBE-dotations aux amortissements-frais bancaires/charges financières
-résultat net= ROC-impôt sur les sociétés

Mais pour moi là n'est pas le débat. Je m'explique. Quand on fixe un prix d'un objet ou d'un service, on prend déjà en compte tous ces paramètres afin de calculer un prix pour être rentable et marger. La marge brute est donc définie à ce moment là. C'est de cette manière qu'on peut établir un compte de résultat prévisionnel et calculer d'autres éléments comme le solde intermédiaire de gestion ou encore le seuil de rentabilité économique.

Mais tous ces éléments sont pris en compte pour fixer un prix. Prix qui a été choisi à 27€ pour la VO (américaine ou anglaise c'est à peu près la même chose).

Pour la VF, les coûts supplémentaires sont donc :
-la traduction/correction
-les droits de traduction

Evidemment, nous n'aurons pas accès à ces données confidentielles.

Les USA, principal exportateur de livres en VO, ont un potentiel d'acheteurs bien plus élevés qu'en France, parce que la population est plus élevée.

Oui c'est certain. On peut également prendre le cas de l'Angleterre si tu veux un marché potentiel de taille équivalente. Et le livre en édition anglaise est vendu autour de 28€.

Les éditeurs américains peuvent donc vendre un livre moins cher, puisque leurs frais fixes sont moins élevés par livre.

une masse salariale plus élevée, un taux d'imposition plus lourd, et, dans le monde de l'édition souvent parisien, des charges fixes (loyers, prêts, ...) qui sont également conséquentes.

Attention, je ne suis pas certain que les charges externes soient plus élevés en France qu'aux USA ou en Angleterre. Certes il y a moins de charges sociales mais les salaires sont autrement plus élevés, les loyers dans les villes américaines (ou anglaises) sont également élevés et beaucoup d'autres charges externes sont plus élevées qu'en France : assurance, internet, électricité, téléphone, frais bancaires, abonnements, expert-comptable...

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Avec Erikson, ils ont quand même réussi (grâce aussi aux prix attractifs) à fidéliser une clientèle (je continue d'acheter les livres, même si je les lirai plus tard, faute de temps).

Je pense que, lorsqu'ils dénicheront une autre "locomotive", surtout si les droits (de traduction s'il y a lieu) sont élevés, on verra leurs tarifs se rapprocher de ce qui se fait ailleurs. Maintenant, je ne suis pas économiste (et encore moins polémiste).

Exact. Leha a réussi à fidéliser une clientèle et je trouve que leur travail d'édition est très bon.
Oui ça sera intéressant de voir si leur politique de prix reste la même.

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Trois pages que j'attendais LA phrase qui allait défoncer ces chiens de libraires big_smile

(La librairie, ce métier où on roule tous en Ferrari)

Tu sais pour la plupart des objets que tu achètes, le vendeur prend 40% de marge. Si tu achètes un paire de chaussures à 100€ tu donnes 40€ au vendeur et, je n'ose même pas imaginer combien touche le fabricant (10€? moins que ça?).

Le problème du livre est que c'est un objet qui est en perte des vitesses depuis quelques années. Et vendre des livres à 50€ n'en fait pas franchement une bonne publicité surtout aujourd'hui avec la concurrence des ebook/audiobooks.

800
Bonsoir,

Merci S'ren :D Très belle analyse également, et désolé pour le double poste, tu m'as devancé de quelques minutes alors que j'étais encore en train d'écrire.

@Tyrion, je ne suis pas modérateur mais tu as une manière de répondre qui est plus que discourtoise. Je prends en exemple la première partie de ta réponse, où je trouve le ton très hautain et désagréable.

TyrionLannister a écrit :Je connais bien ces définitions étant chef d'entreprise. C'est globalement juste avec quelques imprécisions :

-Valeur ajoutée=marge brute - somme des charges externes
-EBE=Valeur Ajoutée-taxe/impôts (autre que l'impôt sur les sociétés)-salaire des employés-charges sociales des employés-prélèvement des dirigeants-charges sociales des dirigeants
-résultats avant impôts ou ROC= EBE-dotations aux amortissements-frais bancaires/charges financières
-résultat net= ROC-impôt sur les sociétés

Tu peux te douter que la finance est mon métier, et qu'il n'est pas nécessaire de me donner un cours sur les différents éléments du compte de résultat. Maintenant, merci pour les précisions, effectivement j'ai simplifié et tiré à gros traits car ce qui nous intéresse ici n'est pas la construction de la liasse fiscale du Livre de Poche, mais plutôt de comprendre qu'il y a d'autres choses qui restent à payer, et que la marge brute ne finit pas purement et simplement dans la poche du patron de la maison d'édition.

TyrionLannister a écrit :Quand on fixe un prix d'un objet ou d'un service, on prend déjà en compte tous ces paramètres afin de calculer un prix pour être rentable et marger. La marge brute est donc définie à ce moment là. C'est de cette manière qu'on peut établir un compte de résultat prévisionnel et calculer d'autres éléments comme le solde intermédiaire de gestion ou encore le seuil de rentabilité économique.

Je suis complètement d'accord avec toi sur le fait que le compte de résultat prévisionnel tient compte de tous les éléments pour, in fine, dégager une profitabilité. Mais j'imagine que nous sommes bien d'accord pour dire que du coup, cette marge brute dans le prévisionnel est censée couvrir les charges restantes dans la partie basse de ton compte de résultat (masse salariale, loyers, prêts, impôts notamment) ? Ainsi, en reprenant l'exemple plus haut, ces malheureux 3,86€ doivent couvrir tout ceci, et si possible permettre un atterrissage sur un RN positif. Je pense que l'élément clé ici, c'est que l'ajustement se fait sur plusieurs points:
- le prix (un prix plus faible permettant potentiellement d'attirer un plus large public)
- le volume
- les dépenses promotionnelles permettant de booster la demande, mais ayant un impact sur la marge.

Vouloir vendre moins cher est donc un gros risque, car derrière il faut que les volumes compensent davantage! Ainsi, baisser ton prix de 1€ (donc à 16€ dans l'exemple précédent, soit-5.9%) te demande de vendre non pas +5.9% d'unités, mais +6.3% pour conserver ton même niveau de marge. Baisser ton prix de 2€ (-11.8%) te demande de vendre +13.4% d'unités. Tu fais certes plus d'économies d'échelle, mais c'est un jeu d'arbitrage et une prise de risque.

En France, il y a ici deux spécificités : 1) l'éditeur décide du prix de vente final, ce qui n'est pas le cas à l'étranger (le prix unique du livre n'étant pas en vigueur). Ainsi, la possibilité de baisser les prix en cas de mauvais positionnement initial n'existe pas, ce qui change la donne et limite les prises de risque. Il faut également que l'éditeur tienne compte des marges des différents acteurs de la chaine du livre. Au UK les commerçants sont libres de fixer le prix de vente, et tu as des aberrations totales comme ce livre-ci dont le prix a été fixé à £2.00 pendant quelques mois au mois de mai (https://www.amazon.co.uk/Last-Kingdom-Book/dp/000721801X/ref=tmm_pap_swatch_0?_encoding=UTF8&qid=&sr= , tu peux installer Keepa pour regarder les prix antérieurs sur les pages du site). Le prix de vente du livre sur le marché anglophone n'est donc pas un critère pour l'éditeur, car celui-ci se contente de déterminer le prix auquel il vend son produit aux retailers. Ce qui est plus pertinent serait le RRP, mais étant donné la concurrence âpre sur le marché anglophone, et la capacité d'Amazon a price matcher les prix de la concurrence, ce RRP est vite oublié, particulièrement sur les sites de ecommerce. La différence de prix entre le même livre chez Waterstones et Amazon est souvent assez frappante (et montre bien tout l'intérêt de la loi sur le prix unique du livre pour la survie des librairies). 2) Le marché du livre est beaucoup moins important. Tu cites le marché du livre britannique comme étant comparable, mais c'est une vision rapidement faussée car il y a beaucoup de personnes qui peuvent lire en anglais hors du UK, et un éditeur comme HarperCollins dispose de nombreux débouchés à l'étranger! Et avec Amazon / BookDepository etc, il devient de plus en plus facile d'obtenir des livres en langue étrangère à prix attractif.

Le contrôle du prix de vente final et les volumes ne sont donc pas les mêmes, et on ne peut donc pas vraiment comparer les prix / les marges entre la VO et la VF. Je comprends tout à fait l'argument que c'est moins cher pour le client qui peut lire indifféremment en VO ou VF d'aller prendre son bouquin en VO, mais il est dur d'en tirer quelque chose sur la rentabilité de l'éditeur (car la 'règle' des 20% de marge brute me semble plus dur à généraliser pour l'étranger).

TyrionLannister a écrit :Pour la VF, les coûts supplémentaires sont donc :
-la traduction/correction
-les droits de traduction

Sur la différence de coûts variables entre la VO et la VF, nous sommes bien d'accord qu'il faut ajouter 1) traduction / correction 2) droits, mais il y a également 3) le surplus de papier / encre car un livre en français est systématiquement plus épais (d'où la difficulté de réunir en un seul volume certains livres, c'est agréable sur l'étagère mais des fois le confort de lecture en pâtit).

Enfin, je ne suis pas certain de la manière de fonctionner des maisons d'éditions au UK et aux US, mais ils ont un avantage très fort : ils sont anglophones. Ils n'ont pas besoin d'avoir toute leur masse salariale sur place, car une bonne partie de la planète parle anglais (et c'est vachement moins le cas pour la langue française). Délocaliser en Inde les relectures / corrections / maquettes serait logique et permettrait 'd'économiser' beaucoup. Une boite typiquement franco-française n'est généralement pas dans une logique d'externalisation de fonctions comme celles-ci à l'étranger. Si quelqu'un dans le milieu a des éléments à apporter je serai ravi d'en apprendre plus :)

TyrionLannister a écrit :Attention, je ne suis pas certain que les charges externes soient plus élevés en France qu'aux USA ou en Angleterre. Certes il y a moins de charges sociales mais les salaires sont autrement plus élevés, les loyers dans les villes américaines (ou anglaises) sont également élevés et beaucoup d'autres charges externes sont plus élevées qu'en France : assurance, internet, électricité, téléphone, frais bancaires, abonnements, expert-comptable...

Le dernier point sur les charges fixes en France selon toi peu ou prou iso par rapport à l'étranger, je ne suis pas d'accord : au boulot, mon P&L n'est clairement pas le même en France, où la masse salariale et les amortissements sont plus élevés qu'à l'étranger. Partout, mais vraiment partout et à niveau de vie équilibré par rapport à la France, le bas du P&L est meilleur à l'étranger (UK, Benelux, Allemagne, ...), et ce en ayant des volumes similaires, des investissements similaires (structuration, taux et durée) et un niveau d'amortissement comparable. Le 'coût' d'un emploi au UK est environ 1/3 plus faible qu'en France, principalement du fait des charges salariales. Concernant les autres dépenses citées (assurances, internet, téléphonie, frais bancaires, expertise comptable) je me fie à ce que je vois au quotidien, et ce n'est selon moi pas plus cher à l'étranger qu'en France, sauf sur certains territoires très spécifiques (Luxembourg, Suisse notamment).