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par Mathias Moucha
Lige
Effectivement, le monde du livre est un modèle économique des plus curieux.Très peu de livres se vendent à des chiffres importants. Je crois qu'en fantasy, un "succès" correspond à 1000 ventes environ (bien sûr, ça dépend de la notoriété de l'auteur, de la maison, etc. Si Abercrombie fait 1000, c'est la cata, si un auteur inconnu d'une micro-maison fait 800 c'est super). Bref, si on compte environ 2€ de droit d'auteur par exemplaire vendu, multiplié par 1000, on arrive à 2000€. Quand pour écrire un livre, il faut au moins 6 mois d'équivalent temps plein. Ce qui fait 300€/mois, la moitié du RSA...Et ça, bien sûr, c'est quand tu as réussi à te faire publier (pas évident) et que tu en as vendu 1000 !Si tu regardes le chiffre d'affaire global, ce n'est pas énorme. Or ce livre, il faut bien le produire, l'acheminer jusqu'aux librairies dans des camions, le vendre dans des librairies, etc, et tous les maillons de la chaine ne sont pas d'accord pour faire leur job gratos ou presque (faire de la manutention de livres n'est pas vraiment une vocation).En résumé, il n'y a qu'un maillon de la chaine qui accepte de bosser pour pas grand-chose, parce qu'il a la foi et la vocation, c'est l'auteur. Lui sans qui le livre n'existe pas !Dans les petites maisons, il y a aussi des gens qui ont la foi et travaillent bénévolement ou presque, je précise. Et dans les maisons plus importantes, il ne faut pas croire non plus qu'ils roulent sur l'or.C'est sur que quand je vois les subventions accordées au cinéma, au spectacle vivant, comparé à ce qui fait dans la littérature, au pays de Proust, Stendhal et Molière, j'avoue que je ne comprends pas. Mais... c'est ainsi.