Bonne année et meilleurs vœux à tous !
Je n'ai malheureusement pas eu le temps de repasser régulièrement par ici à mesure de ma progression sur le cycle.
Depuis mon dernier passage, j'ai donc lu les tomes 10 (le carrefour du crépuscule), le prologue (nouveau printemps) et le tome 11 (le poignard des rêves).
Concernant le 10.
Pas grand chose à dire malheureusement... Comme toujours avec la Roue du Temps, je ne peux pas dire que j'ai passé un mauvais moment de lecture (après j'ai l'impression d'avoir un haut niveau de tolérance à ce niveau
). Mais pour autant, le gros problème de ce tome me semble qu'il ne laisse aucun souvenir une fois refermé. D'être presque totalement vain, tant la plupart des intrigues font du surplace.
Après le final explosif du 9 qui, surtout, faisait réellement progresser le récit général, Jordan choisit de faire l'exact opposé pour le tome 10 : la moitié du volume se passant en parallèle du final de 100 pages du 9. On a donc 400 pages de réactions souvent redondantes et erronées, à un évènement dont on connaît déjà le résultat. Ce changement de point de vue apporte peu et surtout ne méritait certainement pas d'être étiré sur presque 400 pages !
Il y a bien quelques passages intéressants avec Mat et Tuon, ou encore avec Perrin et Egwene. Le problème étant le temps et le nombre de pages qu'il faut à Jordan pour ces quelques petits moments. Et forcément, comme rien n'avance réellement, le livre est surtout rempli des tics/défauts d'écriture de Jordan. Pour ceux qui n'ont pas ma tolérance vis-à-vis du cycle, je peux comprendre que cela peut être assez pénible.
Pour ma part il est, avec le 8, le pire tome du cycle, pour le moment.
J'ai ensuite lu Nouveau Printemps, le soi-disant prologue. J'ai choisi de le lire entre le 10 et le 11 afin de le lire dans l'ordre de parution (ordre qui me paraît toujours préférable).
Eh bien elle aura été rafraîchissante cette (longue) nouvelle. Sans être du niveau des meilleurs tomes du cycle, on y retrouve un Jordan plus en forme. C'est un plaisir de découvrir Lan, Moiraine et Siuane à ce stade de leur vie. D'assister rétrospectivement aux événements qui vont décider de leurs destinés pour les années à venir.
J'ai vraiment beaucoup apprécié la deuxième partie du livre, celle narrant réellement la rencontre entre Lan et Moiraine. À mon sens Jordan trouve vraiment le ton juste. C'est à la fois drôle, touchant et, le plus important, cela permet d'avoir une nouvelle perspective sur la relation entre ces deux personnages.
Et, pour le coup, c'est un cas où je trouve que Jordan utilise habilement l'une de ses marottes : l'opposition/incompréhension homme, femme. J'ai trouvé cela très bien fait, d'autant qu'il combine cela à une incompréhension culturelle, chacun comprenant l'autre de travers du fait qu'il juge ses paroles et actions en fonction des codes propres à sa culture, sans songer que celle de l'autre diffère. Le genre de thèmes pour lesquelles j'apprécie la Fantasy.
Une parenthèse particulièrement plaisante !
Me concernant, à ne surtout pas lire en prologue cependant ! Le plaisir vient aussi du fait d'avoir une nouvelle perspective sur des personnages et événements déjà évoqués lors du cycle.
Et donc le tome 11, le dernier de Jordan.
Voilà un tome qui m'aura fait plaisir ! On y retrouve enfin un Jordan en grande forme.
Le cycle retrouve son sens de l'épique, d'une part. Mais surtout, même dans les évènements purement psychologiques ou à hauteur d'hommes, chaque chapitre propose une progression narrative, est tout simplement plaisant à lire et donne constamment envie de connaître la suite.
Comme si Jordan avait décidé de débloquer d'un coup toutes les intrigues qui faisaient plus ou moins du surplace depuis 4 tomes.
C'est aussi un tome qui ne laisse quasiment aucun personnage de côté. Ils sont tous là, ou presque. Surtout, ils ont tous droit à leur moment.
Et cette fois tout semble en place pour Tarmon Gaidon, pour la conclusion (bon qui va tout de même prendre 3 livres) !
Et c'est bien évidemment touchant de se dire qu'il s'agit du dernier livre de l'auteur, d'autant qu'il se savait condamné. Le désir de pousser l'intrigue aussi loin que possible, avant la fameuse ultime bataille, est palpable. Sans pour autant sacrifier à la cohérence du tome lui-même.
Un très bon tome de la Roue du Temps, qui rappelle ce qui nous a fait aimer le cycle au départ. Triste que Jordan n'ai pas pu achever son cycle, mais ses adieux sont faits avec panache et un réel respect de son histoire et de ses lecteurs.
Très curieux désormais de découvrir la fin de ce cycle sous la plume de Brandon Sanderson (mais, si j'ai bien compris, certains chapitres (les essentiels j'imagine) seraient tout de même de Jordan, qui les aurait écrit à l'avance). Ayant lu et beaucoup apprécié la trilogie Fils des Brumes, mon "à priori" est plutôt positif.