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Effectivement, vous m'apprenez un truc même si je sais que la forêt a bien régressé dans certains régions du monde. Après, il faut regarder la cause dudit pâturage...
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"Nous adorons tous les histoires. Nous vivons pour elles" Comme un diamant dans ma mémoire GG Kay

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alana chantelune a écrit :Le paturage intensif est un enfer, on n'imagine pas que l'Ecosse était couverte de foret il y a mille and, où l'Irlande il y a encore 400 ans...

Soit dit en passant, nous avons le même problème en montagne avec la fameuse "tradition du pastoralisme" qui ruine des pans entiers d'alpage à cause de l'urine de centaines des bêtes.

terriblius69 a écrit :Effectivement, vous m'apprenez un truc même si je sais que la forêt a bien régressé dans certains régions du monde. Après, il faut regarder la cause dudit pâturage...

Oh, c'est assez basique : élevage intensif du bétail, destiné à réduire les coûts de production et donc à être exporté massivement dans tous les coins du monde. Et comme beaucoup de gens associent la Nouvelle-Zélande uniquement aux grands espaces naturels, ça paraît "sain" quand on ne se penche pas sur le problème donc "on achète". A ma connaissance, en revanche, il convient de préciser que la Frnace
Un peu comme les saumons d'élevage norvégiens vendus comme s'ils étaient sauvages alors qu'ils sont gavés aux croquettes :rolleyes:
Bref, c'est du green washing des produits de consommation.

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On pense aussi que le sud de la France, c'est la garigue le paysage "naturel".
En réalité, tout le sud était une immense forêt que Louis XIV a coupé pour construire une flotte digne de lui...

Mais oui, les moutons, je crois qu'il y en a je ne sais plus combien pour chaque humain en N-Z, plus de 10 millions au moins! Et le moton, ça RASE la végétation. Ca le laisse rien, encore plus que les chèvres ou les vaches. Ce qui en fait d'excellentes tondeuses à gazon.
Et en NZ, seul 10% du territoire est conservé comme avant l'arrivée de l'homme blanc (c'est plus que chez nous, déjà...).
Cela dit, l'arrivée des Maoris a aussi eut des implications : la disparition d'un oiseau géant, un kiwi taille autruche, qui a disparu assez vite après leur installation...

Ce qui m'a surpise en NZ, dans l'île du Nord, c'est ce paysage de bosses, couvertes d'une fine couche verte... On a du mal à croire que ce n'était que de la forêt il y a 200 ans...

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Ah oui, je peux vous dire qu'un mouton, y a rien de tel pour raser la végétation. J'aime pas ça, c'est con un mouton, je préfère les biquettes, c'est plus affectueux. Et puis, ça mange de tout, ronces, orties, aubépines, etc. Tout y passe, c'est mieux pour l'écosystème.
Après, que l'homme ait un impact sur la nature, c'est normal, c'est qu'il en ait trop qui pose pb...
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terriblius69 a écrit :J'aime pas ça, c'est con un mouton, je préfère les biquettes, c'est plus affectueux.

C'est un sacré stéréotype, ça. Non seulement les moutons sont très intelligents (je t'invite à lire Les cerveaux de la ferme, aux édition La Plage, tu vas être surpris) mais en plus ils peuvent être très affectueux. Je t'invite à suivre le compte Instagram Jamieandted pour le découvrir :)

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Outre le comportement animalier, cette discussion m'a fait pensé que kes forêts, ou les terres sauvages, en Europe où aux antipodes ont depuis longtemps été adaptées, transformées et mise à profit des besoins des populations. Que ce soit pour s'abriter, se déplacer, se nourrir, des fleuves ont été détournés, des rivages modifiés, des forêts rasées ou passées à un reboisement "raisonné" (des hectares de sapins pour être coupés en décembre).

Des animaux sont élevés en grand nombre pour une économie mondialisée (ou en surpêche), des espèces sont importés au détriment de la faune et la flore indigènes (au point, ironique, que l'Australie et la Nouvelle Zélande sont devenus extrêmement pointilleux aux douanes, pas question d'avoir un sac de graines dans sa valise).

On creuse le sol, on industrialise les récoltes, mais l'accroissement de population depuis le chasseur cueilleur, ou l'arrivée sur un nouveau territoire, c'est aussi culturel : entre le Rohan et le Gondor, ou les hobbits, les nains et j'en passe, chacun a fait ce qu'il fallait pour survivre.

Les vraies terres "sauvages" sont empreintes de mystère, de superstition et de fantasmes. Et la nature reprend ses droits au point d'engloutir des empires.

Quand aux ovins vs caprins, il y a les deux chez le voisin, entre celui qui ne tient pas en place dans l'enclos et celui qui refuse de venir quand on veut le soigner, ils ont tous à la fois un caractère grégaire et une personnalité individuelle. Je ne trancherai donc pas dans le débat.

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EdenA a écrit :
terriblius69 a écrit :J'aime pas ça, c'est con un mouton, je préfère les biquettes, c'est plus affectueux.

C'est un sacré stéréotype, ça. Non seulement les moutons sont très intelligents (je t'invite à lire Les cerveaux de la ferme, aux édition La Plage, tu vas être surpris) mais en plus ils peuvent être très affectueux. Je t'invite à suivre le compte Instagram Jamieandted pour le découvrir :)

Je parle d'expérience, autant les chèvres de ma mère, elles me mangent dans la main aujourd'hui encore alors que je ne vais quasiment plus les voir, autant les moutons de mon père, je n'ai jamais réussi à les approcher. Et je te dis pas le nombre de fois qu'on a du courir après ces sales bêtes. Je revois encore les longues heures passées à essayer de les faire entrer dans leur parc, eux qui refusaient de passer par la porte grande ouverte...
Soit je suis tombé sur les plus cons de l'univers, soit il y a un truc qui cloche avec moi (mais ils avaient aussi peur de mon père la plupart, juste un qu'il avait nourri, celui-ci le suivait à peu près et encore, c'était parfois la galère pour le changer de pré).

Et sinon, oui, tout a un impact sur l'environnement à commencer par l'Homme. Le problème, c'est quand celui-ci en a trop, ce qu'on est en train de constater... Des espaces réellement sauvages, il en reste très peu, voire plus...
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terriblius69 a écrit :Je parle d'expérience, autant les chèvres de ma mère, elles me mangent dans la main aujourd'hui encore alors que je ne vais quasiment plus les voir, autant les moutons de mon père, je n'ai jamais réussi à les approcher. Et je te dis pas le nombre de fois qu'on a du courir après ces sales bêtes. Je revois encore les longues heures passées à essayer de les faire entrer dans leur parc, eux qui refusaient de passer par la porte grande ouverte...
Soit je suis tombé sur les plus cons de l'univers, soit il y a un truc qui cloche avec moi (mais ils avaient aussi peur de mon père la plupart, juste un qu'il avait nourri, celui-ci le suivait à peu près et encore, c'était parfois la galère pour le changer de pré).

Et sinon, oui, tout a un impact sur l'environnement à commencer par l'Homme. Le problème, c'est quand celui-ci en a trop, ce qu'on est en train de constater... Des espaces réellement sauvages, il en reste très peu, voire plus...

Marrant cette anecdote. Deux possibilités : soit ils étaient effrayés par ton père et associaient l'humain à quelque chose de négatif, soit tu es tombé sur des individus pas très sociaux. Il y a aussi la manière dont on les traite, mais bon, comme tout animal, ils ont toute une palette de caractères :) La fille dont je t'ai partagé le compte en a 4 : deux qui sont arrivés terrorisés à la suite de négligences et étaient hautement effrayés par les humains, 2 qu'elle a élevé à la main ou presque et qui réclament des câlins comme des chiens. Cela étant, elle va passer du temps avec eux tous les jours et après un long travail, l'un des deux effrayés commence à se laisser caresser donc rien n'est jamais perdu ;)

Pour en revenir aux espaces sauvages, le plus représentatif reste les forêts primaires : il en reste de ridicules confettis en Europe (hormis en Pologne), contrairement à d'autres régions du monde. Plus rien n'est naturel ou presque, et les plantations d'arbres qui ont pu les remplacer sont ridiculement pauvres en essence, comparativement (et donc ridiculement pauvres en biodiversité). Même chose pour les zones humides, massivement asséchées, ainsi que le bocage, massivement rasé pour n'avoir aucune séparation entre les champs. On revient doucement là-dessus, mais vraiment très doucement...

Et pour l'état des sols, même souci en France. Le pire restant la Bretagne avec le lisier des élevages porcins, nous c'est des marées d'algues vertes et des eutrophisations de cours d'eau qu'on récolte...

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A ce sujet, je conseille la lecture de l'excellente BD : https://www.editions-delcourt.fr/bd/series/serie-algues-vertes-l-histoire-interdite/album-algues-vertes-l-histoire-interdite. Écrite par une journaliste dont l'enquête est vraiment bien poussée et la BD permet de rentrer dedans sans difficulté, en étant clair mais aussi précis et complète.
Et la monoculture de toute façon, il n'y a rien de pire. Chez nous, on a beaucoup de plantations de sapins, dessous, c'est le désert, ça ruisselle, etc. Mais bon, on a incité l'agriculture à devenir de plus en plus productive et il est bien plus simple et rentable d'être de n'exploiter une seule culture, de s'y spécialiser etc. D'ailleurs, l'enquête de la BD le montre bien, à un moment, on a cherché à diminuer la production de nitrates par porc. On a trouvé des solutions (quelques) et on a filé des subventions aux agriculteurs pour qu'ils les usent. Mais ils s'en sont aussi servis pour agrandir leur cheptel. résultat, moins de nitrates par porc mais plus de porcs = toujours autant de nitrates produits. No comment :rolleyes:

Pour en revenir à nos moutons (j'assume le jeu de mots pourri), certains, oui, on ne les a pas maltraités mais pas non plus passé énormément de temps avec. Sauf un que mon père a dû nourir au biberon (sa mère refusait de le laisser téter) et il le suivait effectivement (mais pas ma mère et moi, juste mon père). Je suis surement un peu responsable, les moutons, c'est pas mon truc, je ne vais pas m'en occuper au contraire des biquettes...

PS on n'a pas dévie un peu du sujet initial ??? :D
Expert ès calamités
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Un peu... Je me souviens que le Youtubeur DirtyBiologie disait dans une de ses vidéos que "La Nature" au sens où on l'entend n'existe quasiment plus depuis longtemps : tout a été à un moment où à un autre modifié par l’Homme.
Il s'agit en fait d’une construction mentale.