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Aller en NZ, c'était une piste commencée à creuser, à l'époque de la trilogie.L'idée était de commencer par un petit voyage en Angleterre et s'en servir comme tremplin pour les volontaires, avec quelque chose d'inédit à montrer sur place, puisque les newzies ne connaissent pas l'angleterre de tolkien, la terre du milieu des origines, les sources d'inspiration de tolkien dans les Midlands.Mais bon il y a eu des scies et des sécateurs sur le trajet alors plouf.A l'époque, partir pour la Newzie aurait été une expédition un peu héroïque et pionnière : on aurait pu envisager d'avoir les témoins en prime-time, les décors d'origine encore fumants, avec des pieds de hobbits encore dans les poubelles. Et les paysages étaient déjà là.Aujourd'hui il est probable que tout tient davantage de l'autoroute à touristes, avec guichets sonnants et trébuchants à toutes les stations. Perso ça me tente un peu moins, du coup.

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Milieuterrien a écrit :Aujourd'hui il est probable que tout tient davantage de l'autoroute à touristes, avec guichets sonnants et trébuchants à toutes les stations. Perso ça me tente un peu moins, du coup.
Ben c'est vraiment dommage d'en parler sans y être aller et de se faire des idées préconçues sur des trucs qu'on n'a pas vu de ses yeux. Alors non l'année dernière encore alors que l'occasion de faire le plein de pognon avec tous les présents pour la Coupe du monde de Rugby était là, il n'y avait pas d'ambiance Foire du Trône à 5 € le manège. Par contre comme les Kiwis sont peut-être un peu plus respectueux de leur patrimoine flore et faune, effectivement les endroits visitables sont balisés. Après si les gens ont envie de se payer la visite sur LE lieu de tournage précis alors que le pays entier est un set de tournage tant pis pour eux et je trouverai bien dommage que le propriétaire du champ concerné n'en profite pas. Quand je pense au nombre d'églises payantes dans tous les pays, pour préserver les bâtiments et les oeuvres exposées, pourquoi ne pas faire de même avec la nature ?

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D'une façon ou d'une autre, il faut bien avoir certaines idées préconçues d'une destination de voyage pour choisir d'en faire SA destination de voyage. Sinon autant tirer aux dés ses économies avec un bandeau sur les yeux...D'autant que la Nouvelle-Zélande, ce n'est pas précisément la porte à côté. Vers 2003, Google Earth n'existait pas, il était difficile de se faire une idée précise des lieux où aller, même en disposant d'une photo d'hotel trouvée dans un des deux guides de ces antipodes qu'on pouvait trouver à l'époque y compris dans les grandes villes. Les moyens contemporains d'information ont changé tout ça, mais vu la vitesse avec laquelle ils ont déferlé ces dernières années, il n'est pas si facile d'être certain que des myriades de chinois ayant aimé le SdA n'envahiront pas le petit hotel fréquenté seulement par des myriapodes weta juste l'année d'avant.Bien sûr, les images du SdA, mais aussi celles des DVD du making-of, ont de quoi convaincre que la Newzie était LA destination de tourisme vierge où aller... à condition d'avoir les moyens. Je comprends parfaitement qu'avoir franchi le pas donne envie d'y retourner, en partageant cette fois l'expérience. ...D'autant plus que naguère j'avais moi-même nourri des projets en ce sens et remué pas mal la cuiller dans le pot à mayonnaise en quête de perches à planter pour franchir la barre financière.Du coup la nostalgie me gagne de temps à autre, surtout depuis que cette trilogie-bis fait caresser l'impression qu'une seconde chance pourrait ressurgir pour un tel projet. Encore faut-il en avoir toujours l'envie, et des raisons solides pour l'envisager. Car je n'ai pas à renier mon commentaire sur l'autoroute à touristes. Je n'ignore pas qu'à l'échelle de la nouvelle-zélande, cette vision-là a quelque chose de réducteur et superficiel, mais ce clip touristique léché où l'on voit des figures de mode fouler d'un air pénétré le sable vierge des plages en étant filmés par un hélicoptère virevoltant me touche peu.Il me touche beaucoup moins que ne l'avait fait la vidéo assez grossière tournée par les éclaireurs de PJ en quête d'un site pour Hobbiton et s'arrêtant sur quelques collines à peine distinctes de celles qui les entourent, avant que l'équipe descende fouler cette herbe encore agitée par les pales d'hélicoptère, pour projeter aussitôt son regard en tous sens, portée par la vision de ce qui allait s'édifier ici.A l'époque, l'ambition touristique était à ce point absente du SdA que le site, tout comme les autres, n'avait été construit qu'avec la perspective d'être détruit pour être rendu à son écologie virginale. C'est donc un repentir qui a fait reconstruire Cul-de-Sac. Un repentir certes soulevé par la légende des oscars et son émotion, mais ligoté comme l'est tout rituel à l'éternel retour du tiroir-caisse. ... D'où l'arrière-goût de réchauffé : la porte ronde à travers laquelle s'engouffreront les touristes n'est pas celle qu'a frappée Ian McKellen, laquelle elle-même n'ouvrait pas sur une demeure de hobbit, mais n'était qu'un décor. Pourtant ce décor-là était porteur de cette grâce si touchante d'ignorer le reflet de son propre destin : c'était encore une porte et pas encore une cocotte apprêtée, ouverte et refermée cent fois ni foi. Bref, encore une encoche au vieux Ronsart, encore une rose bien plumée arrivée la vêprée.On en vient à s'attendre voir un jour des hobbits vendus le long des routes néo-zélandaises comme on trouvait naguère des nains de jardin sitôt franchi l'ancien rideau de fer d'Europe de l'Est, tombé de frais. Cette nostalgie-là peut suffire à retenir sur le quai des aéroports bien des adeptes de la première heure ayant fréquenté Elbakin et Tolkien. ...Ou peut-être pas, après tout : pour moi par exemple, la frustration d'avoir vu se boucher les voies d'accès à la NZ Jacksonienne vers 2004-2005 m'avait fait chercher consolation vers d'autres horizons, entreprenant de recenser comme pour une collection les lieux américains ou d'autres grands films avaient été tournés... Et en chemin j'ai constaté qu'en maints endroits leus paysages n'étaient pas moins somptueux, pas moins sauvages, pas moins chargés de légende que les néo-zélandais. Et puis, même sans chercher aussi loin, ce n'est pas l'ignorance de la Nouvelle-Zélande qui m'en fait relativiser la majesté, mais juste la connaissance du Queyras, des Causses, du Pays Basque ou de cet Aragon inconnu de tous et pourtant parcouru par le Cid, "nous partîmes 500"...Mais, et je m'arrêterai là, il demeure et il demeurera que c'est bien le périple de PJ dans son pays natal qui m'a inoculé le virus des sites filmés. Donc à mes yeux, peut-être ressentirai-je un jour, ou peut-être pas, le besoin irrépressible d'accomplir ce pélerinage-là, non pas comme une initiation, mais plutôt un retour aux sources.

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Ce n'est pas faux, Gillo. Ce fantasme d'autoroute à touristes a tout d'une bulle spéculative, donc n'hésitons pas à la percer. Il est certes plus difficile encore de tracer à travers l'Océan Pacifique ou l'Océan Indien une deux fois deux voies terminus Wellington que de dérouler un tapis rouge pour fortunés à travers la Manche.Tant mieux donc pour les Newzies, à qui cela donne des chances de garder préservée leur île pour eux et leurs voisins Australiens, à peine plus nombreux. Le reste de notre monde étant de son côté en voie de surpeuplement... Y compris les States, à y regarder de près.Le tourisme vers là-bas restera sans doute une affaire de happy few. Ce n'est pas forcément une raison pour s'en détourner, mais ça n'est pas facile à partager. Restant convaincu que mon échafaudage avait quelques-unes des clés pour ça, ça explique ma difficulté à me défaire de sa nostalgie.

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Il n'avait pas de nom ce sommet ? Les touristes ont besoin de voir le mont Tolkien, la rivière Tolkien et la prairie Tolkien pour avoir envie d'aller là-bas ?

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Beaucoup de sommets en Nouvelle-Zélande n'étaient porteurs d'aucune dénomination traditionnelle car à la différence du Mont Ruapehu, ils étaient situés le long de chaînes de massifs inhabités, à peu près inaccessibles aux populations autochtones. Leur nommage a donc rendu hommage aux explorateurs anglo-saxons comme Cook ou Tasman, avant de s'accélérer au tournant du 20è siècle ; Il n'est pas achevé, car comme dans la plupart des chaînes de montagnes, beaucoup d'éminences mineures ne sont guère plus que des dents de scie à peine distinctes depuis l'horizon, même si, de près, elles possèdent une indéniable individualité, ne serait-ce qu'aux yeux des alpinistes pour qui elles représentent des sommets encore vierges à conquérir. (Evidemment ce concept de 'virginité à conquérir' peut aujourd'hui prêter à sourire ou controverse...)Mine de rien, les survols d'hélico de l'équipe PJ en quête de sites primitifs, et l'installation de leurs équipes jusque dans ces coins perdus comporte une authentique dimension exploratoire, qui n'est pas sans conjuguer des légitimités en tous points analogues à celles qui présidèrent aux nommages 'historiques'. Si un relief se révèle pour la première fois aux yeux du monde en arrière-plan d'un galop de Viggo Mortensen, est-il vraiment indispensable de lui conserver la dénomination topologique Pt.1661 ?En principe, le tourisme international n'a pas grand'chose à voir à l'affaire, sauf s'il est envisagé d'installer un complexe de villégiature à proximité de la zone préalablement sélectionnée par le réalisateur pour sa beauté, et à laquelle un succès mythique au box-office garantit une renommée mondiale pérenne. Auquel cas, le nommage peut s'imposer avec une certaine évidence, car à partir de cet événement, aucun récit relatif à l'endroit ne pourra se permettre d'omettre qu'un Gollum même de fiction est réputé avoir traîné ses gros arpions et son humeur vagabonde dans les crevasses du secteur.Dès lors, ce n'est pas plus idiot de baptiser un relief 'Dent de Gollum' plutôt que 'Mamelon de Cristina' en hommage à une regrettée autant qu'oubliée fermière du coin.En plus, c'est un sujet qui va bien avec mon avatar. Ce genre de caillou ne serait-il pas charmant s'il s'appelait Pif d'Ori ou Nose de Gloïn ?

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muscardin a écrit :Avec ces décors splendides, je trouve que la pléthore d'effets spéciaux rajoutés frise l'inutilité...
C'est possible, mais dans quelle(s) scène(s) en particulier des films ?Si on en reste aux généralités on se retrouve piégé dans l'équation : "Filmer en N-Z rend inutile les effets spéciaux. Pour justifier les FX, filmons à Villiers-le-Bâcle"On peut déjà voir une utilité aux paysages magnifiques : les acteurs sont ravis et flattés, ils font la promo du film rien qu'avec leurs soupirs d'aise, et ils se précipitent aux castings même en sachant qu'ils passeront en réalité le plus clair de leur temps en studio à transpirer sous la colle des prothèses et à tourner devant des écrans verts.Pour Ian McKellen les tournages en studio vert c'était limite, s'il n'y avait pas eu ces tournages en N-Z il aurait pu décliner l'invitation...Et puis justement, ces tournages en paysages naturels évitent l'abus de FX. Wargs exceptés dans quelques pixels de l'image, la traque des wargs en panoramique a eu lieu presque exclusivement sans FX... Mais l'effet était tel que certains ont cru qu'il s'agissait de décors FX.Le raffinement suprême quoi.Bon, chez les gobelins ou chez Thranduil les FX seront de la partie, mais aussi les décors, les bigatures.Contrairement à ce qu'on prétend, PJ n'abuse pas des CGI.Pour les abus de CGI, c'est plutôt la porte à côté, chez les baby(c)loniens.

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N'empêche et ne t'en déplaise Muscardin a le droit de le penser ! C'est ballot hein.
Si l'enfer est ici alors autant s'en faire, si l'enfer est ici alors autant s'en faire, s'en faire un paradis. --- Shaka Ponk

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Mais Gwendal, Inviter Muscardin à préciser ce qui lui fait penser ce qu'(il) elle pense n'est certainement pas la(le) priver du droit de penser ! Ce point mis de côté en attendant sa réponse, le 'on' auquel je faisais allusion concernait le flot de jugements comparables formulés à ce sujet sur la commentosphère, mais dont je n'ai jamais vu exposé l'argument en détail sur une scène en particulier.Montrer un dragon volant, je ne vois pas comment le faire sans CGI. Idem pour les trolls, gollum, le grand gob, une bataille de géants de pierre, une chute collective dans les sinuosités d'une vaste goulotte, etc. Et si à mon avis les wargs sont encore un peu loupés, ce n'est pas par abus de CGI, mais plutôt par la faute de CGI pas assez performants par comparaison avec Life of Pi.Un abus de CGI pour moi, c'est montrer une Babylone soi-disant 'historique' comprenant des bâtiments quatre ou cinq fois plus élevés que la ville pouvait l'être en réalité, ou encore filmer un guerrier grec se précipitant pour une chute d'au moins vingt mètres en allant cisailler à l'arrivée un protagoniste dont il ne pouvait pas connaître la présence au moment de décoller, ou des galères défonçant un ponton à la force des rameurs, etc etc.

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Milieuterrien a écrit :Inviter Muscardin à préciser ce qui lui fait penser ce qu'(il) elle pense n'est certainement pas la(le) priver du droit de penser !
C'est bien la ton problème, celui de penser que tout le monde a besoin de pondre un post de 40 lignes pour exprimer son ressenti. C'est juste viscéral un ressenti, pas la peine d'essayer de rebondir là dessus ou de théoriser à n'en plus finir. Et si je me suis permis la réponse précédente, c'est que j'ai eu le même ressenti que muscardin.
Si l'enfer est ici alors autant s'en faire, si l'enfer est ici alors autant s'en faire, s'en faire un paradis. --- Shaka Ponk

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Quel besoin de 40 lignes pour dire dans quelle(s) scènes on pense qu'il y a trop de CGI ?Pour 300: Rise of an Empire, 3 lignes et demi suffisent pour évoquer 3 scènes...Evidemment si un ressenti doit transiter par les viscères pour s'exprimer, il se peut que ça allonge la moindre des pensées et qu'on préfère abréger... Donc je préfère attendre confirmation de Muscardin pour savoir si son ressenti est vraiment identique çàd viscéral.