Vespertine - Margaret Rogerson

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Les morts de la Loraille ne reposent pas en paix.

Artemisia suit l’enseignement pour devenir une sœur grise, chargée de purifier les corps des défunts pour que leur âme puisse gagner l’au-delà ; dans le cas contraire, ils se relèvent sous la forme d’esprits vengeurs qui s’en prennent aux vivants. Un travail de l’ombre qui lui convient parfaitement : Artemisia préfère avoir affaire aux morts plutôt qu’aux vivants, qui se méfient de ses mains brûlées et de son passé trouble.

Quand son couvent est attaqué par des soldats possédés, Artemisia n’a d’autre choix que de réveiller un antique esprit emprisonné dans une relique. Faire appel à l’extraordinaire pouvoir de cet esprit malfaisant menace de la consumer, mais le mal se répand sur la Loraille, et pousse la jeune fille à remettre en question tout ce qu’on lui a enseigné. Ce revenant est peut-être le seul être qui puisse aider Artemisia à vaincre l’ennemi… si tant est qu’il ne la trahisse pas en premier.
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Je ne suis pas sûr que j'aurais le courage d'en faire une critique, mais c'est dommage de ne pas avoir au moins un sujet pour en parler vu qu'il était sélectionné pour le prix Elbakin.net de cette année. Quant à moi, il s'agit sans doute de mon chouchou parmi la sélection jeunesse, même si le Château solitaire est objectivement de meilleure facture.

S’il me fallait pitcher celui-ci, je dirais qu’il s’agit d’un remake fantasy de Jeanne d’Arc avec des Anglais sous forme d’esprits et autres mort vivants. Je suis d'ailleurs surpris qu'une idée comme ca n'ait pas été déjà utilisée précédemment (une Jeanne d'Arc dans un univers de fantasy ou d'uchronie), mais je suis ravi que l'auteure l'ait eu. Outre cette bonne idée de départ, le monde lui-même est à la hauteur, avec suffisamment d'éléments pour que cela soit crédible et intriguant.

On peut également noter qu'il s'agit d'une fantasy assez sombre : après tout cela tourne autour de la mort et de comment cette mécanique est brisée dans ce monde-ci. Artemisia est également, pendant une bonne partie du roman, une anti-héroïne. De part son histoire et ses traumas, mais également de par la possession qu'elle subit. C'est assez inhabituel dans un roman YA, mais c'est en partie contrebalancé par des dialogues plus "légers" entre le revenant et Artémisia. Celle rappelle par moment les réparties et les piques d'un Bartiméus.

Au final, j'ai trouvé que la recette marchait bien, d'autant que le roman est bien rythmé et nous emporte rapidement vers sa fin. Fin qui conclut cette première aventure, mais qui ouvre également la porte à une suite (je n'ai pas réussi à obtenir une confirmation de si et quand c'est prévu). Mais j'ai peu de doutes sur le fait que l'on gagnerait à avoir un tome 2.