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Après une déconvenue aujourd'hui avec un bêta-lecteur, j'en suis venue à me poser une question a la réponse peut-être très simple, mais pourtant inconnue pour moi : Comment diable cela marche-t-il ?

Je parle de la bêta-lecture bien sûr et des différentes méthodes qui peuvent être employées. Peut-être un sujet de podcast pour la prochaine saison ?

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Nous avons déjà abordé le sujet à la saison 2 ( https://lioneldavoust.com/2018/procrastination-podcast-s02e17-choisir-un-beta-lecteur ) ainsi que dans deux épisodes retours (saison 3 https://lioneldavoust.com/2019/procrastination-podcast-s03e15-retours-des-poditeurs-03-in-space et saison 4, https://lioneldavoust.com/2019/procrastination-podcast-s04e05-retours-des-poditeurs-05-notre-dernier-espoir-de-paix )

Y a-t-il des questions plus précises que vous voudriez nous voir aborder ?

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Encore de bons conseils dans ce dernier épisode. :)

Je suis d'accord avec Lionel : Le fait de travailler le plus régulièrement possible sur un texte (de n'importe quel type) est le meilleur moyen d'éviter de perdre la cohérence.

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J'ai bien retenu la leçon et sorti mon Clive Barker de sa pile à lire pour le coup :p

Episode très intéressant. Perso je trouve ça toujours plus facile d'incarner et de décrire le ressenti quand on se met directement dans la peau du personnage au moment de la scène qu'on écrit. Je dirai même que ça permet d'ajouter des éléments auquel on ne pense pas forcément autrement (je repense à l'exemple d'Estelle et du ressenti du froid lorsqu'on fait du vélo sans gant à certaines périodes de l'année). Parce qu'en procédant de cette manière à mon sens il ne reste plus qu'à décrire ce que le personnage voit et ressent, plutôt que d'imaginer ce qu'il voit et ressent. Ce qui me parait complétement différent, en plus d'être beaucoup plus facile à faire à mon sens.

Maintenant la question qui me vient c'est est-ce que ce genre de technique devrait être adapté pour toute l'écriture d'un roman, ou est-ce qu'une certaine distanciation, une désincarnation donc, à certains moments peut apporter un autre éclairage sur une scène ou chapitre par exemple ?

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Comme pas mal de procédés décrits dans le podcast, ça reste très aristotélicien, donc, si tu veux tout casser, tu peux balancer un exemplaire de Pour un nouveau roman d'Alain Robbe-Grillet et partir avec un rire insane pendant que tout le monde s'entretuera*.

(* Ce verbe espère comporter une part d'exagération à visée comique.)

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Tybalt a écrit :Pour un nouveau roman d'Alain Robbe-Grillet

Également connu sous le nom de "cul-de-sac évolutif" ? ????

Blague à part, d'après Robbe-Grillet, le personnage est un procédé bourgeois hérité du XIXe siècle. Évidemment que l'incarnation est antinomique avec son approche. Personnellement, je trouve ça antinomique avec l'idée même de narration et donc de "roman". Et contrairement à ce que prétend Robbe-Grillet dans son ouvrage avec un orgueil aux proportions stellaires, non, les codes qu'il soutient n'ont pas supplanté la narration de son époque. Ce serait plutôt tout le contraire.

(Au cas où vous sentiriez de ma part une certaine haine envers le Nouveau Roman…

… ben vous avez raison. ????)

Je nuance quand même. Il existait bien des codes bourgeois de la narration et de la littérature, en cela il a raison, il s'est juste planté dans les grandes largeurs sur leur nature. Le nouveau roman a de la valeur en tant qu'expérience, mais comme toutes les expériences, à un moment, faut savoir s'arrêter quand on s'aperçoit qu'on a fait péter le labo lui-même. Ce qu'avaient compris, dans le même genre et à leur grand mérite, certains tenants du dodécaphonisme.

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Haïr les gens, c'est mal ;)

J'avais découvert ce petit bouquin de Robbe-Grillet en prépa, et il avait un tel don pour balancer des coups de pied dans à peu près toute la fourmilière des Grands Sujets Trollesques de la Littérature que c'en était franchement réjouissant. Comme tous les textes ayant une prétention au statut de manifeste, il en fait des caisses, oui, mais au fond ni plus ni moins que l'interview de célèbre écrivain américain moyenne - ou que le manifeste du surréalisme d'André Breton, pour prendre des références plus anciennes. Et je trouve qu'il ouvre des portes (bon : qu'il défonce des murs) qui sont autant de pistes intéressantes.

Comme tous les manifestes, d'ailleurs, il n'a jamais vraiment été appliqué à la lettre. Les autres auteurs rattachés à l'époque au Nouveau Roman avaient en fait chacun son univers et sa démarche qui se distinguaient assez nettement de Robbe-Grillet. Aucun, à ma connaissance, ne renonçait complètement à toutes les notions (personnage, récit, auteur, etc.) dénoncées par lui. Mais ils avaient l'avantage de creuser dans des directions nouvelles.

Une anecdote : en étudiant le Nouveau Roman, j'avais mis le nez dans La Modification de Michel Butor, célèbre pour sa narration à la 2e personne du pluriel où le narrateur semble raconter l'histoire en s'adressant au personnage principal et en le vouvoyant. Très peu de temps après, je suis tombé, dans la revue Faeries, sur une nouvelle de fantasy de Fabrice Colin, "Comme des fantômes", où il utilise le même procédé. Souvenir de Butor ? Possible. Comme quoi, il y a quelque chose à en tirer :) (Et ça donnait un beau texte, d'ailleurs.)

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Ha ???? Je n'ai jamais dit que je haïssais qui que ce soit, j'ai juste parlé du mouvement (mais j'étais même parti pour éditer le post. Le terme est un peu fort)

Bien sûr, il y a toujours quelque chose à tirer des expériences. Mais c'est ce que je reproche à (l'essai de) Robbe-Grillet : son ton péremptoire, détenteur du Vrai, au lieu de la conscience de réaliser une expérience. Une expérience a toujours de la valeur (c'est pour ça que je parlais du dodécaphonisme ; de même, en tant que musicien électro je ne peux pas ne pas rendre mes hommages à la musique concrète, qui était bien moins grand public que ce qu'on a actuellement, par exemple), mais il manque chez lui l'humilité qu'on trouve par exemple chez un Picasso. C'est ce qui m'agace ????

(Se serait-il fait défoncer sur le Twitter littéraire d'aujourd’hui ou bien aurait-il été un maître troll ?)

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D'abord, bonnes vacances à toute l'équipe. Ça existe pour vous les vacances ou alors vous y êtes tout le temps ? :lol:

Ravi de savoir qu'il y aura une saison sept (qui en doutait ?) ;) L'auto-édition, ça peut intéresser pas mal de monde, mais pas l'ensemble des auditeurs. À titre personnel, j'espère que nous aurons droit aussi à d'autres sujets plus généralistes au cours desquels il est toujours intéressant de recueillir vos témoignages (et surtout vos astuces).

Même si je n'ai raté aucun épisode depuis six ans, je n'interviens pas à chaque fois. La plupart du temps, je suis d'accord avec vous ou du moins avec la majorité (absolue ou relative ?) :sifflote:

Aujourd'hui, je me range aux côtés d'Estelle. Dès que j'ai écrit 10 lignes, je commence à les corriger et je mène les deux processus (écriture/correction) en parallèle. Sinon, je crois qu'arrivé au bout, s'il fallait repartir de zéro, ce serait pire pour moi que la montagne de Sisyphe. :( Ce qui ne veut pas dire qu'une correction d'ensemble ne soit pas indispensable.

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Merci beaucoup Kik ! Absolument, nous aurons les épisodes habituels venant s'intercaler dans la conversation au long cours avec Morgan. Je viens de finir la prod, cela représente au final trois épisodes (701, 705, 710). Avec les épisodes réguliers, nous avons déjà la moitié de la saison dans la boîte – j'annonce le programme la semaine prochaine.

Et sinon, vac… vaquoi ? ????

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L'auto-publication comme dirait un relation libraire que je connais. Bien hâte de savoir comment ça va tourner ! Je prie pour que vous ayez glissé un mot sur les librairies qui ne peuvent pas accueillir toutes ces créations (surtout quinze jours avant Noël). On fait des efforts, je le promets.

Lionel, je suis content de lire que tu ne connais pas le concept de vacance, j'ai un client qui attend amoureusement le tome 5.