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Je suis assez d'accord avec Daodi et Wizardine dans leurs propos.Par ailleurs :
Je dis juste que dire "Mistborn c'est un peu naze", c'est un avis tout aussi subjectif que "Mistborn, j'ai pas aimé" et qu'en ce sens-là, il a la même valeur.
Oui, mais la réaction suscitée chez un interlocuteur, découlant de la perception de ton message, sera différente. Tu prendras selon moi plus de risques à ce que le débat se focalise sur la question de l'objectivité/subjectivité en disant "c'est" qu'en disant "je pense que".La preuve, c'est ce que semble faire Witch (et à mon sens, elle a raison de le faire).En plus bref : si tu as un avis subjectif, exprimes-le subjectivement, cela évitera que le débat se concentre stérilement sur le fait que tu aies exprimé de façon "faussement objective" un truc totalement subjectif... Cela complique la communication pour rien.
En plus, le fait d'être un individu, et donc de pouvoir se tromper (souvent), n'implique pas forcément d'arrêter de chercher la vérité.Dire "je pense que c'est mauvais" c'est aussi une forme de retrait dans le débat. ça revient à dire "tu as peut être raison et moi j'ai peut être tort". Dire "c'est mauvais" c'est foncer sur les présupposés. ça va créer un conflit, un débat.
Pas d'accord avec ça. Pour moi, "je pense que" signifie que l'on est conscient que d'autres points de vue existent, et qu'on est prêt à les analyser, même si on ne les partage pas. Et je perçois les "c'est" assumés comme un signe de fermeture d'esprit : 'je pense que, et je ne me remettrai pas en question". Ou, pire encore :"c'est une vérité absolue, objectivement prouvable".C'est d'autant plus vrai dans les débats subjectifs comme ceux-ci (puisqu'on parle avant tout de goûts, éléments subjectifs par excellence).
J'vais pas faire dans la fausse modestie, personnellement quand je pense qu'un truc est pourrit j'en suis intimement convaincu. Je pense pas que c'est mon petit point de vue que je dois enfermer dans un coins de mon cerveau.
De mon point de vue, c'est exactement ça. C'est effectivement ton petit avis, que tu dois garder enfermé dans un coin de ton cerveau. Pas que tu n'aies pas le droit de l'exprimer, mais plutôt que tu dois te laisser la place à d'autres réflexions, qui seront sans doute utiles à tout le monde.Et se rendre compte aussi que ce genre de débats est entièrement affaire de goûts : il est du coup totalement illusoire de tenter de "convaincre" l'autre d'une "vérité" en lui "prouvant" des choses. C'est stérile, et ça n'a aucun sens.En revanche, on peut analyser ce qui plaira à tel type de public, en prenant son cas comme exemple, une fois qu'on a défini ses propres goûts au préalable. Et si les deux (ou plus) interlocuteurs sont dans cette optique, on peut arriver (selon moi) à un débat intéressant et constructif pour tout le monde, puisque tout le monde analysera plus ou moins objectivement ce qui se trouve dans une oeuvre et ce qui ne s'y trouve pas, son orientation et le type de public auquel l'oeuvre peut plaire.Ce qui est sans doute la chose la plus utile à faire lorsqu'il s'agit d'orienter de futurs lecteurs potentiels dans leurs choix. Ca me rappelle d'ailleurs la fois où j'ai demandé des conseils à un vendeur en lui parlant de ce que j'avais déjà lu et aimé, et ce que je recherchais à ce moment-là... ...et où il m'a orienté vers un truc que lui aimait/voulait vendre, sans prendre en considération ce que je lui avais dit, et sans autre explication que "c'est génial". J'ai passé un quart d'heure à l'écouter patiemmment parler de sa passion, avant de me rendre compte au bout de trois questions que je cherchais autre chose, et de le forcer à me trouver un truc qui certes était peut-être moins dans ses goûts, mais correspondait nettement plus à mes recherches (et sachant que mon capital confiance en l'utilité de ses avis avait drastiquement chuté).

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D'ailleurs, sur l'expression "sacralisation du Seigneur des Anneaux", je me demande si ce ne serait pas plus juste de paraphraser que "le grand enthousiasme de certains met une pression inconsciente sur d'autres lecteurs".Parce que je n'aime pas le thème sacralisation, sachant que certains n'auront comme idée que de déboulonner une idole supposée (un sport comme un autre) : entendu dans une émission de radio récente, un invité dit "je n'ai pas lu le SDA, mais j'ai lu la biographie de l'auteur, et ça me suffit pour savoir ce que je n'aimerais pas si je lisais son livre".Oui, parce qu'il y a Tolkien sur la couverture, il a décidé de lui trouver plein de défauts sans même tourner une page. C'est une attitude idéologique qui n'est pas la mienne : j'ai mes a priori sur un auteur mais ça ne me suffit pas pour juger d'un livre.Tolkien est un auteur, aussi unique que le sont tous les autres, la variable, c'est le lecteur. S'il est "paresseux" (je reprends l'expression de Witch, et je la partage), s'il veut du vite lu vite digéré, s'il veut de l'epicness à chaque page et une guerre mondiale par chapitre, il y a simplement certains auteurs et certains livres qui ne sont pas pour lui.Certains auteurs et livres se dévoilent davantage avec des lecteurs curieux et exigeants, parfois, c'est simplement le format (VO, VF1/VF2) qui conditionne le parcours du lecteur, avec une impression de texte "compliqué à lire" (j'ai pas de vrai souvenir de Proust, mais je vois l'idée qui gênait Akallabeth).En fait, parler de "sacré", ça suppose une opposition de dogmes, et ça ne m'intéresse pas. Je peux discuter pendant ... le temps qu'il faut sur ce que contient le SDA, ce qu'il ne contient pas, ce qu'on pourrait y voir, et je n'arriverais jamais à convaincre un fan de bit lit qu'il y a tout pour lui plaire (parce que les chauve souris géante, c'est surtout dans le Silmarillion :p ).Si "on n'aime pas" un livre parce qu'il ne contient pas les ingrédients qui nous intéresse, le constat est vite posé : pas de vampire dans ce livre, donc si tu veux vraiment du prince des ténèbres marmoréen, c'est sans doute pas le plus indiqué. En revanche, si ce que ce livre contient correspond à tes papilles, c'est franchement conseillé.

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Entièrement d'accord avec Foradan, et j'ajoute que c'est là l'état d'esprit le plus intéressant pour orienter le parcours de lecture d'un lecteur/auditeur. Selon moi. :mrgreen::lol:

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Hrodwulf a écrit :C'est sûr que si on s'ôte le droit de dire que quelque chose est mauvais (et donc de développer des idées, de trouver des preuves), on tue la réflexion.Dans un débat y'a toujours un relou qui m'énerve: c'est le type qui a peur du conflit:"Oui mais euuuh chacun y pense c'qu'il veut, toi t'as ton point de vue moi j'ai mon point de vue épicétout"En gros: j'ai peur d'argumenter et de voir mon sacro-saint bon goût mis à mal alors je préfère que tu la ferme et qu'on regarde Morandini.En plus, le fait d'être un individu, et donc de pouvoir se tromper (souvent), n'implique pas forcément d'arrêter de chercher la vérité.Dire "je pense que c'est mauvais" c'est aussi une forme de retrait dans le débat. ça revient à dire "tu as peut être raison et moi j'ai peut être tort". Dire "c'est mauvais" c'est foncer sur les présupposés. ça va créer un conflit, un débat.J'vais pas faire dans la fausse modestie, personnellement quand je pense qu'un truc est pourrit j'en suis intimement convaincu. Je pense pas que c'est mon petit point de vue que je dois enfermer dans un coins de mon cerveau.Bien sûr je suis frustré sur le moment quand on me prouve le contraire, mais j'en sortirai grandi!
Ah c'est plutôt intéressant comme post, parce que je serais plus du côté du mec qui "pense que".Mais pour le coup, clairement, c'est pas par peur du conflit et de l'échange, et ça ne nécessite pas de dire "chacun son point de vue, fin de l'histoire".Plutôt que de dire "tu as peut-être raison et j'ai peut-être tort", je vois plutôt ça dans le sens "tu as des éléments qui te donnent raison et j'en ai qui me donnent également raison". De la même façon, si je suis intimement convaincu qu'un truc est bon/mauvais, personne ne viendra me "prouver le contraire" comme tu dis en fin de post. Ca n'enlève rien à la possibilité d'en débattre hein, je le redis, mais dans aucun cas le débat ne me fera totalement changer d'avis. J'ai trouvé La Bataille des Cinq Armées plutôt bon, c'est un ressenti personnel. Pour autant, je peux tout à fait en discuter, parler des nombreux défauts du film (Legolas si tu me lis), débattre dessus, faire des concessions. Mais je continuerai à le trouver bon.Personnellement, si je discute RPG et que quelqu'un vient me voir et dire "Final Fantasy X est mauvais", j'ai juste pas envie de discuter avec et de perdre des heures à lui expliquer pourquoi moi non. C'est pas par peur du débat, c'est juste parce que pour moi c'est un avis trop tranché, qui ne bougera pas. On ne parle pas avec une brouette, on la pousse. Celui qui vient me dire "je trouve Final Fantasy X mauvais", là je veux bien prendre du temps à en parler, voir pourquoi etc.Après qu'on se comprenne bien, ça ne m'empêche pas de dire que quelque chose est mauvais hein. "Twilight" est mauvais. "Moi, Frankenstein" est mauvais mais j'ai adoré (c'est un autre problème)...EDIT : Bon ben comme Aion, en gros ;) Je tape trop lentement...

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Comme ça a été dit plus haut, quelque chose peut être objectivement mauvais. Peut-être pas fondamentalement mais par certains aspects.Je vais prendre un titre à la mode en ce moment: le fameux 50 nuances de grey.Bah c'est une fanfiction autopubliée pauvre, sans relecture et avec des redondances. Tu analyses le texte: il est bourré de fautes de style (et je n'ai lu que des extraits). C'est pas un statement ça: c'est une réalité.Twilight c'est encore autre chose: c'est mauvais dans son fond, et ça je le dis haut et fort. Le style est pas pire que des milliers de bouquins pour ados, mais perso j'ai des principes, et les thèmes évoqués dans le livre son dangereux: diabolisation de l'avortement, puritanisme etc.Je me trahirai en me disant que "nan, certaines personnes ont raison d'aimer que le livre face ça".Faut juste arrêter d'être aliéné passionnellement par l'amour d'une oeuvre, ne pas associer une critique acerbe d'une oeuvre spécifique avec un jugement sur le bon goût individuel.On est tous des sujets, au bout d'un moment faudrait retirer les formules de modestie pour aller droit au but.Comme ça a été dit: je vois pas la différence entre quelqu'un qui dit "je pense que c'est pourrit" et "c'est pourrit" parce que dans les 2 cas y'a pas de développement.Et puis c'est pas parce qu'une oeuvre est mauvaise qu'il faut la jeter.Instant confession?Twilight 5 est génialement mauvais. J'me suis jamais autant marré au cinéma que devant ce film. C'est un véritable nanard contemporain avec des choix esthétiques dégueulasse et du symbolisme complètement con. Et ça pousse son délire tellement loin, et ça se prends tellement au sérieux que ça en devient hilarant.C'est marrant d'ailleurs parce qu'en France on accepte plus facilement l'idée qu'un film soit mauvais qu'un livre le soit :P.Un jour quelqu'un m'a dit que 50 shades faisait lire des gens qui ne lisent pas en général. Franchement je préfère qu'on regarde une bonne série plutôt qu'on lise un livre de merde^^.Bien sûr j'assume complètement le fait d'apposer un jugement moral sur certaines oeuvres.

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Hrodwulf a écrit :C'est marrant d'ailleurs parce qu'en France on accepte plus facilement l'idée qu'un film soit mauvais qu'un livre le soit :P.
ca doit etre lié au statut du livre en France, Les gens acceptent très bien que tu dises qu'un film qu'ils ont aimé est nul, ou un JV, ou une BD... Mais quand tu attaques un livre qu'ils ont apprécié c'est comme de s'attaquer à eux directement. C'est surtout vrai, et on peut le comprendre, des gens qui lisent peu et qui ont donc des difficultés a prendre du recul sur ce qui est bien foutu dans un bouquin, la construction, le style etc etc
franchement je préfère qu'on regarde une bonne série plutôt qu'on lise un livre de merde^^.
pareil. Mais encore une fois, on est en France, il faut lire, ou déclaré aimer lire. En France, pour le reconnaissance intellectuelle et culturelle, il faut mieux lire un mauvais livre plutôt que de se mettre devant un écran ou lire une BD.Le plus moche c'est qu'il existe des tonnes de livres très bien et facile d'accès pour les nouveaux lecteurs sans passer par 50 Shades, Musso ou que sais je encore.

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On est tous des sujets, au bout d'un moment faudrait retirer les formules de modestie pour aller droit au but.
A nouveau, pas d'accord : ce n'est pas une question de modestie, mais de communication. Si tu penses "je pense que" mais que tu dis "c'est", alors tu embrouilles ta communication. Dis alors plutôt "je pense que".En revanche, si tu dis "c'est" et que tu le penses, alors que ton opinion est purement subjective, cela risque de fermer le débat, en ne donnant pas envie à ton interlocuteur d'entamer la discussion.Comme Glaurung le disait : "on ne parle pas à une brouette, on la pousse".Et "assumer" une position subjective (y compris en tentant de la faire passer pour une vérité objective) me fait plus l'effet d'imposer sa subjectivité à autrui comme argument-massue fermant toute discussion que comme élément réellement utile pour orienter autrui dans ses choix.

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Daodi a écrit :ca doit etre lié au statut du livre en France, Les gens acceptent très bien que tu dises qu'un film qu'ils ont aimé est nul, ou un JV, ou une BD... Mais quand tu attaques un livre qu'ils ont apprécié c'est comme de s'attaquer à eux directement. C'est surtout vrai, et on peut le comprendre, des gens qui lisent peu et qui ont donc des difficultés a prendre du recul sur ce qui est bien foutu dans un bouquin, la construction, le style etc etc
Peut-être cela est-il dû à un engagement plus fort du lecteur dans l'oeuvre, plus conséquent que pour un film qui se regarde tout seul d'un oeil torve ou une BD expédiée en 20 minutes ;)"Si j'ai passé 10 heures de ma vie à lire ce truc et que j'ai aimé, je le défendrai bec et ongles, ne serait-ce qu'en raison de mon investissement".Je sais pas hein, et de mon côté je réfléchis pas du tout de cette manière, mais d'autres peut-être...

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Par rapport au point que vous soulevez, je me demande s'il n'y a pas aussi, à côté des facteurs que vous évoquez, l'effet de projection dans un livre, qui est peut-être moins présent dans une BD ou un film.En effet, dans un livre, il faut imaginer, donc "personnaliser" les choses. C'est d'ailleurs peut-être ce qui explique que certaines personnes n'aiment pas les adaptations cinématographiques de livres, qui ne correspondent pas totalement à l'image mentale qu'ils s'étaient faite en lisant.Or, comme cette "représentation mentale" est personnelle (et qu'elle permet de "s'approprier" le livre), cela pourrait expliquer que les gens réagissent plus personnellement lorsqu'on critique un livre plutôt qu'une BD ou un film, dans lesquels ces représentations mentales sont davantage "imposées".Enfin, c'est une supposition de ma part, hein! ^^

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Ah je sais pas trop non plus...J'aime pas trop me dire ça parce que ça défavorise l'image au profit de l'écrit. Un film joue sur l'affect, et tout le monde n'aura pas d'affect devant les mêmes scènes.Je prends pour exemple witch qui a pleuré à la fin du Hobbit (alors que moi j'ai pleuré en entrant dans le cinéma :sifflote: )Par contre Glaurung ta théorie s'invalide de nos jours.Y'a des livres qui se lisent en 2 heures et des films qui durent 3h. Regarder l'intégrale de GoT c'est plus long que de relire l'intégrale de Narnia.Regarder Doctor WHo en entier c'est presque plus long que de finir la comédie humaine x).Même en BD: relire l'intégrale de Lock n' Key ça me prends bien 6 ou 7 heures.Et pour clore: certaines nouvelles (genre le K de Buzzati) m'ont plus chamboulée que des cycles en 30 tomes.Donc je ne pense pas que le temps investi compte à ce point.

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Hrodwulf a écrit :Par contre Glaurung ta théorie s'invalide de nos jours.Y'a des livres qui se lisent en 2 heures et des films qui durent 3h. Regarder l'intégrale de GoT c'est plus long que de relire l'intégrale de Narnia.Regarder Doctor WHo en entier c'est presque plus long que de finir la comédie humaine x).Même en BD: relire l'intégrale de Lock n' Key ça me prends bien 6 ou 7 heures.Et pour clore: certaines nouvelles (genre le K de Buzzati) m'ont plus chamboulée que des cycles en 30 tomes.Donc je ne pense pas que le temps investi compte à ce point.
Je suis un lecteur plutôt lent :PMais vu comme ça et surtout en intégrant les séries, effectivement, ça s'invalide. Du coup effectivement le coup de la "projection" dans le livre est sûrement une hypothèse plus plausible ;)

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Une question qui se pose aussi, selon moi : ce que décrit Daodi (donc le fait qu'un français réagira plus souvent comme s'il avait été attaqué personnellement lorsqu'on critique un livre plutôt qu'une bd ou un film) est-il vrai, ou pas?Existe-t-il des études sur le sujet? Et si ce constat était avéré, serait-il transposable dans d'autres pays francophones?

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Moi je suis en Belgique, mais je ne connais pas suffisamment les habitudes de lecture des Belges pour pouvoir affirmer quoi que ce soit avec certitude... ^^Par contre, comme toi tu es plus proche d'Elbakin et fais des études littéraires, tu as peut-être connaissance (ou accès) d'informations intéressantes sur les différentes perceptions livre/film/bd en France actuellement? (études universitaires, reportages, etc)?Ou quelqu'un d'autre? Ce pourrait être intéressant à savoir, pour ce podcast ou un autre! :)

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J'ai justement une anecdote lourde de sens!Cette année c'est la première fois que la Sorbonne accepte de laisser un professeur donner des cours sur la BD dans le cadre d'études littéraires (et encore il n'est pas payé).En Belgique, au Japon et aux EU ça fait bien longtemps qu'on fait ça dans de prestigieuses universités.En plus, concernant le cinéma (puisque ici on s'intéresse à la Fantasy), la France c'est quand même le pays de la Politique des Auteurs!Les cahiers du cinéma et leur esprit ont encore beaucoup de force et cassent bien l'importance des productions de genre. Et pourtant, si l'heroic fantasy a rarement droit à de bons films, en horreur y'a d'excellentes choses.Alors certes t'as pas le droit de cracher sur le Sacro-Saint Godart, mais par contre le reste c'est free-style, tu peux tabasser allègrement n'importe quel obscur film grand-public.En plus, faut observer la spécificité de la France au niveau de sa géographie: on a juste UNE grande ville qui concentre la majorité des écoles/instituts de recherches/cercles intello prout prout.Les snobs ne sont pas majoritaires mais ils sont concentrés dans le lieux ou les classes populaires sont quasi-absentes et ou il y a les bureaux de tous les médias nationaux.J'ai pas de statistiques, certes, mais les circonstances parlent d'elles-mêmes.Y'a une image d'épinal de Paris comme centre de la littérature, et comme derrière y'a pas d'espace aussi puissant d'un pts de vue médiatique et lettré dans le pays (et attention je ne traite pas les provinciaux de fermiers ignares, je dis juste qu'ils n'ont pas les mêmes moyens pour exprimer leur richesse culturelle), bah forcément on impose un crédo snob.Quand t'allumes ta radio et que tu vas pas sur RTL t'as droit à quoi? A France Culture et a France Inter, deux radios remplies de pseudos-intellos parisiens snobs et culturocentristes.Et ces mecs là préfèrent une mère de famille qui lit 50 shades qu'un boutonneux qui presse des boutons devant sa Xbox.

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Un podcast agréable à écouter qui a évité l'écueil du démolissage en règle de Richard/Fitz. Je rejoins Guigz (si c'était bien lui car vu l'état de mes cinq sens avec toutes ces maladies... il n'y a que Witch que mon audition bouchée identifie facilement ces jours-ci.) sur Acacia comme déception bien que bon livre. J'ai pour ma part des... absences d'affinités avec Goodkind, Feist et en moindre mesure Hobb.(Après, hormis ces trois là s'expliquant par des cadeaux pour les deux premiers j'ai tendance à sélectionner pas mal mes achats ce qui limite le nombre d'aversions)

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Foradan a écrit :Tolkien est un auteur, aussi unique que le sont tous les autres, la variable, c'est le lecteur. S'il est "paresseux" (je reprends l'expression de Witch, et je la partage), s'il veut du vite lu vite digéré, s'il veut de l'epicness à chaque page et une guerre mondiale par chapitre, il y a simplement certains auteurs et certains livres qui ne sont pas pour lui.Certains auteurs et livres se dévoilent davantage avec des lecteurs curieux et exigeants, parfois, c'est simplement le format (VO, VF1/VF2) qui conditionne le parcours du lecteur, avec une impression de texte "compliqué à lire" (j'ai pas de vrai souvenir de Proust, mais je vois l'idée qui gênait Akallabeth).
Hum, pas vraiment d'accord avec cette partie. C'est ce genre de développement qui tend à mon sens à braquer nombre de personnes. On peut lire ce passage comme un "Tolkien, c'est pas donné à tout le monde d'y accéder. Ça exige un certain effort. Et si tu n'accroches pas, ben c'est que t'as pas le niveau coco." Pour te lire depuis longtemps Foradan, je sais très bien que ce n'est pas ce que tu exprimes hein, juste la manière dont je pense que ça peut être lu. Avec la Horde par exemple, on est pour moi clairement dans cet excès. Une vision élitiste de l'oeuvre qui vient flatter l'ego du lecteur qui se sent appartenir à une petite élite autoproclamée.Alors qu'au fond non, Tolkien, ça se lit comme du petit lait. Ça n'est pas franchement un ouvrage prise de tête. Belle du seigneur d'Albert Cohen, ça c'est prise de tête (je crois que j'ai décroché au bout de cinq pages, soit grosso merdo à la fin de la troisième phrase :D).Quand je demande à mes proches qui n'ont pas accroché à la lecture du SDA ce qui les avait fait arrêter, le plus souvent revient un "trop de descriptions qui plombent le style". Et pour le coup, le format ne changera rien à la critique formulée.Sinon, sur l'approche critique d'un ouvrage, objet du podcast. Pour dire objectivement, c'est nul, il faut impérativement des arguments. Une personne qui dira "ben j'aime pas, jtrouve ça nul, ça ne me parle pas", on ne lui dira rien (encore que si, les afficionados ne tolèrent aucune critique). Elle exprime un ressenti. C'est sa liberté. Celui qui dit uniquement "c'est de la merde", il se prendra une volée de bois vert car alors, ceux qui auront aimé prendront la sentence pour une attaque personnelle. Car si untel juge tel livre nul, il assimile in fine les lecteurs à cette même nullité. Un mauvais livre pour de mauvais lecteurs en quelque sorte. C'est pour cela qu'il est préférable de respecter les formes en usant des "je trouve, je pense, j'estime, à mon sens, à mon avis, etc." (oui je sais, j'ai encore du boulot à ce niveau là, mais je me soigne :D)Sur le plan de la maturité, je suis assez dubitatif. Autant je peux comprendre qu'on puisse ne pas aimer une histoire dont on lit la énième formulation, autant il me paraît généralement difficile de dire par exemple, c'est nul où y'a bien mieux (même si je le fais allègrement) car souvent ce "y'a bien mieux" correspondra au premier ouvrage avec ce type d'histoire qu'on aura apprécié. Forcément, les suivantes risquent d'apparaître fades si on s'est lassé du style. La première lecture d'un type devient le maître étalon, l'idéal-type qui permet de juger les autres oeuvres du même genre. Et ainsi, chacun aura son maître étalon qui sera forcément meilleur que celui du voisin pour mesurer la qualité d'un ouvrage.Car in fine, je pense que bien souvent, il serait bien d'avoir plusieurs critiques simultanées d'un même ouvrage (non pas celles qui viennent à la suite de la première formulée) chacune avec une approche différente. Car un même ouvrage pourrait être apprécié très différemment selon les attentes des lecteurs.

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Mes premiers commentaires (je viens de commencer le podcast, je suis loin de l'avoir fini)Witch : > C'est Kickstarter et non pas Quickstarter (Tu prononçais "couic starter")> J'ai souris lors de la mention de mon pseudo concernant R.Hobb.> Pour "La Compagnie Noire", contrairement au nom et à ce que le pitch pourrait faire penser, il y a extrêmement peu de combat, et sur ceux-ci quasiment aucun ne sont décrit en pleine action... (c'est très très ... trèèèèès loin de GRR Martin par exemple)C'est plus la vie de tout les jours de vieux baroudeurs blasés, tentant de survivre malgré des situations qui les dépasse... (je n'en suis qu'au 4ème livre, 5ème depuis ce matin, c'est ma lecture en cours)Je continue à écouter...

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Charéos a écrit :
Foradan a écrit :Tolkien est un auteur, aussi unique que le sont tous les autres, la variable, c'est le lecteur. S'il est "paresseux" (je reprends l'expression de Witch, et je la partage), s'il veut du vite lu vite digéré, s'il veut de l'epicness à chaque page et une guerre mondiale par chapitre, il y a simplement certains auteurs et certains livres qui ne sont pas pour lui.Certains auteurs et livres se dévoilent davantage avec des lecteurs curieux et exigeants, parfois, c'est simplement le format (VO, VF1/VF2) qui conditionne le parcours du lecteur, avec une impression de texte "compliqué à lire" (j'ai pas de vrai souvenir de Proust, mais je vois l'idée qui gênait Akallabeth).
Hum, pas vraiment d'accord avec cette partie. C'est ce genre de développement qui tend à mon sens à braquer nombre de personnes. On peut lire ce passage comme un "Tolkien, c'est pas donné à tout le monde d'y accéder. Ça exige un certain effort. Et si tu n'accroches pas, ben c'est que t'as pas le niveau coco."
Là, le point est pour moi, j'ai écrit en pensant très fort à la remarque d'Akallabeth "dans ce cas, faut pas lire le silmarillion" : je vois l'univers de Tolkien comme l'arbre de Niggle, avec plein de branches, et certaines avec beaucoup de feuilles, et chaque feuille raconte une histoire.Chacun peut trouver chez Tolkien une lecture agréable sur quelques feuilles, s'approprier tout l'arbre, c'est déjà plus ambitieux.

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Je viens tout juste d'écouter ce podcast, que j'ai trouvé très intéressant puisque plusieurs points qui ont été évoqués m'ont "interpelée". Je voudrais donc réagir sur deux trois petits trucs^^- Eddings : Je ne me rappelle plus si j'étais intervenue sur le topic consacré, mais Eddings est un de mes auteurs préférés, et la Belgariade l'un de mes cycles de prédilection. Pour autant, je pense que si je le relisais aujourd'hui, après la Roue du Temps, La Compagnie noire, Kushiel et plein d'autres, je ne sais pas si je l'aimerais autant. D'ailleurs, je suis en train de lire l'Arcane des Epées, et j'ai gaaaaléré à finir le premier tome alors qu'il a beaucoup de points communs avec la Belgariade. Cependant, je pense que le manque d'humour n'aide pas...- L'Assassin Royal : j'ai découvert ce cycle via l'un de mes amis à l'IUT, il y a 5-6 ans, ami qui adorait (vraiment) ce cycle. Je n'ai pas accroché au premier tome à cause de Fitz, mais comme l'ami en question ne cessait de me dire que c'était trop bien, que j'allais forcément aimé, que de toute façon il était réputé comme l'un des meilleurs cycles etc, je me suis sentie obligée de finir ce cycle et de lui dire "ah ouais, c'est bien"... Du coup, je suis contente de ne pas être la seule ;) - La Horde du Contrevent : bien aimé, mais pas compris la raison d'un tel engouement. - Téméraire : je trouvais l'idée de départ sympa, les deux-trois premiers tomes agréables, mais les tomes 5 à 7 attendent sur mes étagères depuis une éternité...