@Strannik : je peux comprendre votre bémol, et le sentiment d'opportunisme qui peut se dégager du contenu de ce tome (les hasards du découpage y ayant concentré plusieurs éléments très... actuels).
Mais "les Sentiers des Astres" sont une aventure de vingt ans, et mon intention était, dès le départ, de développer une fantasy humaniste, qui fait la part belle aux petites gens, aux marginaux, aux héros humbles et aux luttes sociales (sans pour autant en faire un manifeste politique).

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La Taverne du puits sévère (et le personnage du Basilic) font partie de mon scénario depuis dix ans, et cela faisait longtemps que je m'impatientais de les mettre en scène. Le Basilic joue d'ailleurs un rôle d'adjuvant essentiel dans le récit de Shakti.

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De même pour la scène "de polyamour", qui faisait déjà partie des tout premiers drafts du scénario, et doit être vue davantage pour son rôle symbolique et magique que comme une intention politique.

L'intention du récit de Shakti était de raconter une chute puis une ré-ascension sociale, et d'en profiter pour  "scanner" la société de l'Héritage dans toutes ses dimensions ; de mettre en scène les marginaux et les exclus, avant de basculer dans les classes bourgeoises.

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La communauté des Belettes était donc tout à fait à sa place dans ce projet... seule la thématique transgenre (qui n'est qu'effleurée rapidement) a été improvisée, à l'occasion de la visite de Fintan et cie dans la forêt de Latpir et ses "archives" : lorsque j'ai réfléchi plus longuement à la nature des questions et des doutes que les pèlerins venaient porter à l'oracle, celle-là s'est imposée comme l'une des plus logiques (s'agissant d'une question d'identité). Et comme cela apportait, par ailleurs, un surcroit de magie et d'étrangeté aux Teules, j'ai sauté dessus. Sur ce point, donc, je confesse une influence des thématiques actuelles (mais aussi et surtout de mes rencontres humaines et amitiés dans le milieu littéraire : l'envie, toute naturelle, de parler de ce qui touche les gens qu'on apprécie )

Sinon, pour être tout à fait franc (mais je ne développerai pas la question ici) : les débats sociaux actuels, comme vous dites, m'ont plutôt fait hésiter à conserver ces éléments de mon scénario, devenus soudain à risque de bien des façons...

Enfin, si je réagis ici, c'est parce que j'ai eu l'occasion de discuter récemment avec plusieurs collègues de a question de notre positionnement (politique) en tant qu'auteurs. Personnellement, j'estime que mon rôle est de décrire l'Humanité avec le plus de justesse possible, dans toute sa diversité, et avec toutes les nuances possibles (loin de tout manichéisme, surtout !). Si je me positionne en militant, je perdrai une part de mon recul et de mon objectivité. Mais bien entendu, mon regard ne sera jamais complètement neutre ; mon vécu, ma sensibilité personnelle, mes amitiés, mon travail dans le secteur social... tout cela m'amène  à développer une vision du monde qui sera toujours, d'une certaine façon, politique. Le tout est de conserver l'envie de montrer les différentes facettes des choses, de lire le monde en niveaux de gris plutôt qu'en noir et blanc (et d'y ajouter la couleur !).

Merci pour votre retour !

Dernière modification par Vidal Silarius (05/01/2023 10:15:00)

Temin-olt a écrit:

Vous aurez sans doute vu passer la parution en avril d'un tome hors-série "Les embrasés" reprenant Dévoreur et le Roi cornu ainsi que de nouvelles choses sur les mages (programme des Moutons sur le site Just a word).

J'espère juste qu'ils vont le sortir aussi en couverture rigide.

Je suis le seul ennuyé de voir un nième édition du Dévoreur ? J'adore avoir de vos nouveaux textes Vidal Silarius, mais je trouve un peu frustrant de devoir repayer encore pour un texte que je possède déjà au moins deux fois par la force des choses (en solo et en duo avec le Roi cornu).

Merci, mais donc pourquoi ne pas proposer aussi ou d'abord une édition des seuls inédits, quitte à faire ce genre d'intégrale un peu plus tard pour les éventuels lecteurs n'ayant pas les précédents ?

Terminé hier, je suis encore sous le charme. Quel plaisir de lire un ouvrage de telle qualité.

Toutes les qualités des précédents sont présentes, en premier lieu la plume de l'auteur. Le vocabulaire est riche, la syntaxe, les tournures de phrase un vrai délice. Perso, je n'ai pas le souvenir d'avoir lu mieux en fantasy francophone (juste devant Jaworski car là, à quelques exceptions, pas besoin d'un dico à côté, le sens de la phrase a fait que j'ai pu devenir le sens des mots qui m'étaient inconnus.

L'histoire se développe et même s'il y a quelques longueurs, on avance quand même dans tous les récits qui s'emmêlent parfaitement. A la limite, je regrette presque les courts chapitres introduisant les retours en arrière mais c'est pour chipoter.
Le point négatif est cependant qu'un "vrai" résumé n'aurait pas été de refus. Le petit glossaire en fin d'ouvrage est très bien mais j'ai eu un peu de mal à me remettre dedans, à me rappeler où nous en étions dans chaque récit même si cela s'est estompé au fil de lecture.
Et l'absence des cartes des volumes précédents n'a pas aidé (version poche je précise).
Ce qui m'a inspiré une réflexion : pourquoi n'y a-t-il pas plus d'infos sur ce cycle ? Voire un beau livre avec cartes, bestiaire, glossaire, illustrations, etc. L'univers le mérite, c'est l'une des forces de ce 4e tome, j'ai bien aimé que le contexte se développe encore plus, avec l'envie d'en savoir plus sur ce monde d'autant que ses inspirations sont originales (mélange de mythologies celte et orientale, surement d'autres que je ne connais pas trop) et bien maîtrisées. Niveau inventivité, c'est pas mal .

Mais bon, c'est surtout pour la plume que je recommande cette série et je n'ai qu'une hâte, d'avoir le 5e en mains.