Re: Donald, Picsou, Mickey et consorts

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Je suis passé à côté de cette histoire pourtant plus que regrettable :
https://www.comicsblog.fr/45340-Disney_ ... plications
Pour connaître ces histoires par cœur, rien ne me parait choquant, surtout si tu accompagnes cela par un petit texte pour remettre dans le contexte de l'époque. Et Don Rosa est quand même un auteur qui se documente beaucoup avant d'écrire ses histoires, difficile de le faire passer pour quelqu'un qui puisse avoir la volonté de discriminer.
Ps : Picsou et le Dragon de Glasgow est une lecture plus que recommandable. C'est très beau et l'histoire si elle n'est pas canon avec La Jeunesse de Picsou est assez cohérente avec et plutôt intéressante à suivre avec une passion qu'on ne devinerait pas pour notre cher canard.
Expert ès calamités
"Nous adorons tous les histoires. Nous vivons pour elles" Comme un diamant dans ma mémoire GG Kay

Re: Donald, Picsou, Mickey et consorts

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Ça remonte à février, mais je ne l'avais pas non plus vu passer.

Visiblement, dans les deux histoires en question, c'est le personnage de Bombie le zombie qui pose problème à Disney. Ce qui est absurde, c'est que, en particulier dans la première histoire où il intervient, l'attitude de Picsou est clairement dénoncée comme insupportable : c'est le moment-pivot de La Jeunesse de Picsou où Picsou sacrifie toute morale et tout scrupule à sa cupidité.

Est-ce la représentation du vaudou qui pose problème ? Ou bien Disney ne veut-il pas que Picsou puisse avoir été un sale type, même le temps d'une histoire ? Mystère. L'annonce manque cruellement d'arguments détaillés.

C'est désolant de voir que des multinationales peuvent être parfois les pires alliés des minorités (femmes, homos, trans, Afro-Américains, etc.), quand elles engouffrent des principes moraux dans une usine à gaz où les procédures administratives et les considérations marketing s'entremêlent de manière vertigineuse et peuvent donner des résultats assez aléatoires. Et le résultat est tellement stupide que des personnes légitimement indignées, mais qui ne comprennent pas les rouages, peuvent se retourner contre les minorités en question en les accusant d'avoir réclamé une censure qu'elles n'ont en réalité jamais réclamée. Et c'est comme ça que les multinationales aliment les discriminations et les haines en prétendant lutter contre. Bravo, hein.

Je me demande, aussi, pourquoi supprimer les histoires plutôt que d'en faire refaire une partie, ou les accompagner d'un appareil critique. En l'état, c'est toute La Jeunesse de Picsou, le chef-d'œuvre de Don Rosa, qui s'en trouve amputé gravement. L'auteur s'en est bien rendu compte et en parlait en avril dans ce communiqué relayé sur Duck Talks.

Le chafouin en moi se demande si rien de tout ça n'a vraiment aucun rapport avec le fait que Don Rosa a dénoncé avec force le système Disney en matière de mauvais paiement des artistes. Car, comme le dit cet article sur Chronique Disney, Disney n'est pas toujours aussi stupide : des classiques Disney comme Peter Pan, par exemple, n'ont nullement été retirés de la vente, mais sont désormais diffusés précédés d'un message qui les replace dans leur contexte (la représentation des Amérindiens, en particulier). Donc ça sent quand même l'hypocrisie de la part de l'entreprise. Et, en ce qui me concerne, je ne peux pas m'empêcher d'y voir un prétexte commode pour retirer des ventes l'œuvre d'un auteur auquel Disney doit énormément et n'a jamais donné assez, et qui a fini par le dire haut et fort sur un site dédié, "Career End Don Rosa". Il y a des extraits en français sur Wikiquote si vous ne parlez pas assez anglais.

Naturellement, des éléments des histoires de Don Rosa et de La Jeunesse de Picsou ont été amplement réutilisés par la suite dans d'autres publications Disney, y compris dans la série animée La Bande à Picsou. Mais Bref, c'est comme bosser pour les grands éditeurs de comics, ou pour toute multinationale qui possède une franchise juteuse : les petites mains ont le droit de bosser, et quasiment aucun droit sur ce qu'elles créent.