Je me pose la question est ce que pour un auteur, c’est intéressant d’être en bibliothèque ?
Je suis une adepte de la biblio et je fais souvent des suggestions de livre en fantasy mais est ce que pour les auteurs, en dehors du fait d’avoir une visibilité, il y a une rémunération ?
Je ne sais pas si ce post est au bon endroit?

pas de rémunération particulière.
En bibliothèque, on achète les livres comme tout un chacun. Il n'y a pas de taxe supplémentaire.
L'avantage, c'est que l'auteur aura plus de rayonnement car le public qui fréquente les bib n'est pas forcément le même que celui qui fréquente les librairies (surtout là où je suis).
Mais en terme bassement matériel, il n'en tirera aucun avantage.

En fait si ! Ça s'appelle le droit de prêt, en France c'est géré par la Sofia qui se charge de reverser le montant de ces droits aux auteurs et aux éditeurs. Pour les auteurs, il est ainsi vivement conseillé d'adhérer à la Sofia afin de recevoir la rémunération correspondante, ainsi que celle liée à la copie privée numérique et à la reprographie.

Les bibliothèques et centres de documentation assujettis au droit de prêt, ainsi que leurs fournisseurs de livres, doivent ainsi procéder aux déclarations de leurs achats ou de leurs ventes de livres auprès de la Sofia. Les fournisseurs de livres reversent, sur la base de ces déclarations, une redevance correspondant à 6% du prix public hors taxe des livres vendus aux organismes de prêt. L’État, quant à lui, verse à la Sofia une contribution calculée sur le nombre d’usagers inscrits dans les bibliothèques de lecture publique et les bibliothèques universitaires.

https://www.la-sofia.org/droits-geres/droit-de-pret/

Ce ne sont évidemment pas des sommes énormes, mais un auteur est bien rémunéré pour la disponibilité de son oeuvre en bibliothèque.

Merci pour l'info, je savais pour les DVD car on les achète (beaucoup) plus cher que tout un chacun alors que les livres, on a même une légère réduction. Du coup, je comprends un peu les réticences de notre fournisseur puisque si en plus que le livre soit vendu moins cher, il doit reverser une partie à la Sofia...
Sans compter que les emprunteurs ont moins de chance d'acheter le livre (même si on peut aussi acheter certains coups de cœur pour les avoir à soi ou alors les offrir). Je pense même qu'au final, ça provoque plus d'envies d'achat que ça ne les freine (c'est un ressenti, jamais vu d'étude dessus mais on a régulièrement des gens qui nous disent avoir acheté des bouquins après les avoir rendu pour eux ou offrir)

C’est pas simple tout ça!
J'imagine que les auteurs sont bien informés de tout leur droit.
Merci pour ces informations, c’est toujours intéressant de comprendre, ou d’essayer, le fonctionnement.

Pour l'information des auteurs, pour ce que j'en sais, le contrat fixe quantités d'éléments à la charge de l'éditeur (sauf en cas de négociations, si l'auteur veut récupérer certains paragraphes) : ainsi, l'auteur (si je prend des exemples que je connais) n'a pas toujours le choix sur l'apparence de la couverture, le choix du papier, le choix de l'imprimerie, le nombre de livres par tirage, le réseau de distribution...
Comme l'éditeur s'occupe aussi de la comptabilité et des déclarations AGESSA (avant qu'ils ne se tournent vers l'auteur en cours d'année), des cessions de droits..., je suis parfaitement certains que tous les auteurs ne sont pas informés de tout ce qui se passe une fois le manuscrit envoyé.

Quand à savoir si mon livre est disponible dans une ou dix bibliothèques, c'est mission impossible.

même si on peut aussi acheter certains coups de cœur pour les avoir à soi

j'ai découvert Tolkien en bibliothèque, j'ai largement compensé en achat depuis.

Et personne ne parle de l'idée de taxer les livres d'occasion ?

Goldberry a écrit : mer. 17 avr. 2024 13:12 Et personne ne parle de l'idée de taxer les livres d'occasion ?

Je ne sais pas d'où part cette réflexion mais je trouve cela assez dramatique. J'aimerais bien avoir un retour de la profession si les ventes ont été enregistrées à la hausse depuis l'instauration de l'obligation d'Amazon de mettre des frais de livraison sous un certain seuil d'achat.

Si je prends mon cas, qui n'est absolument pas une généralité, ça n'a clairement pas changé mes habitudes à une seule exception :
- Je fais un achat groupé de plusieurs livres en attendant qu'ils sortent tous. Et cela au détriment de la date de sortie qui peut être importante pour certains auteurs qui manquent de visibilité (je crois que Gillo en avait parlé pendant un moment).
Pourquoi ? Je n'ai pas de librairie à moins de 15 kilomètres de chez moi m'obligeant à prendre la voiture...

Le marché de l'occasion, c'est surtout un bon moyen de découvrir des romans qui "n'attirent" pas forcément au premier coup d'oeil, enfin encore une fois je parle de mon cas. Si une taxe s'y ajoute, il n'y a plus d'intérêt et bon nombre d'auteurs/autrices restera dans l'inconnu de mon esprit et ne bénéficiera pas de mes achats neufs futurs...

Aerendhyl a écrit : mer. 17 avr. 2024 13:36

Goldberry a écrit : mer. 17 avr. 2024 13:12 Et personne ne parle de l'idée de taxer les livres d'occasion ?

Je ne sais pas d'où part cette réflexion mais je trouve cela assez dramatique.

Je pense que la réflexion est assez simple : il n'y a plus de sous dans les caisses, il faut absolument les remplir d'une façon ou d'une autre, et l'explosion de la seconde main ne va pas du tout dans ce sens. Donc on va taxer la seconde main, en commençant par les livres pour cause "d'exception culturelle".

Je vais dans le même sens que toi pour ce qui est des achats Amazon, Aerendhyl : 80 % (au bas mot) de mes lectures étant en anglais, je continue de commander chez eux, et à moins que ma librairie de quartier ne se mette à me proposer les classiques Penguin reliés en tête de gondole, ça ne changera pas. Comme toi, je me contente de mettre plus de livres dans le panier pour atteindre 35€ au lieu de 25 pour avoir la livraison gratuite et c'est réglé (donc au final, avec cette nouvelle loi, je commande... davantage sur Amazon, bravo les gars !!).

J'avoue que j'aimerais beaucoup connaître l'effet qu'a eu cette loi moi aussi, car je soupçonne qu'il est plus que minime. Les gros lecteurs déjà amateurs d'Amazon n'ayant aucune raison de changer leurs habitudes (au contraire, c'est une incitation à commander plus de livres d'un coup, que du bonheur !!), il ne reste que les lecteurs occasionnels, qui se tourneront plus facilement vers les grandes surfaces ou les très grandes enseignes type Cultura ou Fnac que vers les petits libraires de quartier. Si hausse il y a eu, elle doit vraiment être très limitée...

Et cela au détriment de la date de sortie qui peut être importante pour certains auteurs qui manquent de visibilité (je crois que Gillo en avait parlé pendant un moment).

C'est vrai que j'en ai parlé, mais comme plein d'autrices ou d'auteurs, qui vendent d'ailleurs beaucoup plus que moi, je précise.
Si même des gens comme Olivier Gay ou François Baranger "insistent" pour demander que les lecteurs intéressés passent à la caisse dès le jour de sortie, voire précommandent, alors imaginez dans mon cas...

A l'instar d'Aerendhyl et Saffron, cela ne changerait guère mes habitudes.
J'habite en montagne loin de toutes les librairies du coin et j'ai pris mes habitudes dans plusieurs librairies indépendantes, dont l'une me commande aussi mes ouvrages en VO (bouuuh Amazon ), pour faire des commandes mensuelles groupées autour de 100 balles. Je dépasse donc toujours largement le minimum requis pour bénéficier des avantages sur les frais de livraison en Colissimo.

Le livre d'occasion représente ainsi qu'une part légère de l'ensemble de mes achats, Tolkien excepted, puisque je n'achète que des ouvrages en rupture ou indisponibles sur ce marché.
Au final, c'est bien concernant les ouvrages de Tolkien que cela pourrait m'impacter un peu, puisque je suis encore loin d'avoir toutes les éditions françaises. Mais comme la grande majorité de ce qu'il me manque toujours peut se résumer à des poches vendus quelques euros... ce n'est pas cette taxe qui changera grand chose pour moi.

Cela dit, ça ne m'empêche pas pour autant d'être affligé par cette nouvelle idée débile, probablement issue du cerveau malade d'un crétin issu de l'entre-soi des grandes écoles et qui n'a rien trouvé de mieux que de vampiriser un peu plus le "bas-peuple" pour sauver les finances du pays.
Et ne me dites pas que c'est "pour aider les auteurs", personne n'y croît, pas même les gens du métier !

(Blague à part, pour éviter Amazon, il y a de très bonnes librairies en France et en Angleterre pour palier à votre problème de commande de VO. Si vous êtes intéressés, je peux vous donner des infos )

"Selon Amazon", donc (c'est à prendre en compte).

https://www.lemonde.fr/economie/article ... _3234.html

L'étude de l'IFOP ne précise d'ailleurs pas les motifs pour lequel les "4 acheteurs de livre sur 10" auraient baissé leurs achats de livre.

Bergelmir a écrit : ven. 19 avr. 2024 12:10
Et ne me dites pas que c'est "pour aider les auteurs", personne n'y croît, pas même les gens du métier !

L'auteur est rémunéré par l'éditeur sur les ventes en neuf, parce que c'est assez facile à suivre, mais sur l'occasion, les libraires ne vont pas s'amuser à faire un inventaire pour le transmettre à des maisons d'édition, d'autant plus si certaines ont fermé.

L'auteur ne touchera pas un liard de cette taxe (dont les frais de recouvrement risque d'absorber la majorité, il faudra bien une sous-commission des finances pour s'en occuper).