Il est sorti mi février en Suisse, j'ai enfin pu le voir ce week-end, dans une salle pleine à craquer (mon précédent essai a fait chou blanc car c'était complet). Evidemment en vf (soupir) mais bien doublé, quand même.Mon avis - comme c'est truffé de spoilers, ya plein de passages masquésVoilà voilà, alors dans l'ensemble, j'ai mieux aimé que Ponyo. J'ai particulièrement aimé la musique (Cécile Corbel a fait fort, très fort, et j'ai acheté la BO et je ne me lasse pas de l'écouter) et la beauté des décors, surtout le jardin. Il y a aussi de magnifiques effets de mise en scène :
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celle de la rencontre entre Arrietty et Shô est particulièrement impressionnante, j'ai trouvé cet instant vraiment magique! Et j'ai aussi bien aimé la progression d'Arrietty et son papa sur la "via ferrata" dans les murs. Egalement le coups de "ta-da, je suis sur mon golem et je vais vous faire voir" quand Arrietty est sur l'épaule de Shô, ça en jette! Ah, et aussi les ralentis quand il y a intervention des "grands", par exemple lors de la scène de changement de cuisine ou quand Shô protège Arrietty du corbeau fou
Et j'ajouterai que comme d'habitude avec les Ghibli, les personnages sont sobres, et l'animation soignée. Pas de personnage "rigolo" hystérique et horripilant, pas de personnages surbavards, pas d'effet comique de mauvais goût.Cela dit, à la réflection, quelques petites déceptions :le scénario est parfois un peu "hop-là" :
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Comment Shô sait-il où se trouve la maison des chapardeurs? Comment ça se fait qu'il sache que la cuisine est là et que celle de la maison de poupée a la même taille? Quelles sont les motivations de Haru à débusquer les chapardeurs? Comment ça se fait qu'elle ne se fasse pas remettre en place par la grand-mère, d'ailleurs, car elle est drôlement gonflée de se comporter ainsi alors qu'elle n'est pas la propriétaire des lieux (enfermer Haru, appeler des dératiseurs...)Et sinon, j'ai été un peu déçue que les objets des chapardeurs soient exactement comme les nôtres mais plus petits : j'imaginais voir là davantage de "récup".Troisième aspect un peu décevant, malgré la qualité indéniable du film, le propos est très peu profond. Le personnage d'Arrietty est bien développé, mais les autres... Shô, tout juste, mais quid de son histoire familiale, de son opération, du divorce de ses parents, etc? Spiller qui sort de nulle part, la fin au moment où la véritable aventure commence (rhâ! Que se passe-t'il ensuite??) et surtout, les thématiques évoquées ne sont qu'effleurées : le chapardage, censé illustrer le côté sur-consommation, donc on ne remarque pas qu'il nous manque des trucs tellement on en a trop. La thématique écolo évoquée en 2 phrases, avec en plus le côté total goujat de Shô qui dit "oh, mais votre race va s'éteindre" qui fait style "bon, c'est un Ghibli, parlons vite-fait de la problématique écologique".
Donc voilà, comparé aux autres films d'animation sur le marché, Arrietty est largement en dessus, surtout quand on pense que c'est la 1e réalisation de Yonebashi. Néanmoins, il ya quelques bémols par rapport à d'autres productions des Studios Ghibli (dont le dernier top de chez top est pour moi Chihiro). Même si j'aime beaucoup le chara design de Miyazaki, ça me fait bizarre de le retrouver si intensément identique dans une oeuvre signée Yonebashi, d'autant plus que de nombreux plans font référence à des films des Studios (la plus frappante, pour moi, c'est le face-à face Arrietty-Minet qui est exactement la même que dans Totoro avec le chat bus et les filles).Pour conclure, petit lien sur l'analyse de Buta Connection : je la trouve tout à fait juste!
HTTP://WWW.BUTA-CONNECTION.NET/FILMS/ARRIETTY_ANALYSE.PHPJ'espère aussi que les Studio Ghibli sauront trouver un nouveau souffle, avec des idées, pas que du beau, du plein aussi!