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De mémoire, sur les dernières traductions inédites ou rééditions de Kay chez l'Atalante, il y a eu un décalage de plusieurs mois entre l'édition physique (sortie en premier) et l'électronique.

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Moi, j'aime bien cette couverture, elle fait un peu penser aux toiles orientalistes d'Ingres et l'aspect byzantin colle bien avec le livre. Elle tranche avec les autres livres de Guy Gavriel Kay ?... Pas faux mais entre celle des "Les Chevaux célestes" et celle des "Enfants de la terre et du ciel", c'est déjà le grand écart. Après les goûts et les couleurs...

Concernant la traduction, c'est toujours un exercice difficile de comparer deux textes, mais ayant eu sous la main les deux éditions, je dirais que la nouvelle est meilleure mais ce n'est pas non plus une révolution. En parcourant cinq ou six pages, j'ai quand même remarqué quelques expressions qui passaient mal dans l'édition de poche et qui sonnaient mieux dans la nouvelle.

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Je viens de finir "Voile vers Sarance", aux éditions Atalante, que j'avais acheté sur un coup de tête. Je cherchais au départ des romans historiques se déroulant dans l'empire byzantin, et j'ai cru de prime abord que ce dernier en était réellement un. Contrairement à d'autres avis que j'ai pu lire ici, la première de couverture m'a plu, elle donne une impression de dédain et de froideur qui aurait très bien pu correspondre
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J'ai particulièrement apprécié le livre. J'avais fait mes premiers pas dans la fantasy avec des histoires d'élus de quinze ans choisis par la Providence pour accomplir de grandes choses, aidés par des nains gaillards mais sans mauvais fond, des elfes trop classes, et des jeunes filles indépendantes et garçon-manqué, dans un monde imaginaire où la magie était aussi présente que l'air ou la nature. Voici que je me retrouve dans un monde où l'homme soit finit gelé par le froid regard que leur jettent les aristocrates, soit se retrouve écrasé sous le poids des apparitions divines; où on a l'impression que toutes les femmes se prostituent et que tous les hommes meurent dans des rixes. Autant vous dire qu'on finit moralement dépaysé après un tel voyage.

Le livre a des qualités certaines; son écriture est claire, simple sans être simpliste; l'histoire se déroule lentement tout en connaissant un réel avancement, je n'ai pas eu l'impression qu'elle accélère trop ou fasse du surplace à un quelconque moment. L'auteur traite de la thématique de l'art à plusieurs reprises, ce qui m'a rappelé "Gagner la guerre" de Jaworski", et on sens derrière son traitement de la mosaïque une réelle documentation.
Je pense néanmoins qu'il manque une certaine prise de risque dans la conception du monde de Kay. Sarance ressemble "trop" à Byzance, les sources d'inspiration se voient comme le nez au milieu de la figure ( je pense notamment aux conflits théologiques ) et même si cela est voulu, j'aurais souhaité un peu plus de dérive dans l'imaginaire.

Reste néanmoins un livre que j'ai trouvé très touchant, et j'attends vivement le second tome aux éditions Atalantes.

Mention spéciale pour Kasia, qui est la seule fille de la Littérature, avec Sonia de "Crime et châtiment" ( Dostoïevski ), que j'ai eu envie de serrer dans mes bras tout au long d'un roman.

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J'ai gagné le premier dans un concours, j'attends la sortie du deuxième avant de m'y attaquer. Je trouve la couv' assez sympa. Disons que ça change de se focaliser sur les personnages et non pas sur une scène épique.

En tous les cas j'avais lu et adoré les lions d'Al-Rassan!

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Le deuxième tome vient completer et sublimer le premier !
Si le premier tome a un rythme assez lent comme pourrait l'être un long voyage à pieds à travers l'europe de l'est, le second prends le rythme de Sarance, entre complots politiques et course de chars (les deux n'étant pas étrangers l'une de l'autre !).

Vous avez aimé Gagner la Guerre ou les Lions d'Al-Rassan ? Tennez vous bien, vous avez mieux entre les mains ! ;)

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Ah génial ! Merci pour l'info :)
D'ailleurs ce sera le dernier Kay réédité ou l'Atalante a l'intention de poursuivre ? (en particulier sur Le dernier rayon du soleil)

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Bon bah je viens de finir le tome II de la Mosaïque Sarantine et je dois dire que je ne serai pas aussi dithyrambique que les lecteurs qui m'ont précédé. J'ai clairement préféré le premier tome au second. Je pense que cela vient principalement du fait que la plupart des attentes concernant le tome II ont été déçus, ainsi que de certaines fautes de la part de l'auteur.

J'ai de nombreuses critiques à faire, je risque peut-être d'aller vite en besogne mais il est 2h du matin.


D'une manière générale, je trouve le rythme trop lent, ce qui donne la sensation qu'il se passe quelque chose mais que pourtant, rien n'avance. Dans le premier tome, cela passait, je me disais "attends le second, l'histoire va démarrer pour de bon", et malgré j'avais toujours cette sensation de lenteur superflue en bouche. Je n'ai pas vraiment d'exemple précis, il s'agit uniquement d'un ressenti général. Ensuite, j'ai trouvé le style de l'auteur trop exacerbé; un livre avec de la mélancolie, une tonalité douce-amère, des personnages qui acceptent leur place et leur limite dans le monde, tout ça me parle mais j'ai trouvé que l'auteur en faisait des caisses avec ses "ainsi va le monde" et autres "il était insatisfait mais c'est le lot des hommes", à la fin j'avais l'impression d'être gavé comme une oie de bile et de "vague à l'âme".

Ensuite mes déceptions personnelles viennent du fait que ce roman a pris une tournure complètement inverse à celle que j’espérais.
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Le gros point noir du tome II selon moi vient du fait que j'ai eu du mal à saisir l'intérêt du versant "oriental" de l'intrigue
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De cela découle un autre reproche que je fais au livre: l'absence de climax.
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Dernière question purement formelle:
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Mais je reconnais aussi que j'ai la critique sévère; le livre est d'une très grande qualité mais n'a pas touché mon cœur aussi profondément que les messages précédents pouvaient laisser espérer. Le principal reproche vient du fait que j'avais des attentes assez précises du tome II, et que je n'ai pas du tout été exaucé. Je précise que la mosaïque sarantine est mon premier Kay.

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C'est drôle, tout ce que tu cites comme défaut, je les cite comme qualités ! :D
La multiplication des personnage montre que le seul personnage principale est celui que tu n'as pas cité : Sarance à l'époque de Valérius ! Et le périple de Rustem est dans ce sens : il décrit Sarance et ses dirigeants vu par leurs opposants ! Le vague à l'âme que tu as ressenti (à vrai dire je ne me rappelle pas avoir ressenti un tel vague à l'âme, mais si tu n'aimes pas ne lit pas Rivers of Stars ! :p ) va également dans le sens d'une époque décadente ou les jeux sont plus important que la plupart des autres questions et ou, globalement, la loi du plus fort/fourbe est la seule qui compte !
Sur l'absence de climax comme tu dis, encore une fois une scène comme
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est pour moi au moins aussi jouissive (?) que le serait un duel entre deux personnages secondaires...
Pour ta dernière question j'avoue ne plus trop m'en souvenir... desolé !

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Je viens de découvrir avec plaisir la nouvelle traduction -pause fantasy bienvenue et trop rare ces derniers temps- et suis définitivement sous le charme de l'ouvrage. Pour répondre à Zephite sur l'incursion orientale elle me semble nécessaire pour saisir le poids de l'est dans la politique impériale. Il est difficile d'écrire un livre évoquant la Constantinople de Justinien et ses rêves occidentaux sans aborder, d'une manière ou d'une autre, la position et la réaction des Sassanides. Leur absence rendrait le tableau moins réussi : ils permettent de poser le cadre dans sa complexité. L'objet n'est jamais ici quelque guerre entre puissances ou la reconquête de l'ouest perdu, mais de suivre les pas, l'espace d'un instant, d'hommes et de femmes gravitant dans la cité des empereurs. Il n'est d'ailleurs pas étonnant que quand dans d'autres ouvrages de l'auteur quelque bataille gigantesque se déroule elle ne soit que vaguement évoquée : elles peuvent servir à l'intrigue en toile de fond mais ne sont pas le cœur du sujet, loin de là. Il y a des 'climax' dans Kay, mais ce ne sont pas des batailles. L'idée n'est pas ici de chercher des évènements trépidants, de l'action, des chapitres enchainant avec promptitude et efficacité des éléments tenant en haleine le lecteur, de trahisons en assassinats pour culminer en une bataille épique ou une partie des personnages principaux succomberait glorieusement dans une scène d'anthologie. Chercher cela dans du Kay serait, à mon sens, faire fausse route. Ici la mort d'un personnage qui nous est cher peut être relaté en quelques lignes, brièvement, sans que le lecteur n'y assiste. L'idée est, par une galerie de personnages secondaires finement dépeints, de plonger dans un univers, une époque, de tomber sous le charme d'une danseuse, de plonger dans les dédales de l'hippodrome ou les méandres d'une cuisine, de folâtrer dans les rues de Sarance jusqu'à la visualiser, la sentir, la vivre avant de rêver d'une mosaïque ou d'une silhouette. Le tout en abordant de nombreux thèmes, l'art n'en étant pas le moindre. Le 'climax' dans un ouvrage de Kay, ce peut être un moment de grâce dans une taverne d'Arbonne ou une voix, face à une mosaïque.

Et c'est probablement pour cela, d'ailleurs, que j'ai du retard sur mon boulot et sur mon sommeil après avoir commencé Sarance hier... et lu la dernière ligne aujourd'hui.

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Il me reste une centaine de pages à lire du tome 2. J'ai à la fois très hâte de lire la suite et j'ai envie de faire durer le plaisir.
La mosaïque sarantine est un chef d'oeuvre. C'est une lecture addictive qu'il est difficile de lâcher. Après avoir lu la chanson d'Arbonne et Tigane, je suis vraiment devenu fan des histoires de Kay. Un très très très grand auteur et de très très grands livres.
Gros coup de coeur.

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J'ai terminé le tome 2 hier
Quelle claque, j'utilise rarement le terme mais pour moi c'est clairement un chef d'oeuvre.
Il rejoint Les Lions d'Al Rassan et Le Fleuve Céleste dans mes Kay préférés.

Même si jusqu'à 100 pages de la fin je pensais que c'était une trilogie, le coup dur :D

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Fini aujourd'hui et je rejoins la majorité des avis sur ce diptyque : c'est du Kay comme on aime! Des personnages principaux et secondaires tous plus intéressants les uns que les autres. Il est vrai qu'il est peut-être destabilisant que l'auteur s'attarde souvent sur des histoires secondaires qui ne font pas avancer le shmilblick mais je trouve personnellement que ça ajoute de la profondeur à l'œuvre.
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Je n'ai pas regretté et aucunement ressenti l'absence de bataille et ça donne envie de se pencher sur les sources d'inspiration de Guy Gavriel Kay.

En revanche, arrêtez-moi si je me trompe mais j'ai l'impression qu'il y a parfois des erreurs de personnages.

Un autre point qui m'a surpris c'est l'instabilité sentimentale de Crispin
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Au final j'ai adoré et je lui mets un 8,5/10

Re: Critique ! [La Mosaïque de Sarance - Guy Gavriel Kay]

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Je vais mettre en pause ma lecture après le premier quart de voile vers Sarance !
Pour l'instant ce qui me gène le plus, c'est de ne pas connaître les enjeux, et de ne pas savoir vers quoi on va ! On suit Crispin qui voyage vers Sarance, mais on ne nous présente pas les problématiques, risques, difficultés, ...
C'est très bien écrit, mais je n'ai malheureusement pas envie d'y retourner car la suite de l'histoire de Crispin me laisse indifférent.
Je reprendrai peut-être dans quelques temps.