Je ne comprenais pas trop ce topic... jusqu'à me rendre ce week-end dans une librairie Cultura (j'achète principalement en VO en ligne ou dématérialisé ou je commande en VF dans ma petite librairie de village). Les rayons SFFF sont vraiment envahis de grands formats reliés avec du jaspage et des effets de relief/dorure dans tous les sens. Outre les nouveautés "sensationnelles" qui seront en fait oubliées dans un an, j'ai vu des intégrales Gemmell qui ont subi le même sort. Les rayons ne ressemblent plus à rien : quand tous les bouquins sont des éditions collector, plus aucun ne l'est vraiment.

J'ai pas d'avis particulièrement tranché sur la question n'étant pas la cible de ces éditions, mais la surabondance et la généralisation du principe m'a paru plus une technique pour gonfler les prix des romans dans une période compliquée pour les éditeurs (mais aussi pour les lecteurs...) qu'une vraie volonté éditoriale de travailler sur de belles éditions deluxe sur des romans qui le méritent particulièrement.

Merwin Tonnel a écrit : mar. 28 nov. 2023 11:15 J'ai pas d'avis particulièrement tranché sur la question n'étant pas la cible de ces éditions, mais la surabondance et la généralisation du principe m'a paru plus une technique pour gonfler les prix des romans dans une période compliquée pour les éditeurs (mais aussi pour les lecteurs...) qu'une vraie volonté éditoriale de travailler sur de belles éditions deluxe sur des romans qui le méritent particulièrement.

Pour quelqu'un qui n'a pas d'avis précis, c'est parfaitement résumé.

Et j'avais raté ça.


Donc, un seul tome, en exclu Fnac. Chacun fait ce qu'il veut de son argent, mais...

Merwin Tonnel a écrit : Je ne comprenais pas trop ce topic... jusqu'à me rendre ce week-end dans une librairie Cultura (j'achète principalement en VO en ligne ou dématérialisé ou je commande en VF dans ma petite librairie de village). Les rayons SFFF sont vraiment envahis de grands formats reliés avec du jaspage et des effets de relief/dorure dans tous les sens. Outre les nouveautés "sensationnelles" qui seront en fait oubliées dans un an, j'ai vu des intégrales Gemmell qui ont subi le même sort. Les rayons ne ressemblent plus à rien : quand tous les bouquins sont des éditions collector, plus aucun ne l'est vraiment.

J'ai pas d'avis particulièrement tranché sur la question n'étant pas la cible de ces éditions, mais la surabondance et la généralisation du principe m'a paru plus une technique pour gonfler les prix des romans dans une période compliquée pour les éditeurs (mais aussi pour les lecteurs...) qu'une vraie volonté éditoriale de travailler sur de belles éditions deluxe sur des romans qui le méritent particulièrement.

Étant pourtant la cible des "belles éditions" (tant que le contenu m'intéresse), je partage totalement ton avis, Merwin.
D'ailleurs, je n'arrête pas de dire que cette tendance française récente à mettre des "collector" partout n'a aucun sens si ces ouvrages ne sont pas accompagnés d'un travail éditorial conséquent, tant dans la création/conception de l'objet-livre que dans sa fabrication. On voit même des ouvrages au format poche devenir collector désormais, on marche sur la tête.
Rappelons d'ailleurs que ce terme est du pur marketing et qu'il ne veut absolument rien dire concrètement. On pourrait le résumer en "l'éditeur annonce au lectorat que c'est une édition à collectionner", rien de plus. Un ouvrage collector peut donc être tout à fait exceptionnel (livre signé, tirage limité, format particulier, etc etc) ou particulièrement banal ("on a mis des dorures, ça brille, achetez, c'est collector").

Cela dit, je pense qu'il faut quand même différencier 2 types d'éditeurs (et donc d'éditions).
D'un côté, certains éditeurs proposent occasionnellement pour leurs grosses ventes des ouvrages reliés, de meilleur facture que leur format classique broché, afin de les mettre en valeur. Dans ce cas là, on peut citer parmi les parutions récentes : les Moutons avec leurs intégrales de Jaworski, les Robert Laffont pour le cycle de Dune, L'Atalante pour Chambers/Bordage, le Livre de poche pour les projets secrets de Sanderson, ou même Bragelonne pour divers auteurs. Ce qui est une très bonne chose et, à titre personnelle, j'en suis particulièrement friand.
De l'autre côté, d'autres éditeurs basent leur ligne éditoriale entière dessus en publiant du "collector" pour chaque nouvelle parution, éditions qui n'en ont que l'étiquette puisque ni la qualité de fabrication n'est pas au rendez-vous, quand ce n'est pas carrément la qualité du contenu, voire de relecture. C'est cette production là qui pose vraiment problème, à mon avis.

Gillossen a écrit : Et j'avais raté ça.
[...]
Donc, un seul tome, en exclu Fnac. Chacun fait ce qu'il veut de son argent, mais...

Nous sommes apparemment nombreux à l'avoir raté. Pour ma part, j'étais complètement passé à côté jusqu'à ce qu'on me le signale par hasard
J'en ai donc profité pour en parler avec une connaissance chez Bragelonne pour qu'il éclaire ma lanterne. Étant un partenariat exclusif avec la Fnac, il m'a expliquait qu'en plus d'être vendu uniquement dans l'enseigne, c'était son service de com' qui était chargée d'en faire la promotion. Force est de constater que celle-ci a été complètement ratée... J'en ai également profité pour me renseigner sur la suite, puisque l'on sait depuis quelque temps que la saga rééditée au format relié était en projet chez Bragelonne. Pas encore de confirmation sur ce sujet, mais la réflexion est en cours et il semble que cela aille vers une "récupération" des prochains ouvrages par l'éditeur pour continuer ce projet de façon plus classique (sans exclu Fnac donc).
Par ailleurs, je n'ai pas encore acheté mon exemplaire mais le dos du premier tome comporterait le début de ce qui deviendrait une frise complète une fois les 14 (ou 15 avec le préquel) tomes alignés.
Bref, personnellement, j'espère vraiment que ça va se faire et que Bragelonne va profiter de la série pour lancer définitivement cette nouvelle édition reliée car la brochée n'est vraiment pas au niveau d'un cycle aussi important (pas plus que la récente édition deluxe d'Orbit en VO, soit dit en passant). Croisons les doigts pour que la communication ratée de la Fnac sur le premier volume ne foute pas tout en l'air avec des ventes trop médiocres...

D'un autre côté, personne ne les a obligés à lancer ça avec la Fnac.
Si l'opération devient un risque mal calculé, c'est dommage pour eux mais pas un hasard non plus.

Intéressant, je trouve !

Ce qui est certain, c'est que nos rayons brillent davantage, entre les merveilleux vernis sélectifs, les harmonieux embossages, les lumineux fers à dorer et les multicolores jaspages (le mot de 2023!), et parfois même l'alliance de tout ça. Quand c'est bien fait, je ne boude pas mon plaisir. Mais je vois surtout que 9 fois sur 10, on nous sert des faux reliés bâclés imprimés plus ou moins bien en Europe de l'est, et qui tiendront donc plus ou moins bien dans le temps.

http://www.elbakin.net/edition/Bilan-20 ... libraires2

Pour ma part, j'observe que le prix des romans a nettement augmenté depuis un ou deux ans, mais aussi que je me retrouve nez à nez avec de nouvelles parutions qui, d'emblée, sont présentées dans des écrins dignes de rééditions collectors de grands classiques, alors que je n'ai pas la moindre envie d'en payer le prix. Un exemple parmi d'autres, parce que je pourrais les multiplier : le roman de Pierre Grimbert adapté de Pax Elfica, une campagne de jeu de rôle qui a rencontré un succès critique et commercial. On peut apparemment lire le roman sans se faire divulgâcher la campagne. Très chouette comme principe. Mais voilà : livre jaspé à mort, plan couleur à l'intérieur... et 26 euros. Ça paraîtra sans doute bête, mais quand je veux lire un livre, surtout une nouvelle parution, c'est le texte qui m'intéresse, pas le plumage. Alors certes, c'est bien d'avoir une belle couverture ou un plan, mais comme cette année je ne roule pas sur l'or, je préfèrerais infiniment payer un ou deux euros de moins et qu'on ne me refile pas un jaspage ou une carte couleur dont je n'ai que faire. Il y a les manuels de jeux de rôle pour ça. D'autant que, quitte à acheter un beau livre, à 26 euros, on n'est plus très loin du prix d'un supplément de jeu de rôle tout en couleur.

Pour ma part, autant je serais prêt à payer un peu plus cher pour une belle réédition d'un livre que j'ai beaucoup aimé et que je voudrais par exemple offrir, autant, pour un livre que je découvre (et/ou un auteur ou une autrice que je découvre), je n'ai pas envie de payer pour tout ça : je veux juste lire le livre, dans un format pratique à trimballer et si possible compact et léger pour le trimballer avec moi.

On me dira sûrement : "Dans ce cas, prends la version numérique", mais je reste encore assez attaché à la lecture sur papier.

Je suis triste et un peu découragé par cette tendance, parce que j'hésite de plus en plus à acheter les nouvelles parutions alors que j'ai envie de les lire. Résultat : je vais attendre qu'elles arrivent en médiathèque ou en poche, et ça fait des ventes manquées pour les éditeurs qui font l'effort de lancer de nouveaux auteurs et/ou des projets innovants (comme cette adaptation d'une campagne de jeu de rôle indé en roman). Et comme tous ces romans ne connaîtront pas nécessairement de réédition en poche et ne seront pas tous achetés par les médiathèques que je fréquente, ça en fera qui sombreront dans l'oubli... ou que je récupèrerai d'occasion dans quelques années, avec là aussi une perte sèche pour l'éditeur de départ.

Bref, je ne vois qu'un intérêt limité à cette course au tape à l'œil qui revient à nous vendre d'emblée un "bel objet" et qui contribue à gonfler encore des prix déjà bien mis à mal par la crise du papier puis l'inflation. Je me demande combien de personnes renoncent à des achats de livres pour ce genre de raison...

Edit : rétrospectivement ce message irait aussi bien dans "le prix des livres" qu'ici puisqu'il parle des deux : je ne sais pas trop où le mettre