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Alien Earth…. Edition Telemaque. Z’aurait pu mettre le titre en français. Ah oui, ‘En terre étrangère’. Titre déjà pris. Pas de chance. Auteur : Megan Lindholm ! J’y crois pas ! de la SF ! Avec couverture moche de circonstance.Pas de chance aussi, j’aime bien Robin Hobb mais je n’ai accroché à AUCUN roman de Megan Lindholm. En collection chère en plus.La suite est évidement limpide, logique. Je l’achète. Neuf. Mwahaaa, le bonheur d’avoir un embryon de cerveau à la place d’un processeur.Et hop, on embarque. Pour quoi au juste ?Simple :500 pages. 5 personnages. 3 situations.2 lignes blanches pour vous permettre de respirer à fond. On sent tout de suite, confusément, que l’intérêt du livre risque de se situer entre le best seller ‘Reproduction des nématodes en milieu tropical’ et ‘Tropisme du concombre en basse-normandie’.Et donc , toujours logique, je l’ai lu, commencé à 9 heures ce matin, fini 16 heures, mi-temps avec une extra-terrestre qui criait vers 13 heures, pour une histoire d’ingestion de protéines et de molécules d’éthanol (packagées en ‘Cote de Provence’, en fait c’est un appât, je le sais bien mais c’est plus fort que moi). Un piège, quoi.Bref, après l’interlude, j’ai tout lu.En fait ce livre est fascinant. On va commencer par l’histoire assez simple et visible en quat’ de couv. La terre est morte empoisonnée (surprise) par ces habitants (nous) mais de gentils extra-terrestres nous donnent une seconde chance en nous filant quelques F4 dans les étoiles. Et hop, exode de quelques élus. Backgroud de l’histoire. Pas de quoi casser 3 pattes à un canard.Sauf que les gentils extra-terrestres ressemblent pas mal à une horde de Kapo pendant la dernière période d’obscurantisme généralisée (dernière, dernière…hum).La vrai histoire c’est celle d’un vaisseau retournant sur la terre maudite. A la barre un humain (1) aidée d’un copilote (1+1=2) dans un vaisseau vivant (2+1=3), cornaqué par un armateur symbiote (3+1=4), sans compter le passager clandestin (4+1=5). Le compte est bon, merci.Première remarque : j’ai toujours pensé que RH (ou ML) était très forte pour les huis clos. Son cycle Fitz n’est en fait qu’une suite de situations qui relèvent beaucoup plus du théâtre que de la saga. Un nombre de personnage limité, personnages aux relations complexes, toutes imbriquées. Ici, on sublime la méthode et c’est très, très fort. Vraiment. Vous croyez que je l’aurais lu sinon ? La blague.Mais ce n’est pas tout. Il existe également dans ce livre une approche militante non négligeable ainsi qu’un écœurement palpable de la gestion de la question environnementale aux USA. (Note : le livre date de 1992. 14 ans…Oui, il est bien traduit, vu le temps…)J’adore le port folio d’introduction, d’ailleurs…. Pourquoi aux USA ? Madame Lindholm habite une/deux régions (WA/AL) dont les habitants sont parmi les plus hostiles aux politiques industrielles de leur propre pays (je connais un peu le coin !) , donc ses réactions ne me surprennent pas du tout.Alors si vous voulez c’est de la SF. En fait non, c’est de la littérature.Et si vous souhaitez mieux comprendre la démarche de Madame Hobb/Lindholm, je vous conseille clairement ce livre, qui vaut bien des interview… ainsi que la dernière page du livre.Voilà, c’était la critique positive d’un livre de Megan Lindholm. Qui l’eut cru ? Je suis mesquin, je sais.

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B) merci pour cette superbe chronique ! Bravo pour "la retape" : je suis intriguée, moi qui ai en général horreur des trucs pseudo-écolo! :mrgreen: Je réclame un peu d'indulgence pour Megan! considère que ses livres sont les multiples stades larvaires avant la métamorphose en "Robin"? :rolleyes: Je trouve ta remarque sur les "huis-clos" très intéressante et juste pour "le fun", je polémiquerais en disant que- contrairement à de nombreuses larves- Megan offre plus de paysages et de nature que Robinj'ai beaucoup aimé le dieu dans l'ombre - les liens avec la nature sont au centre du livre (mais c'est aussi un huis-clos psychologique)- le dernier magicien a des passages bouleversant sur la survie des SDF et peut être considéré comme "militant" avec la magie en métaphore pour survivre

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En fait pour les autres livres de l'auteur (ML), je me suis surtout ennuyé.... sans que cela ne change quoique ce soit sur le fond littéraire et sur la qualité des thèmes abordés. Mais là, je l’ai trouvé plus que digeste et vraiment impressionnant. Du plaisir plus un exercice de style, même s'il y a inévitablement quelques longueurs.Et on est très loin du militantisme outrancier, pédant et pénible de la SF française des années 80 ! Rien à voir ! :rolleyes: