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#1101 31/01/2023 17:38:45

Aerendhyl
Elbakinien d'Argent
Date d'inscription: 27/05/2016
Messages: 654

Re: Critique ! [Récits du vieux royaume - Jean-Philippe Jaworski]

UnafricaineaPanam a écrit:

Aerendhyl a écrit:

J'en profite également pour pousser un coup de gueule sur l'éditeur.
Je précise qu'avec certains pistons en librairie je n'ai pas acheté le bouquin et malgré cela je trouve l'édition complètement naze.
28€ pour 500 pages imprimées en République Tchèque en novembre 2022 à bas cout avec une couverture souple non illustrée (et affreuse au demeurant), sans aucun carte ni illustrations internes et de nombreuses coquilles...
A titre de comparaison :
-Feu et Sang intégrale chez Pygmalion 30€ couverture rigide 1100 pages édition complètement illustrée avec de magnifiques illustrations, de nombreuses cartes, arbres généalogiques et un marque page intégrée
-Les Archives de la lumière d'éclat chez Gollancz : 30€, 1200 pages environ, couverture rigide, de magnifiques illustrations, appandices et cartes.
-Livre Malazéen chez Leha : 28 € 1000-1200 pages, couvertures illustrées et cartes
-Song of Ice and Fire chez Bantam : 28 € 1000-1200 pages, couvertures rigides et cartes/appendices
Jaworski a bien évidemment écrit bien plus que les 500 pages qui nous ont été servi par les montonnes electroniques.

Alors bon. Le choix de la couverture ne te plaît peut-être pas (je la trouve aussi horrible également) mais cela reste le travail d'un illustrateur.

Ensuite on peut se permettre de critiquer les Moutons sur le découpage de certains ouvrages - notamment les derniers de Jaworski mais les comparer à Pygmallion, c'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité.
D'autant plus qu'avant d'avoir un intégrale de Feu et Sang, Pygmalion a sorti le livre en deux parties en grand format, que la ME appartient au groupe Flamarrion qui a aussi J'ai lu qui réédite à chaque sortie de la moindre news de Game of Thrones tous les livres avec simplement un changement de visuel (parfois simplement une photo de la série). lol

Je ne connais pas le business plan des éditions Leha mais pour une si jeune maison d'édition, la parution du Livre Malazéen apparaît comme surtout un pari et un énorme coup de pub (à raison) quitte à rogner au maximum sur les marges.
Je me trompe sûrement mais je le vois ainsi.

Tout comme défendre les moutonnes électriques c'est également l'hôpital qui se fout de la charité.
Assez marrant de voir que tu ne parles que de deux éditeurs sur les 4 cités.
Et sur Pygmalion je te rejoins, toujours est-il qu'ils ont ensuite sorti une intégrale de très bonne qualité à prix abordable. A t-on la même chose pour les montonnes electroniques ?

Je ne défends absolument pas Les Moutons, bien au contraire suffit d'aller sur le topic dédié à l'autre série de l'auteur.
Oui, une fois la rentabilité bien établie sur une série qui, de toute façon, se vendra toujours comme des petits pains.

Je ne parle pas des deux autres car, à première vue, ce sont des éditions étrangères et que je n'ai jamais eu l'une d'elles entre les mains.


Alea Jacta Est.

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#1102 01/02/2023 11:24:40

Aslan
Souverain de Narnia
Lieu: Narnia
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Re: Critique ! [Récits du vieux royaume - Jean-Philippe Jaworski]

Effectivement, merci de redescendre d'un ton, surtout quand c'est déjà systématiquement le ton adopté dans 3 messages sur 4.


Ô Homme, dit Aslan, voici Cair Paravel aux quatre trônes, et sur l'un d'eux tu dois siéger en tant que roi.

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#1103 01/02/2023 19:41:52

Kelsen Navar
Novice
Date d'inscription: 01/02/2023
Messages: 2

Re: Critique ! [Récits du vieux royaume - Jean-Philippe Jaworski]

Je viens de terminer la lecture de cette première partie du Chevalier aux Épines, et j'ai apprécié cette lecture. Ma lecture de Gagner la guerre remontant à trois ans, je ne me souvenais que très peu de son histoire. J'ai récemment lu la nouvelle Au service des dames du recueil Janua Vera.
Et c'est avec plaisir que j'ai retrouvé le chevalier de Vaumacel.
J'ai eu un peu de mal avec les 100-150 premières pages, car cette partie me semblait être une sorte de quête annexe, mais je pense que par la suite, la quête première d'Aedan se révèlera importante. Mais une fois cette première partie passée, ce fut un plaisir.
Un plaisir de rencontrer ces personnages. Car à mon étonnement, nous n'allons pas uniquement avoir le point de vue du Chevalier aux épines. Je pense au Chevalier de Quéant, la bande de Blancandin, le Grand Bâtard, ou encore Prudence (qui je pense sera un personnage important par la suite). Son chapitre est d'ailleurs l'un de ceux que j'ai le plus apprécié.
Les deux chapitres centrés sur les combats, sont excellents, même si le vocabulaire utilisé par Jean-Philippe Jaworski peut parfois être difficile à comprendre (et m'a souvent obligé à consulter un dictionnaire), on visualise parfaitement ces scènes, on a envie que nos personnages sortent vainqueurs.
J'ai également apprécié les clins d'oeil tout au long du livre à des personnages croisés dans Gagner la Guerre. C'est très léger et ça ne viendra pas perturber les lecteurs n'ayant pas lu les précédents livres de l'auteur.
J'ai trouvé assez mystérieux le trio de chevaliers, et le peu d'informations que l'auteur nous donne sur eux et sur le pays dont il viennent me donnent envie d'en savoir plus. Peut être un jour verrons nous arriver un livre les concernant.
Bref, hâte de retrouver tous ses personnages et de découvrir la suite de l'histoire, surtout après cette fin marquante. L'auteur a du se frotter les mains en nous écrivant cette dernière.


Le Mal est le Mal. Petit, moyen, grand, peu importe, ses dimensions ne sont qu'une question de convention, et la frontière entre ces mots n'existe pas. Je n'ai pas fait que le bien dans ma vie. Mais à choisir entre deux maux, je préfère ne pas choisir du tout.

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#1104 02/02/2023 08:14:17

Kaellis
Petit cauchemar ambulant
Lieu: Nancy
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Re: Critique ! [Récits du vieux royaume - Jean-Philippe Jaworski]

C'est fou parce que moi le récit m'a embarqué dès le début, le ton est donné tout de suite, on sait sur quel style on s'engage - c'est à dire du roman à la voix très médiévale, avec tous ces termes et expressions.
Je peux cependant comprendre que ce soit un style qui ne plaise pas à tout le monde, mais quand j'ouvre un roman de Jaworski, ce n'est clairement pas pour être dans un page-turner, mais pour déguster la beauté des phrases tout en avançant à mon rythme dans le récit.


Memento Mori

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#1105 03/02/2023 11:53:39

Temliw
Elbakinien d'Argent
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Re: Critique ! [Récits du vieux royaume - Jean-Philippe Jaworski]

Même si je suis d'accord avec toi ; la force de Jaworski c'est le style et les dialogues, et même si je suis un fan inconditionnel des romans médiévaux, ici je me suis ennuyé pendant le début du bouquin. Par moments j'ai dû me forcer à avancer et j'en suis le premier surpris.

Mais le rythme est incomparable avec ceux de gagner la guerre ou de même pas mort.  Même si je peux lire une histoire pour la beauté du style, si ce qui s'y passe ne m'intéresse pas, c'est un problème.

Et ici... Ben, à mon sens, c'est le cas.  J'espère que quand les trois parties du livre seront assemblées cette impression s'atténuera, mais malgré tout, même si les deux autres parties  sont exceptionnelles à tous points de vue, elles n'en souffriront pas moins d'une intro au minimum vraiment très lente.

Et j'insiste encore une fois : le style me plaît.  Le problème n'est pas là.  Je le savourerais mieux s'il racontait quelque chose qui m'intéresse (et là, c'est loupé dans mon cas)

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#1106 04/02/2023 00:04:51

UnafricaineaPanam
Apprenti
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Messages: 30

Re: Critique ! [Récits du vieux royaume - Jean-Philippe Jaworski]

Temliw a écrit:

Même si je suis d'accord avec toi ; la force de Jaworski c'est le style et les dialogues, et même si je suis un fan inconditionnel des romans médiévaux, ici je me suis ennuyé pendant le début du bouquin. Par moments j'ai dû me forcer à avancer et j'en suis le premier surpris.

Mais le rythme est incomparable avec ceux de gagner la guerre ou de même pas mort.  Même si je peux lire une histoire pour la beauté du style, si ce qui s'y passe ne m'intéresse pas, c'est un problème.

Et ici... Ben, à mon sens, c'est le cas.  J'espère que quand les trois parties du livre seront assemblées cette impression s'atténuera, mais malgré tout, même si les deux autres parties  sont exceptionnelles à tous points de vue, elles n'en souffriront pas moins d'une intro au minimum vraiment très lente.

Et j'insiste encore une fois : le style me plaît.  Le problème n'est pas là.  Je le savourerais mieux s'il racontait quelque chose qui m'intéresse (et là, c'est loupé dans mon cas)

Je te rejoins entièrement. Et j'ai du mal à progresser pour le terminer.
Déjà dans le très mitigé Rois du Monde, j'avais déjà eu ce ressenti que l'histoire passait parfois trop au second plan par rapport aux interminables descriptions forestières.

Il faut quand même avouer que Jaworski a une véritable obsession pour les fôrets et divers cours d'eau.
De mon point de vue il y a plusieurs éléments qui rendent tout le début du livre vraiment ennuyeux :
-un narrateur omniscient trop éloignée des événements, on est très loin du croustillant point de vue de Benvenuto
-des descriptions de paysage bien trop longues et repetitives qui, on a l'impression, sont là pour mettre plein la vue sur la beauté du style mais ne font pas progresser l'histoire
-un roman "morcelé" par l'éditeur

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#1107 04/02/2023 19:12:38

K.
Féru de mauvais genres
Lieu: Lisière de Brocéliande.
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Messages: 1696

Re: Critique ! [Récits du vieux royaume - Jean-Philippe Jaworski]

J'ai dévoré ce chevalier aux épines sitôt acheté. Un ouvrage enchanteur, toujours aussi joliment écrit mais dans une ambiance -heureusement- fort différente de Gagner la guerre. Le fait d'avoir adoré ce dernier n'empêchait pas d'attendre autre chose pour une nouvelle incursion dans le vieux royaume et en la matière je ne suis guère déçu. Dès les premières pages il nous emporte et l'on se prend à désirer parcourir des chemins de traverse entre les arbres pour en savoir plus et flâner en ces lieux. Peu nombreux sont ceux qui provoquent chez moi, comme Tolkien ou Platteau, pareil sentiment.


Ma bibliothèque en SF et Fantasy

« Cet hiver sera mon dernier. Pourvu que je me baigne dans le sang des Bolton avant de mourir. Je veux le sentir m’éclabousser la face quand ma hache mordra profondément dans un crâne de Bolton. Je veux le lécher sur mes lèvres, et mourir avec ce goût sur ma langue. »
Le Grand Quartaut.

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#1108 18/02/2023 11:11:50

Strannik
Ta'veren
Date d'inscription: 09/05/2015
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Re: Critique ! [Récits du vieux royaume - Jean-Philippe Jaworski]

Fini de lire Le tournoi des preux, et c’est encore un beau cru de Jaworski. Comme évoqué plus haut par d’autres commentateurs, l’écriture est magnifique par sa recherche. Le roman prend un temps, que tous n’aimeront pas, pour installer la présence de la terre et des campagnes dans l’identité du duché de Bromael et y dessiner les conventions sociales de la courtoisie. Je ne suis pas familier des romans médiévaux, mais un certain humour absurde affleure çà et là. Et après un roman et plusieurs recueils de nouvelles, il est amusant de repérer des noms et visages connus et autres petites références, bien qu’elles ne soient absolument pas indispensables pour la compréhension du récit.
Le rythme est plus surprenant : un peu à l’image des rois du monde, le récit alterne entre ellipses et retours en arrière, et parfois annonce la conclusion d’un évènement avant de le décrire. Parmi d’autres procédés, cela permet de surprendre le lecteur, de se focaliser sur la description des évènements plus que leur résolution, mais c’est l’antithèse d’un « page-turner ».  Je ne serais pas surpris si « le conte de l’assassin », le deuxième volet dont le narrateur sera différent, se passe chronologiquement avant le premier, pour expliquer par quelles manœuvres la répudiation de la duchesse Audéharde a été obtenue.

S’il y a aussi une marque de fabrique de Jaworski qui est bien présente, et pour le coup, qui était déjà présente dans la nouvelle où Aedan apparaissait pour la première fois, c’est l’accomplissement par les protagonistes de grands exploits inutiles ou dont le résultat a des conséquences négatives

Spoiler:

Benvenuto accomplissait de grands crimes, une évasion spectaculaire… qui aboutissent à installer un despote à la tête de la république, et cela simplement parce qu’il est payé pour. Bellovèse se bat pour l’oncle qui a tué son père et a cherché à le faire tuer, sauve le siège de cet oncle et l’y réinstalle alors qu’il l’avait presque perdu, simplement pour voir cet oncle tout gâcher (certes pour tenir un serment religieux). Aedan se fait le champion d’une dame et finit par commettre un crime et se faire une assez puissante ennemie, simplement pour gagner du temps sur son voyage (à destination de laquelle il manquera de peu de mourir). Ici, les protagonistes, les chevaliers du dedans, parviennent à remporter la première journée, en ayant essuyé force horions,  et tout ce qu’ils y gagnent vraiment, c’est un second service qui se passe encore plus mal, tout cela alors que la narratrice nous a déjà annoncé le gâchis que représentait cette mêlée. De même, Aedan parvient à retrouver les enfants enlevés, mais ne les délivre pas et ne semble pas se questionner outre mesure sur le pourquoi des agissements des elfes.

Supputations ludiques entre lecteurs :

Spoiler:

Identité de la narratrice et sa localisation :
Certains l’ont déjà deviné, la narratrice est Lusinga : par la référence au peigne qui la liait à un chevalier elfe dans la troisième hypostase, par les livres partiellement brûlés par un incendie duquel elle a réchappé, par la mention d’un archimage elfe comme mentor, par ses ambitions perdues à Ciudalia… cependant, sa situation reste très floue, aussi bien temporelle que géographique.
Temporelle, parce que la narratrice précise qu’elle venait d’entrer dans cette maison alors que le tournoi avait lieu, mais plutôt dans le récit, elle parle du texte de l’aventure du mort jaloux comme l’oeuvre de Devin de Belcatsel, auteur qu’elle indique être au crépuscule de sa vie à l’époque des évènements, et mort depuis. Ce qui signifie qu’au moment où elle s’exprime, il s’est déjà passé au moins quelques années, sinon plus. 
Géographique, parce que la maison où elle se trouve est composite, faite de plusieurs styles (ciudaliens, ressiniens, elfiques) appartenant à diverses contrées du Vieux Royaume. De sa fenêtre qui donne sur le jardin, elle peut voir l’horizon bleuté de golfes, de forêts et de montagnes lointaines. La demeure se trouve donc près de la mer. La région où elle est sise n’est pas Llewynned ou les 5 vallées, puisque la narratrice suppose que c’est pour entre autre la délivrer que les 3 elfes ont quitté leur propre contrée.
La demeure semble particulièrement vaste avec ses galeries et patios… et vide de domestiques. Les cours intérieures sont si sombres que la narratrice doit s’y déplacer avec une bougie, malgré la présence de moucharabiehs. L’aile ressinienne, comporte une bibliothèque assez vaste pour être comparée à la grande bibliothèque d’Elyssa pour l’académie. D’ailleurs, le jardin sauvage, l’aspect désolé de la bâtisse alors qu’elle regorge de trésors livresques suggère qu’elle se trouve dans un endroit peu accessible et isolée… à moins que ce ne soit la réputation du maître des lieux qui tiennent tout curieux à l’écart.
Un détail intrigant est que la narratrice se trouve toujours cloitrée dans une maison dont elle a pourtant les clés. Elle pourrait donc s’échapper d’une maison dont elle craint les autres habitants (elle craint d’attirer leur attention par le simple fait de donner un coup de balai dans ses appartements). Sachant qu’elle espère qu’il n’y a pas d’autre trousseau de clefs que celui qu’elle détient, cela signifie que les voisins en question sont aussi des prisonniers, ou en tout cas qu’ils ne sont pas totalement libres de leurs mouvements. Comment font-ils pour se nourrir ? à moins qu’ils n’en aient pas besoin. L’ancien propriétaire est enfermé dans la cave, mais il semble plus libre de ses mouvements la nuit, suggérant une nature fantastique.
Un des voisins est dit avoir été un des déclencheurs de la guerre. Dans une maison emplie de livres, je me demande s’il ne s’agit pas de Benvenuto ayant embrassé sa carrière d’écrivain.
Autre détail, la narratrice n’est pas la propriétaire de la maison, mais certaines pièces contiennent des objets qui lui ont appartenu. Il est néanmoins possible que ses effets aient été offerts au véritable propriétaire en sus de sa personne.
Elle affirme qu’elle aurait pu se rendre au tournoi, donc de façon physique : elle n’est donc pas à priori, un fantôme. Mirabilis vient d’ailleurs manger dans son assiette.
L’aspect d’abandon de la bâtisse, le caractère fantastique de ses habitants, ou du moins de son propriétaire, me suggère que l’endroit soit partiellement ou totalement situé dans l’entremonde/l’empyrée, plutôt que dans le monde physique. Si

Césarino sénateur, ou l’absence de Belisario :
Dans Gagner la guerre, le retour de Belisario laissait présager que Belisario, l’héritier du podestat, allait être enchaîné à son destin curial. Or c’est son cousin que l’on retrouve sénateur ! Soit les Rasicari ont tellement pâti de la guerre civile Ciudalienne que Césarino a récupéré le siège de sa famille d’origine, soit il a récupéré celui du Podestat, dont il était un héritier supplétif. Donc soit le Podestat est décédé, ou plus probablement, il jouit d’un nouveau statut supérieur à celui de sénateur, et a transmis son propre siège, voire en a créé d’autres pour sa Maison. Dans tous les cas, où est passé Belisario ? Il a été éduqué et fait chevalier par l’Ordre du sacre, il est le frère de la nouvelle duchesse, un de ses compagnons, Sornehan de Landefride, est un cousin de Lanval, l’héritier ducal… il ne manque donc pas de liens dans le roman qui nous occupe. Pourtant il n’est mentionné qu’une seule fois, sans être nommé, par Blancandin, lorsque celui-ci énonce que le Sacre pourrait soutenir Clarissima. Au passage, on peut se demander la raison de la présence de Césarino. Le fait qu’il possède des armoiries et soit équipé en chevalier à la mode bromalloise suggère qu’il est plus présent en Bromael qu’à Ciudalia : il n’aurait pas besoin d’un tel équipement s’il n’était présent que pour une brève visite.  Ce qui est surprenant pour un sénateur. Sa présence soutenue a-t-elle pour raison d’épauler Clarissima ou pour la surveiller, puisqu’elle s’était jouée de lui dans le précédent roman ?

Les enfants :
je trouve qu’il y a un parallèle curieux entre les enfants enlevés par les elfes, le fait qu’ils les habillent richement, les sélectionnent pour la maîtrise de la magie au profit d’une enchanteresse peu scrupuleuse, et les enfants prématurément vieillis et richement habillés mentionnés dans « Gagner la guerre ». à se demander si elle n’est pas aussi à l’origine de l’infortune de ces derniers. On frémit à l’idée alors de ce qui risque d’arriver à la plupart de ces enfants quand la Lissandière enjoint les elfes à ne pas hésiter à écrémer.

Restauration de la Leomance
On le sait à la fin de « Gagner la guerre », Léonide Ducatore a conclu par le truchement de Sassanos un arrangement avec les deux archontes du culte du Désséché. Ceux-ci cherchant à restaurer le royaume de Léomance, Le podestat cherche probablement à leur faire élire comme héritier du royaume un membre de sa lignée. Belisario pourrait être ce candidat… ou bien le fils de Clarissima ? Celle-ci a nommé l’enfant qu’elle a eu de Ganelon « Laegaire ». Comme les chevaliers s’en offusquent, il s’agit d’un nom d’empereur. Toutefois, le dernier empereur à avoir porté ce nom est Laegaire III, qui s’est distingué en créant la religion cyclothéiste, pour harmoniser les cultes. Ce que les archontes et leurs partisans au sein du culte considèrent comme une hérésie. La question est de savoir à quel point Clarissima est au courant des projets de son paternel. Si elle l’est, elle cherche sans doute à promouvoir son fils comme candidat au trône de Léomance. Mais son rejeton est-il le candidat du Podestat, ou un concurrent ? Cette deuxième possibilité lui offrant une manière de revanche contre son père.

Signification de noms :
Méléagant, dans la légende arthurienne, est le chevalier félon qui enlève la reine Guenièvre. Dans le roman, il est celui qui enlève la duchesse. Ouacre a un nom auquel il ne manque qu’un p en initial, au vu de ses coups-fourré.
Frère Calliphore est un nécromant du culte du desséché, les croquemorts du vieux royaume. Calliphora est un genre de mouche particulièrement attirée par les cadavres.
Nécrophore taricheutès : taricheutès est un mot grec désignant une embaumer.

Sinon, pour la suite, j’ai hâte de voir la tête de Méléagant quand il rentrera dans son château à la Castlevania et en découvrira les probables nouveaux occupants, qui risquent de bien y correspondre.

Dernière modification par Strannik (18/02/2023 11:21:00)

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#1109 22/02/2023 06:36:43

Aerendhyl
Elbakinien d'Argent
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Re: Critique ! [Récits du vieux royaume - Jean-Philippe Jaworski]

Terminé également "Le tournoi des preux" et comment dire... Mon dieu que c'est long à démarrer... neutral

Aucun problème avec le style de l'auteur qui montre - une fois de plus - qu'il est un redoutable écrivain maîtrisant à la perfection son sujet et l'ambiance qu'il souhaite imprégner à son roman.
Par contre sur 520 pages, j'ai trouvé facilement qu'il y avait 250 à 300 pages de trop. J'ai eu véritablement le sentiment qu'en cherchant à démontrer sa maîtrise de la langue et du style, Jaworski se perdait dans les tournures de phrase, dans les descriptions afin de renforcer l'immersion et bon sang qu'est-ce qu'on s'en fiche tongue

Par contre une fois le roman lancé - aux alentours de la page 300 - c'est impossible de reposer le livre et c'est du grand cru en effet !
J'ai quand même refermé le livre avec ce dernier rebondissement en me disant : vivement la suite !


Alea Jacta Est.

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#1110 01/03/2023 21:49:02

Mirabilis
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Re: Critique ! [Récits du vieux royaume - Jean-Philippe Jaworski]

Comme plusieurs d'entre vous, je viens aussi de terminer le "Tournoi des Preux" et le roman m'a emballé.

Je rejoins Strannick et K qui auront pu être sensibles à cet hommage à la matière de Bretagne, tout en descriptions et impressions qui donnent de l'épaisseur à un monde imaginaire.
Je suis bluffé par le style et la construction du livre qui peuvent perdre le lecteur dans ses certitudes  : qui est véritablement le personnage principal (comme dans la geste arthurienne), quelle en est réellement l'histoire ?

Les morceaux de bravoure sont intenses, si on dépasse l'obstacle de la terminologie qui n'en est pas vraiment un, à condition de se laisser porter.
D'un premier abord les protagonistes sembleraient archétypaux mais l'évolution du récit vient révéler de nouvelles facettes qui troublent leur image (ex le point de vue de la Duchesse sur les évènements du tournoi de Gaudemas).
Enfin si l'univers semble "low fantasy", la magie fait de courtes apparitions qui éclairent le récit et lui donne plus de profondeur surtout en ce qui concerne l'intrigue principale. Dans le prolongement, le traitement des elfes est remarquable d'étrangeté et de merveilleux.

Le tour de force est qu'en plus d'une construction qui fait songer aux épreuves de courtoisie et par ses méandres, au labyrinthe médiéval (sublimés lors du changement de camps que l'on observe, qui advient le long de la magistrale description d'un cours d'eau), ce roman est le miroir de Gagner la Guerre (qui a beaucoup fait pour la notoriété de l'auteur).

Spoiler:

En effet, pour résumé grossièrement, le plus ancien des deux s'ouvre sur une action criminelle et va se poursuivre par l'établissement d'une paix qui sert une ambition politique. Là où le Chevalier aux Epines commence par un morceau de bravoure, progresse vers une terrible guerre, annoncée par de sombres présages et s'achève par un crime.

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#1111 25/03/2023 22:49:07

UnafricaineaPanam
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Re: Critique ! [Récits du vieux royaume - Jean-Philippe Jaworski]

J'ai enfin fini le bouquin.
Note finale : 4/10

Comme la plupart d'entre vous, j'ai trouvé que c'était une bien piètre introduction en la matière : longue, fastidieuse et manquant de saveur tranchant clairement avec le mordant de Gagner la guerre.
Je rejoins ainsi les avis de Aerendhyl , Temliw ou de Kelsen Navar : les 300 premières pages ne sont qu'une longue logorrhée descriptive sur les divers cours d'eau de taille variable traversant des forêts européénes à l'orée du printemps. Jaworski étale inutilement toute sa maitrise de la langue, s'épanche et au final se contemple en train d'écrire au détriment du plaisir du lecteur.
Le problème ne réside pas dans le style d'écriture, qui est toujours aussi efficace mais bien dans le peu d'intérêt et la lassitude provoquée devant la redondance des descriptions bucoliques/forestières.
Bref je ne souhaite pas passer 4 pages à remonter un cours d'eau lorque celui-ci n'a aucun intérêt particulier pour l'histoire. Et ce d'autant plus que quelques dizaines de pages plus loin on retrouve la même description d'un autre cours d'eau qui dure 3 pages. 
Comme dit la comparse au dessus :

bon sang qu'est-ce qu'on s'en fiche

Et au contraire, les descriptions qui, à mon sens, auraient pu être plus détaillées sont celles sur les différents personnages, les lieux de vie, les moeurs et les coutumes, les bannières, les armoiries, les armes trop vite expédiées ou palissant devant celle d'une forêt couverte de brume...
Le fait que les paysages sont plutôt très familiers, rend les descriptions d'autant plus fades et soporifiques.

Cette partie descriptive pseudo-écolo, longue de 300 pages représente environ 60% du roman, ce qui explique que je ne lui accorde que 40% de la note maximale. Un roman plus long par exemple de 800 pages aurait rendu cette partie plus digeste.

Je trouve que Jaworski cherche également parfois trop le cliffhanger artificiel dans les moments clés.
La narration omnisciente s'avère aussi un choix peu judicieux au final : quand les événements sont relatés au passé, la mémoire n'étant pas infaillible

Spoiler:

à part peut-être celle du chat noir

il devrait y avoir un travail sur les sources à mettre en évidence : nature des sources, véracité, croisement des sources, origine...comme on peut le voir dans Feu et Sang
ici trop peu abordé.

Tout n'est pas catastropique pourtant.
Les scènes d'action au tournoi sont bel et bien épiques. Je dois avouer que quelque chose me turlupine cependant : le manque de sang durant les combats

Spoiler:

hormis à la dernière scène quand Benvenuto occit Vaumacel

Les dialogues sont également bien maîtrisés et plutôt jouissifs.

Un seul mot pourrait qualifier ce roman : frustrant. Frustrant comme les 300 premières pages de description écologiques et frustrant comme les 200 dernières pages terminées trop abruptement sur un cliffhanger de pacotille. Frustrant quand on sait qu'il s'agit du même auteur que Gagner la Guerre!

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#1112 Hier 16:02:14

K.
Féru de mauvais genres
Lieu: Lisière de Brocéliande.
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Re: Critique ! [Récits du vieux royaume - Jean-Philippe Jaworski]

Il est toujours intéressant de constater, selon les sensibilités et les parcours de lecteurs, à quel point les ressentis sont différents. Le début de ce livre faisant à mes yeux une bonne partie de son charme envoutant. Je peux comprendre ce que tu as pu ressentir mais cela m'est autant étranger que ces lecteurs qui soupirent devant les descriptions et lenteurs de Tolkien.
Le style adopté par Jaworski est ici un bel hommage -bien que trop bref- à la matière de Bretagne.


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