Idem

Merci beaucoup pour la chronique !
J'avais un peu délaissé Grimbert mais ton avis me donne envie de découvrir ce tome
Hop, ajouté dans la liste !

Bien attiré par la critique. Mais pour le moment, ca ne semble pas encore être dispo en numérique.

Un one shot sympathique !
Certains chapitres sont très puissants, notamment au niveau de la manière dont certains personnages meurent…
La fin est intéressante, bien trouvée sans être ultra surprenante. L’épilogue est censé ouvrir la réflexion, j’ai moins accroché.

Je trouve aussi que la manière d'écrire les personnages dans ce roman par P. Grimbert est à la fois rapide et efficace. Vu le contexte et le but du livre, cela ne m'a pas dérangée qu'ils ne soient pas trop fouillés. En fait, j'ai l'impression qu'il a cherché à voir jusqu'à quelle économie de moyens il était possible d'aller pour camper un personnage, en se servant des stéréotypes tout en y apportant quelques nuances.

Pour ce qui est du dénouement :

Spoiler:

le manque de logique dans les dernières pages ne m'a pas dérangée, probablement parce que j'étais séduite par ce retournement de vision qu'elles nous proposent : de l'idée de dieux omnipotents qu'il faut implorer pour obtenir leurs bonnes grâces, on passe à la vision de héros qui se sacrifient pour maintenir la cohérence du monde, mais qui sont vus comme des dieux de l'extérieur.

Pourquoi les a t-on enfermés ? Qui sait ? L'expédition en elle-même semblait irrationnelle dès le début. Peut-être a t-on pensé à l'extérieur que cela faisait trop longtemps qu'ils étaient là-dedans et qu'il n'était plus utile d'avoir des portes ouvertes ? Parce que les créatures de la montagne commençaient à sortir et à se répandre dans le monde ? Parce qu'on s'est avisé que garder les portes ouvertes pouvait indisposer les dieux ?

Pourquoi sont-ils hissés au rang de divinités ? A cause du pouvoir de suggestion du personnage de la chanteuse amplifié par le cristal ? Parce qu'il est essentiel que l'on continue à croire aux dieux et que l'on se souvienne du sacrifice pour que, au moment où il faudra passer le relais, où le monde sera à nouveau en péril, on le renouvelle ?

Il y a pas mal de zones de flou, cela laisse le champ libre à l'imagination, et cela conserve cette notion de mystère, entre ce que l'on peut savoir, ce que l'on ne sait pas, de l'intérieur, de l'extérieur, ...

Spoiler:

Ah oui, c'est effectivement assez sombre, mais on était prévenu que c'était un roman basé sur l'horreur : les personnages tombent comme des mouches, sont persécutés par des bestioles dégoûtantes comme les insectes géants, les "bons" comme les "mauvais" y passent, et s'ils survivent, c'est pour devoir supporter le poids de la survie du monde sur leurs épaules comme Atlas. On devine que leurs pouvoirs grandissent et deviennent divins, une partie d'entre eux on survécu et ils ont réussi leur mission, mais le prix à payer est terrible.

Je ne sais pas s'ils ont pû sortir, peut-être que le choix est laissé aux lecteurs, en effet. Pour ma part, je pense qu'à force de grandir en pouvoir à proximité du cristal, ils ont la capacité d'inspirer les mortels et de donner une vision de leur réussite, comme de vrais dieux. Même si ce n'est pas un récit, cela reste des images transmises par l'inconscient ou quelque chose comme ça.

Je ne sais pas si tu as lu le cycle de Ji. Si ce n'est pas le cas, ne lis pas le spoiler qui suit.

Spoiler:

Je pense en fait au Jal où se trouvent les dieux dans le cycle de Ji. Ce sont bien des êtres qui existent et qui ont une sorte d'influence sur l'existence des mortels, qui leur envoient des images, des rêves et participent à l'équilibre du monde. Ils sont aussi nourris de leurs rêves si je me souviens bien. Mais là, dans le Sang des Parangons, on a des humains sacrifiés tous les millénaires pour faire de nouveaux dieux qui veilleront sur l'équilibre du monde, mais au lieu de vivre innocemment dans un beau Jardin, ils sont enfermés dans une sorte de tombeau au fond d'une Malefosse. Qui sait, ils ont essayé d'inspirer aux mortels qu'ils ont réussi et sont devenus des dieux pour garder un contact avec l'extérieur et y puiser leurs forces pour continuer leur tâche.

C'était un plaisir.

Si tu as peur de t'embarquer dans une lecture trop longue, les trois premiers volumes, le Secret de Ji, se suffisent à eux-mêmes. Les gardiens de Ji et les enfants de Ji sont une déclinaison, une sorte de bis pour les lecteurs qui en veulent vraiment plus. En tout cas, c'est assez facile à lire, et si tu as accroché à la manière d'écrire de l'auteur, cela te plaira sans doute. Enfin, il faut quand même admettre que sur le Sang des Parangons, il a à mon sens un peu noirci le trait de son style habituel. A toi de voir !