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Signal d'alerte

Titre VO: Trigger Warning: Short Fictions And Disturbances

ISBN : 978-006233026-0
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Neil Gaiman

Magie, monstres, mythes et miracles…
Neil Gaiman décline librement poésie, fantastique, science-fiction, conte de fée.

Critique

Par Gillossen, le 05/03/2015

A l’occasion de la parution de Trigger Warning, comme avec les deux précédents recueils de nouvelles de l’auteur, il est temps peut-être de faire le point sur ce volet de la carrière de Neil Gaiman. On retrouve en effet ici une compilation de ses textes éparpillés ces dernières années dans diverses anthologies (ou opérations spéciales, comme son partenariat avec BlackBerry), si l’on met de côté la présence d’un seul inédit au sommaire.
En préambule, l’auteur revient sur la genèse de chacune de ces nouvelles, avec une série d’anecdotes plus ou moins dignes d’intérêt. On retiendra notamment celle concernant le pauvre Jonathan Strahan, à qui Gaiman promet souvent un texte pour mieux le lui enlever pour en faire autre chose, comme ce fut le cas pour L’océan au bout du chemin, envisagé au départ comme une nouvelle. Gaiman s’épanche largement (Il nous rappelle même tous les prix qu’il a pu remporter…), abordant des points tels que la zone de confort des lecteurs comme des écrivains, les masques que nous portons les uns et les autres dans la vie ou prévenant ses lecteurs justement que les histoires rassemblées sous une très jolie couverture se finissent en général toujours mal au moins pour l’un des protagonistes. C’est d’ailleurs sans doute le véritable point commun de tous ces textes, à savoir la sensation de danger et une certaine noirceur.  
Pour le reste, le recueil alterne entre le bon, le très bon, et le plus commun, par exemple avec un texte tel que The Lunar Labyrinth, dont on devine la fin… dès le début et ce sans le sentiment d’inéluctabilité que l’on était en droit d’attendre d’un tel parti pris. Cela dit, le plus souvent, comme le veut la règle avec Neil Gaiman, on se demande « Mais pourquoi personne n’y avait pensé plus tôt ? », tant la simplicité et le potentiel de ses concepts nous sautent aux yeux. C’est le cas en particulier dans The Thing About Cassandra, qui réussit même à nous surprendre, pour le coup.
C’est également un plaisir de retrouver l’univers de son American Gods et le personnage d’Ombre, au destin toujours aussi compliqué. C’est d’ailleurs le seul inédit du lot et prenez attention à son titre à double sens (en anglais du moins, à savoir, “Black Dog”.) On oscille tout au long du recueil entre le touchant (Feminine Endings, perturbant à sa façon), le passable (And Weep, Like Alexander) ou le simplement distrayant, comme dans le cadre de cette nouvelle estampillée Doctor Who période Amy et Rory, avec une apparition de Margaret Thatcher. Et là, croyez-moi, la nouvelle devient vraiment effrayante, et il n’est pas question de plaisanter !
En tout cas, Gaiman n’a rien laissé de côté pour établir son copieux sommaire, pas même The Sleeper and the Spindle, paru il y a quelques mois à peine en version illustrée.
Si vous avez suivi de près l’auteur et si vous êtes amateurs de nouvelles, alors vous aurez donc en réalité peu de surprises à attendre de la part de ce recueil. Mais il n’en demeure pas moins d’une belle constance, Neil Gaiman se montrant fidèle à lui-même et à ses thèmes de prédilection. Si la magie n’est jamais loin, ce sont bien ses personnages et leurs failles, leurs peurs, qui lui tiennent le plus à cœur.

Mise à jour du 20 octobre 2018 :
Parution de la version française. 

8.0/10

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