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Celui qui dénombrait les hommes

Titre VO: This Census-Taker

ISBN : 978-226511719-8
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : China Miéville

Comme suspendue dans les airs, la ville est à cheval entre deux montagnes, coupée par un gouffre, réunie par un pont. Un pont dont les orphelins livrés à eux-mêmes ont fait leur royaume.
Plus haut dans la montagne, à l’écart de l’agitation de la cité peuplée de marchands, de marginaux et de magiciens, vit le faiseur de clés, avec sa femme et leur enfant. Un jour, son fils déboule dans les rues, comme s’il avait le diable à ses trousses. Son père a tué sa mère, et l’a jetée dans un trou si profond que l’on n’en voit pas le fond, affirme-t-il.
Mais faute de preuve, on préfère ne pas le croire. Alors c’est auprès des enfants du pont que le petit garçon va se réfugier. Jusqu’à ce que son père le retrouve.
Heureusement, bientôt, arrive en ville un recenseur, celui qui dénombrait les hommes…

Critique

Par Gillossen, le 22/02/2016

On le sait déjà, China Miéville publiera deux romans cette année, après s’être fait un peu plus discret sur ce plan-là depuis quelques temps. 
This Census-Taker est le premier des deux, une étrange plongée dans un univers à part, où le “jeune” narrateur que l’on suit, malgré des repères flous, nous entraîne tout d’abord au cœur de la relation non moins étrange de ses parents et de leur vie de famille, dans une maison décrépite à l’écart des autres… et qui prend parfois des allures de prison, même mentale. Il livre surtout le portrait d’un père aussi inquiétant que singulier. Il fabrique des clés, certes, mais dans quel but ? Que recherche vraiment ses clients ? Pourquoi dégage-t-il tant de noirceur à peine rentrée ? 
Bien des questions auxquelles l’auteur ne répond parfois qu’à demi-mots. Et le lecteur de tourner les pages en se posant tout autant de questions que le personnage principal, jusqu’à un “incident” qui va bouleverser son existence, alors que ce dernier revenait patiemment mais implacablement sur son enfance, sans que l’on sache non plus toujours faire la part des choses entre réel et imaginaire.
Il faut dire que Miéville nous dépeint un protagoniste forcément abîmé par la vie et qui ne risque pas d’avoir pu s’épanouir dans un contexte plein de non-dits et de mystères tous plus sombres les uns que les autres, à l’image du rôle exact du “Census-Taker” en question (un agent-recenseur en français) dans le titre, qui n’est peut-être, lui aussi, pas celui qu’on croit. 
L’auteur multiplie les faux-semblants sur le fond tout en s’attaquant aux codes de la fiction gothique sur la forme, non pas pour s’en moquer ou les suivre à la loupe, mais pour mieux s’en imprégner et faire ce qu’il fait finalement de mieux : du Miéville. Attention toutefois, si vous êtes amateurs d’intrigue particulièrement structurée, de rebondissements par dizaines ou d’univers de grande ampleur (comme l’auteur a déjà pu le faire par le passé), il vaudrait sans doute mieux attendre son autre roman de l’année, The Last Days of New Paris. Ce qui ne signifie pas que cette histoire finalement intime et à l’échelle “modeste” ne mérite pas d’être lue, loin de là. 

Mise à jour :
Parution de la traduction française le 12 octobre 2017 chez Fleuve Editions
Parution de la version poche chez Pocket

8.0/10

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