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The Mirror Empire
ISBN : 978-085766556-0
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Kameron Hurley
Alors qu’une catastrophe planétaire menace, une orpheline se retrouve arrachée à son monde et finit impliquée dans une guerre aussi ancienne que l’univers lui-même.
Dans le royaume glacé de Saiduan, des envahisseurs venus d’ailleurs massacrent des cités entières, ne laissant derrière eux que des cendres et des ruines. Au coeur de ce conflit, les pacifistes Dhai, autrefois esclaves des Saiduan, sont maintenant en position de force car leurs anciens maîtres ont besoin d’eux.
Alors que l’étoile noire apportant ces cataclysmes approche, un souverain illégitime essaie de réunir un pays divisé par la guerre. Un jeune guerrier doit trahir sa famille pour se sauver. Et un général à moitié Dhai doit choisir entre l’éradication du peuple de son père ou sa loyauté envers son Impératrice.
Critique
Par Gillossen, le 23/12/2014
Avec le premier tome de The Worldbreaker Saga, Kameron Hurley, auteure américaine avant tout connue pour ses nouvelles et ses romans de SF, a fait un peu en Fantasy cette année ce que Ann Leckie avait fait l’an passé outre-Atlantique pour la SF, avec son Ancillary Justice. Pour résumer, il s’agit dans les deux cas de romans qui ont fait beaucoup parler d’eux pour leur traitement pour le moins original de certains points.
The Mirror Empire se distingue dès le départ pour le foisonnement de son univers, ou plutôt de ses univers et de toutes les trouvailles et idées de l’auteur. Il est ici question de mondes parallèles, de genres (on en compte plusieurs, les femmes ont la mainmise sur la guerre par exemple et l’un des personnages principaux change tout simplement de sexe), de magie aux codes surprenants, de végétation douée de raison… Cette chronique tout entière pourrait se résumer à faire la liste de tous ces ingrédients, mais vous ne seriez guère plus avancés pour autant.
Ce dont le lecteur doit bien avoir conscience, c’est que Hurley ne renonce jamais à la dimension épique de son intrigue. Ce n’est pas qu’une notion qu’elle s’amuse à détourner, voire à contourner. Nous sommes bel et bien plongés dans un roman de fantasy épique qui ne renie pas son identité, au contraire. C’est même l’une de ses grandes forces : embrasser cette caractéristique pour mieux y inclure toutes sortes de traits originaux qui ne sont pas là uniquement pour une question d’apparence.
Si l’on retrouve ainsi l’équivalent des Elfes (Les Dhai), c’est un peuple avant tout étrange, comme le reflet distordu de la vision traditionnelle que l’on s’en fait. Mais on peut également croiser un empire de conquérants fort classique en apparence, le tout se mêlant de façon parfaitement homogène. Malgré une abondance de fils à démêler dans un premier temps, l’intrigue majeure de ce premier tome s’avère solide et prenante, mais ce sont bien les à-côtés qui font la saveur de ce roman et lui permettent d’ailleurs de s’élever largement au-dessus de la masse.
Sur un plan littéraire, la prose de Kameron Hurley n’est pas particulièrement soutenue. Elle fait visiblement partie de ces auteurs qui se mettent avant tout au service de leur histoire et elle s’acquitte de cette tâche avec talent. Aucun faux pas pour autant, évidemment, mais on retient avant tout la force de son imagination et de ses choix, à l’image par exemple du traitement de la violence.
Ici, il n’est pas question de batailles gigantesques et de stratégies habilement menées, mais avant tout des conséquences de cette violence, aussi bien sur un plan physique que psychologique. Les choix de l’auteur sur le genre impliquent également de jongler avec les pronoms, ce qui peut distraire au départ, mais, plus globalement, la présence d’un glossaire se révèle justement utile. On ne peut pas vraiment faire de ses hésitations nées de nos habitudes bousculées un défaut, au contraire peut-être de passages clairement faits pour renseigner le lecteur, passages qui ne sont parfois pas assez intégrés dans le récit.
Mais au-delà de tous ces éléments pris séparément, l’auteur a su bâtir un premier tome dans lequel ils se rejoignent tous pour former un tout cohérent, et pas pour servir de métaphores à l’actualité de nos propres sociétés. A l’image de ce final qui relie plusieurs sous-intrigues tout en ouvrant de nouvelles perspectives à l’échelle d’un univers encore bien plus grand que ce que l’on pouvait l’imaginer, The Mirror Empire constitue une lecture à conseiller à tous, aux amateurs de fantasy épique pure et dure comme à celles et ceux qui recherchent l’originalité, mais l’originalité avec un but bien défini.
Le tome 2, Empire Ascendant, est quant à lui attendu pour septembre 2015 et c’est peu dire que l’on suivra l’avancée de cette trilogie avec impatience.
8.5/10
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