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The City & The City

ISBN : 978-226509065-1
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : China Miéville

Prix Elbakin.net 2012 - Meilleur roman fantasy traduit

Censuré !

Critique

Par Zedd, le 06/11/2011

Comment vous parler de mon coup de cœur de l’année, sans vous en spolier tout l’intérêt ?
Difficile en effet de chroniquer The City & the City sans le dépouiller de toute sa saveur ou tout du moins, d’une grande partie de celle-ci.
Car le nouveau roman de China Miéville repose sur une seule idée, mais une « idée-putain-qu’elle-est-bonne », une idée comme on en rencontre tous les dix ans. Alors, plutôt que de prendre le parti de la dévoiler, quitte à vous convaincre de le lire à tout prix, je vais essayer de ne pas révéler l’atout principal de The City & the City, quitte à vous perdre. Je pense sincèrement qu’il faut la découvrir soi-même pour en apprécier toute l’originalité, toute la force.
Il y a tout d’abord ces trente premières pages, où l’on ne comprend pas toujours tout ; outre les néologismes habituels de l’auteur anglais, il y a ce manque, cette cassure, cette impossibilité. Difficile de réussir à mettre des mots dessus ; d’ailleurs, China Miéville en a inventé de nouveaux (et sa traductrice, dont on peut ici saluer le travail, avec lui). Et puis, petit à petit, on raccroche les wagons, on comprend, on saisit le génie de cette idée, ce « et si… » que seule pouvait avoir la figure de proue du mouvement New Weird.
Dans The City & the City, Miéville a laissé derrière lui le foisonnement, et privilégié la qualité à la quantité. Il a réussi à canaliser son imagination, en greffant son idée sur le squelette d’une intrigue de polar tout ce qu’il y a de plus classique : une femme est retrouvée morte… un détective est dépêché, et… et… etc… Il en résulte un roman plus calibré que ses productions habituelles, plus facile d’accès, plus mature aussi. Exit les longueurs et les approximations, les défauts récurrents de l’écrivain.
Que les fans ne s’imaginent pas pour autant que l’auteur a choisi la facilité, bien au contraire, il épure son récit et son style, nous livre ce qui constitue à la fois son roman le plus ambitieux, dans le fond comme sur la forme, mais aussi son œuvre la plus aboutie. L’occasion peut-être pour ses détracteurs de réviser leur jugement avec The City & the City, lauréat du dernier Hugo (à égalité… mais cela ne lui enlève rien, tout au contraire, on a encore plus hâte de mettre la main sur le second gagnant : La Fille automate de Paolo Bacigulapi – à paraître début d’année prochain au Diable Vauvert) et de tous les prix possibles et imaginables, dont un World Fantasy Award.
Quant à celles et ceux qui ne le connaissent pas, qu’ils aiment ou non le fantastique et la fantasy, ils découvriront un roman original, vraiment original, une porte d’entrée sur l’un des auteurs les plus importants de l’Imaginaire, qu’il soit classé dans les littératures de même nom, ou en littérature générale, comme c’est le cas pour cette traduction français qui fait le pari du policier.
Bref, une idée comme on en rencontre tous les dix ans, pour un œuvre vertigineuse, éblouissante, le chef-d’œuvre de China Miéville – enfin.
The City & the City est le roman à lire cette année.

9.0/10

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