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Tant que nous n'aurons pas de visage

Titre VO: Till We Have Faces

ISBN : 978-284337622-1
Catégorie : Jeunesse
Auteur/Autrice : C. S. Lewis

Le roi de Glome a trois filles : Orual, la malaimée, Redival, jalouse et belliqueuse, et enfin Istra, enfant dont la beauté surnaturelle et les dons de guérisseuse vont bientôt lui valoir l’adoration du peuple et l’ire de la déesse Ungit et de son clergé.
Après une saison terrible de sécheresse et de famine, le roi, acculé par les prêtres, consent à offrir Istra en sacrifice au monstre de la montagne, créature de la déesse.
Pour venger sa sœur, Orual se lance dans une lutte acharnée contre son propre père, les traditions de son royaume et la tyrannie d’Ungit. Elle ne pourra compter dans sa quête que sur deux alliés : le Renard, son précepteur grec qui rêve de faire d’elle une monarque éclairée, et Bardia, le capitaine des gardes, qui l’aidera à devenir une guerrière accomplie.

Critique

Par Vermithrax, le 25/10/2011

Tant que nous n’aurons pas de visage, traduction littérale du titre original, se révèle à l’évidence une relecture du mythe de Cupidon et Psyché, mythe qui fascina toujours C.S Lewis, un C.S Lewis qui sortait tout juste de l’univers des Chroniques de Narnia au moment de la parution de ce roman.
Mais c’est un titre qui prend tout son sens à la lecture de l’ouvrage, et notamment à travers le portrait (sic…) d’Orual, personnage ambigu et attachant qui s’embourbe longtemps dans des contradictions qui semblent lui échapper. Et, comme le rappelle le propos du livre, attention à la portée de ses actes…
Sans verser pour autant dans la parabole, l’auteur nous pousse à nous interroger sur la nature même de l’amour, souvent soumis aux voiles de l’illusion. Au plus près de ses personnages, C.S. Lewis invite le lecteur à la réflexion, mais, tout en retenue, il se garde bien de tomber lui-même dans les pièges qu’il tend à ses protagonistes, pour mieux détourner l’attention du lecteur.
Lent, le récit n’en demeure pas moins réellement prenant au fil des pages, car particulièrement bien conçu, mais aussi bien écrit, ce qui ne gâte rien. On est d’ailleurs souvent très loin de la naïveté la plupart du temps bon enfant d’un Narnia. On notera tout de même un dernier acte qui aura peut-être tendance à déconcerter certains lecteurs, car accordant une (trop ?) grande part au symbolisme et à la vision philosophique du mythe d’origine que Lewis a donc remodelé petit à petit sous un angle différent, en lui offrant pour commencer un autre cadre.
Par conséquent, entre son ambiance assez particulière et la volonté de l’auteur d’aller jusqu’au bout de sa relecture, d’aborder des notions comme le libre-arbitre ou l’obscurantisme sans pour autant avoir recours à une banale histoire d’aventure, on pourra s’étonner de voir ce livre se parer d’une illustration de couverture lorgnant volontiers sur celui de parutions Jeunesse lambda.
Paru initialement en 1956, le roman de C.S Lewis a en tout cas su conserver toute sa force, tout son pouvoir d’évocation. Loin de toujours brosser le lecteur dans le sens du poil ou d’adopter un rythme effréné, Tant que nous n’aurons pas de visage s’avère un roman aux multiples facettes, qui ne manque pas de niveaux de lecture mais qui n’est pas si accessible que cela, ce qui le rend souvent d’autant plus fascinant.
A n’en pas douter, une pierre importante dans l’œuvre de l’auteur.

7.0/10

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