Pas de surprise avec ce deuxième tome, qui nous permet par ailleurs de réaliser très vite le pourquoi de la fin relativement abrupte citée précédemment : c'est en fait la suite du premier tome de langue anglaise, d'où un découpage fatalement arbitraire, quoi que l'on fasse.
Pour le reste, tout aussi fatalement, ce deuxième tome est dans droite lignée du précédent, poursuivant avant tout la tendance amorcée dans le dernier tiers du premier. On retrouve Sorcha sur le chemin de sa quête, souvent attachante, parfois agaçante, mais dans tous les cas déterminée, parfois au point que l'on peut se demander si certaines de ses réactions sont bien réalistes.
Néanmoins, le charme opère toujours, l'auteur confirmant qu'elle possède bel et bien un véritable talent de plume, et une ambition louable de ne pas se contenter de reprendre bêtement et superficiellement la légende sur laquelle elle se base.
Tant pis si certains mécanismes narratifs finissent par nous laisser entrevoir quelques failles (l'auteur semble ainsi ne pas toujours savoir sur quel pied danser quant au fait, par exemple, de déterminer quel passage mériterait que l'on y s'attarde vraiment au détriment d'un autre...), tant pis si la conclusion offerte ici se montre peut-être tout aussi brusque que celle du premier tome, si les méchants sont seulement méchants, sans le moindre soupçon de réelle nuance...
Sœur des cygnes fait partie de ces romans que l'on referme calmement, que l'on range avec des gestes un peu gauches, la tête encore aux dernières pages que l'on vient de lire, tout en se souvenant de façon quelque peu évasive que ce n'est pas fini et que la suite arrive...
— Gillossen