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Rue Farfadet
ISBN : 978-235408101-0
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Raphaël Albert
Panam, dans les années 1880 : les humains ont repris depuis longtemps la main sur les Peuples Anciens. Sylvo Sylvain a posé son havresac dans la rue Farfadet, gouailleuse à souhait. Chapeau melon vissé sur le crâne, clope au bec, en compagnie de son fidèle ami Pixel, il exerce la profession exaltante de détective privé et les affaires sont nombreuses ! Des adultères à photographier, des maris jaloux, des femmes trompées, etc. Ni très rémunérateur, ni très glorieux que tout ceci. Alors, Sylvo fréquente assidûment les bars, les cafés et les lieux de plaisir en tout genre où son charme envoûte ces dames…
Jusqu’au jour où, lors d’une banale enquête de routine, il se trouve mêlé à une machination dépassant l’entendement. Le voilà, bien malgré lui, chargé de l’affaire par l’un des trois puissants ducs de Panam. Saura-t-il tirer son épingle de ce jeu compliqué et dangereux ?
Critique
Par Belgarion, le 18/01/2011
L’osmose entre le polar et la fantasy pur jus est suffisamment rarement tentée pour souligner avant toute chose le pari audacieux de l’auteur. En nous faisant suivre les aventures à la Sherlock Holmes d’un détective privé elfe, dans un Paris fantasy qui n’est pas sans rappeler le cycle d’Ambremer de Pierre Pevel, avec une intrigue sombre et complexe de terrorisme, le risque était grand de perdre le lecteur dès le début. Et pourtant, les quelques 250 pages de ce court récit passent à toute allure sans déplaisir aucun.
A la lecture, on retrouve dans Rue Farfadet deux tons très différents, qui se mêlent avec succès pour se démarquer de ses prédécesseurs. En effet, d’une part le lecteur peut reconnaître le récit empreint d’humour noir, le mélange fantasy/polar et le héros cynique et désabusé du cycle de Garrett de Glen Cook, et d’autre part, il y a les thèmes de la mégapole sombre et cosmopolite, la magie employée à des fins terroristes et l’utilisation de héros embarqués dans une intrigue politique qui les dépasse, très présents dans les Chimères de Mirinar.
Le style utilisé est fluide et plaisamment nonchalant, avec un héros qui ne se prend pas au sérieux. Ce ton est intéressant et accentue le caractère divertissant du récit. Ce dernier est de plus bien maîtrisé avec différents niveaux de compréhension, qui tendent tous vers la résolution d’une sombre affaire de déstabilisation du système politique ducal de Panam (lire Paris), avec l’utilisation d’élémentaires à des fins de terreur. Le héros, Sylvo Sylvain, est malmené par les évènements mais parvient à conserver le cap, au grand plaisir du lecteur qui fait corps avec lui.
Enfin, il convient aussi de mettre en valeur la bonne connaissance de l’auteur des lieux parisiens, qui nous présente un Paris imaginaire aussi cohérent que réussi, avec des noms de quartier subtilement modifiés à la sauce fantasy, l’utilisation de diverses races fantasy pour faire tourner une ville à dominante humaine, et une époque fin 19ème qui laisse pressentir les affres de la révolution industrielle, tout en conservant encore un côté traditionnel.
On peut malgré tout souligner l’absence de réelle originalité dans le traitement du héros, détective privé exilé et blessé par la vie, dont les réactions sont parfois stéréotypées - et je ne parle pas seulement de son nom -, même si l’auteur tente de nous entraîner dans les méandres de sa pensée avec l’emploi de la première personne. De même, si le roman tient la route de bout en bout, on ne peut que regretter certaines facilités de scénario et quelques maladresses dans le récit qui laissent deviner une partie de la suite de l’histoire. Par ailleurs, à l’exception de l’excellent Pixel dont l’esprit acéré et les répliques cinglantes offrent un parfait contrepoint à la mollesse de Sylvain Sylvo, les personnages secondaires sont très effacés et ne parviennent pas pour la plupart à laisser un souvenir durable comme parvient à le faire Glen Cook dans les aventures de Garrett.
Raphaël Albert nous offre un bon moment de lecture avec Rue Farfadet qui comprend des éléments très prometteurs et semble appeler une suite au vu de certaines réflexions du héros.
6.5/10
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