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Rien que l'acier

Titre VO: The Steel Remains

Tome 1 du cycle : Terre de héros
ISBN : 978-235294379-2
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Richard K. Morgan (Proposer une Biographie)

II y a dix ans, l’alliance des hommes et des Kiriaths a repoussé les terribles Écailleux. Qui se souvient maintenant des héros de cette guerre ?
Ringil vit en exil, rejeté par sa famille. Mais pour sa cousine Shérin, vendue comme esclave, il décroche son épée et retourne sur les lieux d’un passé qu’il avait tout fait pour oublier.
Dame Archeth, dernière représentante d’un peuple disparu, est la conseillère d’un empereur décadent qu’elle abhorre. Elle seule soupçonne qu’une terrible menace point aux frontières de l’empire.
Egar le Tueur de Dragons est un nomade des steppes, revenu de la guerre auréolé de triomphe. Une gloire aujourd’hui bien émoussée dans un monde qu’Egar ne reconnaît plus.
Ces trois-là ont tout perdu. Sauf peut-être la bataille qui les attend, héroïque et désespérée…

Critique

Par Gillossen, le 24/09/2008

Soyons clairs d’entrée de jeu : si certains critiques ont pu faire remarquer qu’à force d’avoir fait enfler le buzz autour du premier roman de fantasy signé Richard Morgan, l’ouvrage en question était forcément légèrement décevant, nous ne partageons pas cet avis.
Mais peut-être est-ce parce que notre lecture n’a pas été faite dans la foulée immédiate de sa parution anglaise, mais quelques semaines plus tard. Depuis un mois et demi, les attentes et les humeurs ont eu le temps de retomber, y compris les nôtres.
Une chose est sûre en tous les cas : The Steel Remains se révèle par instants une lecture éprouvante. Ces dernières années, auteurs expérimentés comme nouveaux venus ont souvent choisi une approche frontale et réaliste, dans le domaine de la représentation de la violence et / ou du sexe dans leurs romans, ou du moins, quoi qu’il en soit, plus explicite. Citons de l’une à l’autre catégorie d’âge George R.R. Martin et Joe Abercrombie.
Richard Morgan, que les lecteurs français connaissent déjà bien pour sa SF sans concession, n’a pas changé son fusil d’épaule. Il semble même avoir voulu relever un pari. Difficile de trouver en effet plus d’actes de violence et de scènes de sexe (hétérosexuelles comme homosexuelles, pas de jaloux) en moins de 350 pages ! L’auteur a fait très fort à ce niveau-là. Et l’on peut sincèrement s’interroger sur la nécessité de tant de détails et de termes crus à certains moments. On ne voudrait pas mettre en doute les intentions de l’auteur, mais on frise parfois la gratuité, et Morgan semble avoir voulu être sûr de se faire remarquer sur ce plan.
Et pourtant, il serait dommage de s’arrêter à ce flot de sang et de sueur – pour ne pas dire autre chose ! Car ce roman a de quoi retenir l’attention au-delà de cet aspect polémique. Les personnages, souvent meurtris, évidemment, se dévoilent lentement mais possèdent une réelle profondeur, le monde dans lequel ils évoluent, au-delà de son aspect réaliste et sombre, se montre à plus d’un titre fascinant et presque tangible, et difficile de ne pas retenir à plusieurs reprises son souffle.
L’auteur réussit à faire aussi fort dans l’action que dans la réflexion, bien qu’avouons que celle-ci est en retrait. Les lecteurs du Morgan SF connaîtront d’ailleurs peut-être une pointe de déception, car, bizarrement, cet aspect-là n’est pas toujours aussi poussé qu’on aurait pu l’espérer.
Coup de pied dévastateur dans la fourmilière de la fantasy ? Plutôt un coup de talon pour tâter le terrain. Si le récit vibre d’une véritable puissance, le propos n’est pas si original que cela, bien que Morgan tente de se détacher du tout-venant du genre. Son exploration post-conflit dévastateur évoque le Von Bek de Moorcock dans Le Chien de guerre et la douleur du monde, et le désenchantement du créateur du Champion Éternel n’est d’ailleurs jamais bien loin.
On ne niera pas attendre la suite avec une certaine impatience, mais la claque, la vague, ne vient pas. Richard Morgan ne signe pas le roman de fantasy ultime, ne serait-ce car il n’est pas aussi original que son auteur paraît le croire sur certains points.
Juste un roman très solide qui n’épargne personne !

7.5/10

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