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Petites morts

ISBN : 978-235408131-7
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Laurent Kloetzer

Ouvrage nominé au prix Elbakin.net 2012.

Libertin, bretteur, Casanova imaginaire, écrivain, menteur, tel est Jaël de Kherdan… Jeunes filles en fleur ou dames aux moeurs légères, les femmes l’aiment et l’entraînent tour à tour dans leurs jardins secrets. Éva la lunaire, Léora la solaire, la magicienne Kirsten, Mademoiselle Belle, Sara la bravache… Toutes ont succombé à son verbe et à son charme. Mais quand la fête tourne au cauchemar, quand l’amour mène aux larmes et le sexe à la souffrance, Jaël s’enfuit toujours, pour recommencer ailleurs, autre part, une nouvelle histoire. 

 

Critique

Par Gillossen, le 01/04/2012

Laurent Kloetzer aura mis un certain temps avant de retrouver son héros fétiche, Jaël de Kherdan, mais, quitte à faire attendre les lecteurs les plus impatients restés sous le charme de ce galant menteur, autant signer de flamboyantes retrouvailles. 
Fin bretteur, beau parleur, maître des mots plutôt que de son destin, vrai-faux cynique… Jaël de Kherdan n’a pas franchement changé depuis Mémoire vagabonde.  
A travers différents tableaux et surtout au fil de ses amantes si différentes, chacune incarnant une facette de la Femme, l’auteur nous entraîne dans les pas de son personnage, qui se perd souvent en chemin, au gré de ses désirs ou de ses aspirations. Si le premier tiers du roman séduit par la qualité de sa prose et le mordant subtil de certaines situations, en passant par l’élégance des dialogues, il faut avouer que l’on reste quelque peu sur notre faim.
Certaines scènes fascinent, d’autres font sourire, Eva et les autres se révèlent de fragiles et terribles figures féminines… mais Jaël semble bien souvent réagir plutôt qu’agir, sans compter que toutes les femmes semblent succomber à son charme comme par… magie. 
De même, malgré son titre évocateur, nous sommes très loin d’un ouvrage ouvertement érotique. Si vous pensiez vous tourner vers ce roman dans cette optique, vous pourriez être déçus. Laurent Kloetzer met avant tout en scène d’habiles jeux de séduction, parfois cruels, parfois grisants, parfois l’un et l’autre. Mais pour prendre la pleine conscience de ce titre justement, il faut attendre la deuxième moitié du roman. 
Il s’opère en effet alors un véritable basculement, sur lequel nous n’allons pas nous étendre trop longuement, afin de ne pas vous gâcher la surprise. Mais outre la symbolique du titre, c’est bien les jeux de miroirs (de dupes ?) et la nature des songes qui prennent soudain un nouveau sens. Porte-t-on finalement toujours un masque ? Comment définir la réalité ? Le rêve n’est-il qu’un triste refuge ? Lancé dans une quête d’identité aux mille visages, notre héros et les êtres qui l’entourent semblent errer dans un brouillard souvent étouffant. 
Le roman, tout en restant fascinant de par sa nature même, dépasse largement le vain exercice de style pour pousser le lecteur à s’interroger, à revenir fébrilement sur ses pas à la recherche d’une autre voix(e)… Il va sans dire évidemment que Petites morts est un récit atypique, ambivalent, mais toujours à hauteur de ses personnages et dont la petite musique mécanique nous évoque des échos à la fois si lointains et si proches où se mêlent murmure et malheur, ivresse et ravissement. 
Rare ! 

NB : Il est à noter que l’on peut lire ou télécharger gratuitement la nouvelle Mademoiselle Belle sur le site du Bélial’, qui publie demain Mémoire vagabonde en numérique.

8.0/10

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