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Mondes premiers : Hyperborée & Poseidonis

Tome 2 du cycle : L' Intégrale Clark Ashton Smith
ISBN : 978-235408582-7
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Clark Ashton Smith (Proposer une Biographie)

Ce deuxième volume de l’intégrale Clark Ashton Smith comprend 19 nouvelles des cycles Hyperborée et Poseidonis dans une toute nouvelle traduction.

Critique

Par K, le 02/07/2017

Cette chronique a pour objet le deuxième volume de l’intégrale de Clark Ashton Smith paru aux éditions Mnemos, ouvrage rassemblant les récits des cycles d’Hyperborée et de Poseidonis.
L’édition est, comme pour le premier tome, d’excellente qualité avec plusieurs illustrations de Santiago Caruso et une carte pour chacun des cycles. Si celle de Poseidonis, quoique esthétiquement appréciable, n’est pas indispensable à la lecture des nouvelles, celle d’Hyperborée est un ajout appréciable pour situer les différents lieux mentionnés et constater leur caractère plus ou moins septentrional. Préface et postface s’avèrent tout aussi intéressantes que dans le volume précédent, revenant entre autres sur l’influence réciproque avec Lovecraft, davantage visible dans ces cycles. Signalons également la présence une nouvelle fois d’une remarque du traducteur revenant le travail effectué. A noter à ce propos que si les textes contenus dans cette édition ont tous été intégralement retraduits, l’identité du traducteur change selon le volume. Quelques différences stylistiques sont constatées entre les ouvrages mais il est difficile au non anglophone de déterminer la part qui en revient à la traduction et celle liée à la volonté même de l’auteur.
Les nouvelles composant le cycle d’Hyperborée se déroulent dans une lointaine antiquité, sur une région condamnée à un déclin inexorable. Cette région, située comme son nom l’indique au nord de toute chose, est en effet gagnée par une glaciation polaire submergeant progressivement son climat tropical. L’auteur s’est inspiré de la vision qu’avaient les Grecs classiques du monde, qui imaginaient ce paradis tropical au delà des vents du nord, pour mieux la déformer et ainsi narrer la fin d’un continent. Bien que ces nouvelles se déroulent des millénaires avant Zothique, le lien entre ces cycles est tout sauf ténu, magie et sombres divinités établissant une passerelle avec ce lointain futur imaginé par l’auteur, bien plus proche du passé que de toute modernité. L’atmosphère y est toutefois moins oppressante et capiteuse car, bien qu’avancée des glaces et chute de cités imprègnent tout les récits, la noirceur y est moins poussée. Plus que la décadence c’est l’imminence de la chute et l’impuissance ou l’incompréhension face celle-ci qui est ici contée. Pour ce faire l’auteur narre des récits non seulement se déroulant à des époques différentes mais ayant également des tonalités variées, de par la diversité des personnages et situations présentées. Deux constats prédominent une fois encore, l’ironie mordante de plusieurs de ces nouvelles, notamment vis à vis de figure de l’autorité ou de la religion, et le talent de l’auteur pour poser en quelques lignes une ambiance et ainsi emporter le lecteur.
Les quelques poèmes et nouvelles qui composent le cycle de Poseidonis, de moindre ampleur, abordent plusieurs genres, parfois inattendus et attestent de la fascination qu’a exercé l’Atlantide de Platon sur Clark Ashton Smith. La figure du sorcier Malygiris domine deux de ces nouvelles : si le côté humain et plein d’amertume de la première nouvelle le rend moins inquiétant que d’autres sorciers nés sous la plume de l’auteur, le récit de sa mort offre une scène sombre et épique parmi celles qui font la réputation de l’écrivain. L’île apparaît dans ce cycle comme la dernière partie émergée et condamnée à la submersion d’une grande civilisation, maîtresse en magie. Une forte impression de nostalgie pour cette contrée domine à la lecture de certains passages et notamment des poèmes qui viennent renforcer l’immersion du lecteur. Ceux-ci permettent qui plus est d’apprécier le style de Clark Ashton Smith dans sa langue natale, étant écrits dans les deux langues. Cette nostalgie prend forme dans un récit exprimant toute la puissance d’attraction que possède pour l’écrivain la seule idée de contempler une telle île. Sans atteindre la densité et la profondeur d’autres cycles de l’auteur, de par sa nature plus réduite, Poseidonis constitue une appropriation intéressante d’un des mythes les plus classiques.
Cette parution vient donc compléter judicieusement les écrits du précédent volume et, bien que pouvant sembler à certains moins marquante que Zothique, n’en mérite pas moins de trôner sur maintes étagères, retrouvant sa place aux côtés de Lord Dunsany et d’H.P. Lovecraft.  

8.0/10

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