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Matricia

Tome 3 du cycle : L' Archipel des Numinées
ISBN : 978-235408129-4
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Charlotte Bousquet

Dans les ruines de Lysania, capitale de Matricia dévastée par la peste cendreuse, une magicienne et un sorcier, derniers rejetons d’une lignée maudite, s’affrontent au Jeu du Destin. Pour chaque lame de tarot tirée, un souvenir ressurgit du passé, composant carte après carte la tragique histoire d’une vengeance familiale. Au fil des arcanes, Dionisia, bâtarde métisse des Tengelli, et Alino, son oncle, dressent le tableau effroyable d’un clan d’assassins et de manipulateurs.
Pendant ce temps, le nécromancien Angelo Di Larini cherche sur les terres ravagées de Matricia le moyen de contrer le mal qui ronge l’Archipel des Numinées.

Critique

Par Asavar, le 22/11/2011

Avec Matricia, Charlotte Bousquet retourne pour notre plus grand plaisir dans l’Archipel des Numinées. Après Arachnae et Cytheriae et un avant-goût dans l’anthologie Magiciennes et sorciers, ce titre était des plus attendus. Et l’attente s’avère à la hauteur de nos espérances.
L’auteur nous étonne à nouveau par le déroulement de son roman. L’idée de suivre l’histoire de Dionisia, Alino et à travers eux, celle de la Famille Tengelli à travers les cartes de Tarot est originale et nous entraîne dans l’univers de façon étrange mais des plus agréables. Ces souvenirs nous content cette sombre vendetta lancée par Dionisia contre sa famille, dont Alino est désormais le seul survivant. Et les souvenirs partagés entre elle et Alino nous permettent de voir deux points de vue de cette famille dépravée prête à tout pour le pouvoir. Pour un peu, on se croirait dans Le Sang des Borgias de Mario Puzo (publié à L’Archipel). Et au fil des pages, on voit bien que Dionisia n’hésite pas à avoir recours aux mêmes stratagèmes, bon sang ne saurait mentir comme dit l’adage. Du coup, avec les révélations qu’Alino nous fait sur sa vie tout au fil du roman, nous nous trouvons à ne plus savoir qui il faut soutenir dans ce duel à mort.
Cette disparition des frontières entre Bien et Mal souvent si marquées dans d’autres œuvres plus classiques ne fait qu’ajouter de l’intérêt au roman. Ici, Dionisia, si elle apparaît de moins en moins sympathique au fur et à mesure que sa volonté de détruire sa famille s’affermit, devient un personnage qui doit faire face à des sacrifices terribles pour arriver à ses fins. Elle rejoint ainsi les autres personnages torturés et ambigus que Charlotte Bousquet met en scène dans ses romans.
Parallèlement à ce duel à mort, nous retrouvons le nécromancien Angelo Di Larini, déjà présent dans Cytheriae. Ce dernier se retrouve à Lysania pour trouver l’origine du mal qui ronge l’Archipel des Numinées et, si possible, y mettre fin. Cette histoire parallèle, secondaire pourrait-on dire, confirme la montée d’un pouvoir sinistre à travers tout l’Archipel et nous permet donc de relier les trois romans entre eux. L’alternance entre les aventures du nécromancien et de la magicienne nous permet d’entrevoir un plan d’ensemble et c’est un réel plaisir de retrouver Angelo Di Larini.
A ces deux histoires se greffe une pléthore de personnages secondaires. Hauts en couleur pour certains, fades et n’apportant malheureusement rien au récit pour d’autres. Les relations qu’ils entretiennent avec Dionisia, si elles semblent à première vue détourner le roman de sa ligne directrice, ne manquent pas d’intérêt. Et même si l’ensemble s’avère rondement mené, on peut cependant déplorer une mise en place minutieusement préparée mais qui nous conduit au final à une conclusion quelque peu précipitée, un peu comme dans Cytheriae. Ajoutons à cela le fait que les dons de Dionisia permettent de prendre quelques raccourcis ici ou là un peu trop faciles et le lecteur affichera parfois une moue dubitative.
Mais le trait de plume de Charlotte Bousquet et les derniers rebondissements de l’intrigue empêchent de s’appesantir sur ces points noirs. Nous n’en avons sans doute pas encore fini avec l’Archipel des Numinées. Autre petit plus déjà présent dans Cytheriae, les poèmes contribuent à accentuer cette ambiance toute particulière de dark fantasy.
Au final, Matricia confirme une fois encore le talent de Charlotte Bousquet.

8.0/10

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