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Manesh

Tome 1 du cycle : Les Sentiers des astres
ISBN : 978-236183142-4
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Stefan Platteau

Quelque part dans la nordique forêt du Vyanthryr, les gabarres du capitaine Rana remontent le fleuve vers les sources sacrées où réside le Roi-diseur, l’oracle dont le savoir pourrait inverser le cours de la guerre civile. À bord, une poignée de guerriers prêts à tout pour sauver leur patrie. Mais qui, parmi eux, connaît vraiment le dessein du capitaine ? Même le Barde, son homme de confiance, n’a pas exploré tous les replis de son âme. Et lorsque les bateliers recueillent un moribond qui dérive au fil de l’eau, à des milles et des milles de toute civilisation, de nouvelles questions surgissent. Qui est Le Bâtard ? Que faisait-il dans la forêt ? Est-il un danger potentiel, ou au contraire le formidable allié qui pourrait sauver l’expédition de l’anéantissement pur et simple ?

Critique

Par Gillossen, le 22/02/2014

Avec le premier roman de Stefan Platteau, Les Moutons électriques vont-ils réussir le même « coup » que l’an passé avec Porcelaine, signant l’une des sensations de l’année ?
Passons très vite sur le qualificatif de nouveau « Jean-Philippe Jaworski ». Les comparaisons de ce genre ne sont pas toujours utiles même si elles ont l’avantage de permettre de cibler tout de suite tel ou tel public ; et surtout, quelle pression sur les épaules de l’auteur ! Le simple fait de parler de « nouvelle voix majeure » de la fantasy s’avère déjà révélateur.
Levons tout de suite le voile sur notre “verdict” final : Manesh représente indéniablement un bon roman. Un bon premier roman. De fait, on peut aussi comprendre le parallèle émis avec certains auteurs en songeant au style de Stefan Platteau. Sa prose est riche, souvent savoureuse. Mais elle fait également preuve de temps en temps de gourmandise : une allitération de trop par-ci, un adverbe par là…  En réalité, le roman paraît même parfois trop écrit, si l’on peut dire. Il manque parfois un peu de vie, de fièvre et le lecteur finit par se laisser bercer, notant de belles formules ici ou là d’un œil un peu distrait. L’auteur opte en effet pour une petite musique qui flatte l’oreille mais se montre parfois un peu monotone, notamment à travers le regard de Manesh.
Toutefois…  Il y a tout le reste : le cadre, les nombreux personnages au parcours prenant, les mystères de cet univers que l’on découvre au fur et à mesure… Le pouvoir d’évocation du roman rappelle indéniablement les Mythagos de Robert Holdstock (ou même Celtika et son Codex Merlin), lui aussi cité en quatrième de couverture d’ailleurs. On retrouve cette richesse, cette profondeur, cette densité qui donnent corps et robe au récit.
Le lecteur remonte ainsi le cours du fleuve au gré d’étapes où danger et magie se côtoient, au fil de souvenirs aux écueils parfois encore à vif. La puissance mythologique sous-jacente est manifeste, malgré une certaine discrétion, qui ne l’empêche pas d’apparaître de façon totalement naturelle. On pourrait même dire qu’elle coule de source, si vous voulez bien pardonner cette image un peu facile. Elle contribue en tout cas à illustrer la cohésion d’ensemble de l’histoire, à l’image des liens prégnants entre fleuve et forêt. Les motifs qui se dessinent sous nos yeux se révèlent empreints de cette nature qui n’oublie pas son Héritage, avec un sens du sacré souvent saisissant.
Au bout d’une petite centaine de pages, le roman semble avoir définitivement trouvé sa voie et le courant nous emporte pour de bon, jusqu’à cet épilogue du premier chant que l’auteur nous a réservé et qui donne assurément envie de connaître la suite de cette trilogie en devenir. Au cœur du Vyanthryr, il n’est pas seulement question de bien ou de mal, de destinée ou de trépas. Mais simplement de survie et d’espoirs, pour des personnages à l’humanité évidente, loin des clichés.
A l’heure de conclure cette chronique, les bons points à souligner ne manquent pas, bien au contraire : un contexte crédible ne négligeant par ailleurs jamais sa dimension féérique (au sens premier du terme), une intrigue foisonnante sans pour autant s’avérer inutilement exigeante, une structure ambitieuse et maîtrisée, à l’image de ses nombreuses références parfaitement digérées et intégrées… Mais aussi une voix indéniable malgré les réserves émises sur la forme. Une forme qui après tout participe également à façonner cette histoire telle qu’on la découvre ici. Et sans doute que le résultat final ne possèderait pas le même charme sans ce lyrisme faisant partie intégrante des ambitions de l’auteur.
Oui, il faudra sans aucun doute compter avec Manesh et Stefan Platteau, d’autant qu’il semble évident que le choix d’une trilogie n’a pas été le fruit du hasard. En attendant, ce premier tome s’avère plus que consistant.
Le roman sera disponible en avril !

 

7.5/10

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