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Lord of the ringards
Titre VO: Bored of the Rings
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Douglas C. Kenney
Auteur/Autrice : Henry N. Beard
Une quête, une guerre, un anneau dont même Wagner ne veut plus entendre parler, un roi sans royaume, un petit héros poilu nommé Fripon prêt - enfin, peut-être un peu forcé par le magicien Grandpaf - à s’embarquer dans une mission unique afin de sauver les Paires du Milieu de l’asservissement par le maléfique Salkon. Tels sont les premiers éléments du plus déjanté de tous les voyages en Fantasy qu’aucun être ait jamais entrepris.
Critique
Par Gillossen, le 26/11/2001
Autant l’annoncer immédiatement, on ressort de cette lecture avec des impressions pour le moins mitigées. Comme annoncé au dos de ce livre, cet ouvrage a été publié dans le seul but de se faire du blé. Les auteurs réitèrent l’avertissement dans l’Avant-propos. A partir de là, on peut considérer que toute critique est vaine, étant donné que les auteurs s’en lavent les mains. Cependant, ce n’est pas une raison suffisante pour écarter les reproches qu’il y a à faire, en ce qui nous concerne.
On pourrait se contenter de vous dire que les Hobbits deviennent les Grossbits, qu’un Aragorn rebaptisé Houlécorn se promène avec une épée nommée Korona, que Fondcombe se transforme en Fioncomble, que le Mordor est désigné en tant que Mordom, que les Nazgûls en vol héritent du nom de Nazbroks et montent des pélicans tueurs, que les Elfes sont bien roulées et peu avares de leurs charmes… Cela vous donnera un bon aperçu en tous les cas du délire qui parcourt ce roman. Toutefois, dans le même temps, on réalise que les auteurs ne font pas dans la dentelle, et en effet, il serait mensonger de prétendre que vous trouverez beaucoup de finesse au fil des pages.
C’est en cela que ce Lord of the ringards rate le coche, pour être une lecture distrayante, mais loin, très loin, d’être impérissable. On le lit comme ça, le parcourant de long en large, plus pour voir le sort ” subi ” par les différents protagonistes, lieux et actions du Seigneur des Anneaux que parce que véritablement pris par le récit. Il aurait peut-être fallu pour les auteurs songer à viser plus haut que le simple délire de potaches. Le roman de Tolkien le méritait bien. Attention, le fait qu’il soit parodié ne me choque pas en soi, ce que certains puristes ne supporteront même d’ailleurs pas pour commencer, je le pense. C’est plutôt que la satire ne soit pas aussi bonne qu’elle aurait pu l’être.
On verse dans la facilité, avec par exemple une accumulation jusqu’à l’overdose d’anachronismes les plus variés. Terry Pratchett, pour demeurer dans le domaine de la parodie, sait s’y prendre beaucoup mieux que cela lorsqu’il parle, au hasard, du cinéma, sans employer une seule fois le mot caméra. Évidemment, on peut se dire qu’on se trouve ici dans le domaine de la grosse farce, et que, d’une part il ne faut pas trop en demander, et d’autre part, que c’est le parti-pris des auteurs. Certes. Mais un peu plus de cohérence et de rigueur (ne dit-on pas que la comédie est une science bien précise ?) aurait certainement été préférable, ne serait-ce que parce qu’à la base, il n’y a aucun lien entre notre monde et les Paires du Milieu, ce qui rend tout de suite les anachronismes moins drôles que tombant vite à plat.
Les meilleurs passages du roman sont d’ailleurs ceux qui laissent de côté la bouffonnerie pure pour un peu plus de subtilité ou de loufoquerie dénuée d’humour gras. Telle que la scène du Conseil d’Elrond (Elrond Petit Patapon) ou les Cavaliers de Rohan maintenant Rotan, qui montent des moutons de combat à la place de fiers destriers. D’autres sont par contre particulièrement pénibles, tel que ce qui touche aux Grossbits (lorsqu’on dit que certains ont du mal à démarrer le Seigneur des Anneaux, eh bien, vous n’avez encore rien vu…), ou les Ents. Toutefois, dans l’ensemble, le roman s’en sort bon gré mal gré du fait de son faible nombre de pages (193) qui lui permet de ne pas s’appesantir plus que cela. C’est d’ailleurs largement assez.
A noter, la modernisation du texte (allusions notamment à StarWars Episode I) de même que son adaptation à notre culture française, voire franchouillarde, avec Minas Trone et ses airs de Paris. Et l’effort de Bragelonne pour proposer ce roman à moins de 100FF, plus précisément à 85, contrairement à ses autres livres édités jusqu’ici. En tous les cas, je suis loin de partager l’avis de Vincent Ferré (l’auteur de Tolkien : Sur les rivages de la Terre du Milieu) qui trouve que “ce livre est trop court “.
Pour terminer par une comparaison cinématographique puisque le National Lampoon a également commis Alarme fatale, on dira que ce Lord of the ringards tend plus dans sa direction que vers le Sacré Graal des Monty Python…
5.5/10
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