Les Nefs de Merior

Tome 2 du cycle : Les Guerres de l'ombre et la lumière
ISBN : 978-235294293-1
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Janny Wurts

Les demi-frères Arithon et Lysaer ont vaincu la Brume des spectres et dispersé les nuées qui étouffaient le ciel d’Athèra. Malheureusement, la victoire leur coûte cher : la Brume a jeté sur eux une puissante malédiction qui les oblige à s’affronter.
Lysaer détient le don lumineux et semble né pour régner. Avec un charisme majestueux, il relève un royaume de ses cendres et rassemble une armée pour créer un nouvel ordre. Il a juré de détruire son demi-frère, celui que l’on appelle désormais le maître de l’Ombre.

Critique

Par Gillossen, le 11/07/2009

Le premier tome des Guerres de l’ombre et de la lumière n’avait pas manqué de nous décevoir quelque peu, malgré d’évidentes qualités. Car s’il était sans doute facile de vouloir attribuer à Janny Wurts les plus grands mérites de la trilogie de l’Empire, il y a sans doute une chose que Raymond E. Feist aurait pu lui enseigner : le rythme !
Déjà parfois gênant dans La Brume des spectres, la même chose se reproduit ici, s’accentuant même par endroits. Il ne faut décidément pas s’attendre à suivre une histoire menée tambour battant. La chose n’est cependant pas une obligation pour obtenir un roman convaincant, bien évidemment. Combien d’ouvrages misent sur une certaine nonchalance, voire sur un « éloge de la lenteur », comme ingrédient à part entière de leur réussite ?
Mais dans le cas présent, il ne s’agit guère d’un parti pris, seulement d’un défaut de plus en plus évident au fil des pages. Le roman semble démarrer précisément au moment où… il se termine (à l’origine, ce roman et le suivant aurait dû constituer un seul et même volume, y compris en VO). Il faut dire que si l’auteur possède une patte certaine, Wurts se laisse parfois un peu emporter par son élan. Fallait-il vraiment que le texte soit si riche ?
Heureusement, les personnages le sont. Et c’est bien sans doute l’atout majeur de l’auteur, des protagonistes qui évoluent vraiment de page en page justement.  Le résultat aurait-il probablement pu être le même sans accumuler les adjectifs et les métaphores filées à la pelle ? Sans doute. Les relations entre les deux frères, Lysaer et Arithon, ne tombent pas dans la redite, et Wurts peut compter sur un univers profond et bien développé, qui ouvre d’ailleurs de nouvelles perspectives assez intrigantes pour la suite. Sur ce plan-là, on sent que les choses commencent enfin à bouger et le lecteur se réjouira de quitter pour de bon les rivages de la mise en place…
Au final, Les Nefs de Merior constitue assurément un tome solide, bénéficiant de qualités formelles indéniables et d’une trame ample et bien charpentée. Toutefois, comme précédemment, c’est un roman qu’il faut prendre le temps de découvrir pour pleinement l’appréhender, quitte à faire une croix sur d’autres ingrédients plus à même de procurer une satisfaction immédiate aux amateurs, encore que beaucoup soient sans doute d’ores et déjà convaincus par le talent et l’application de Janny Wurts.

7.5/10

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