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Les Disparues de Rushpool

Titre VO: Foxglove Summer

Tome 5 du cycle : Le Dernier apprenti-sorcier
ISBN : 978-229008105-1
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Ben Aaronovitch

L’agent Peter Grant, dernier apprenti sorcier et brillant enquêteur de la Police Métropolitaine de Londres – la Métro, pour les intimes – quitte cette fois la capitale britannique pour se rendre dans une petite bourgade du Herefordshire, où les forces de police locales échouent à enrayer la vague d’enlèvements d’enfants dont leur communauté est victime. 
Assisté de Beverley Brook, Peter se retrouve bientôt embourbé jusqu’au cou dans une affaire pour le moins louche. Passe encore le danger omniprésent, la mauvaise humeur des flics du coin, la franche hostilité des dieux locaux… mais des boutiques qui ferment à 4 heures de l’après-midi ? 
Quelle horreur !

Critique

Par Saffron, le 21/11/2015

Lorsqu’une série de romans atteint son cinquième tome, il faut bien trouver des moyens de se renouveler. C’est précisément ce que fait Ben Aaronovitch dans Les Disparues de Rushpool, en transplantant son héros Peter Grant, Londonien jusqu’au bout des ongles, dans un petit village du Herefordshire où deux fillettes ont été enlevées. La fantasy urbaine se fait donc rurale, avec ce que cela implique de désagréments pour le pauvre policier déraciné.
Il y a un petit arrière-goût de Graham Joyce et de son Comme un conte dans cette affaire de disparition en rase campagne. L’histoire n’est pas inintéressante et permet à l’auteur d’étendre son univers magique, mais l’ambiance campagne-anglaise-sous-un-soleil-de-plomb laisse une impression de lenteur et d’engourdissement. L’enquête prend son temps, avec plus d’ellipses qu’à l’ordinaire et moins d’action qu’au cœur de Londres.
L’atmosphère un peu lourde colle finalement bien à l’état d’esprit du personnage principal : l’agent Grant n’est pas à l’aise dans ce milieu rural et se noie dans le travail pour éviter de penser à la conclusion tragique de sa dernière enquête. L’absence de Lesley pèse lourd, malgré de rares interventions qui font avancer d’un pas de fourmi l’affaire de l’Homme sans visage.
Le changement de cadre permet également des changements de personnages, et les seconds couteaux sont ici très intéressants. L’agent de police local, les sorciers du cru et les parents des enfants kidnappées ont une vraie substance et ne sont pas là pour faire de la figuration, comme on peut le reprocher à d’autres personnages secondaires de la série. À ce sujet, Beverley Brook prend de l’ampleur et pourrait bien devenir la nouvelle sidekick régulière de Peter suite au départ de Lesley.
Ce tome 5 lève (enfin !) un petit coin du voile sur le désastre d’Ettersberg dont on nous parle depuis le début de la série et qui a coûté la vie à 90 % des sorciers d’Angleterre. Ces explications permettent de comprendre pourquoi l’inspecteur Nightingale reste extrêmement respecté dans le milieu très fermé des disciples d’Isaac Newton, bien qu’il brille par son absence physique dans cet épisode.
Au bout de cinq romans, difficile de trouver des commentaires inédits à faire sur le style de l’auteur… On se contentera donc de dire qu’Aaronovitch est fidèle à lui-même, que ce soit au niveau de l’humour ou des références culturo-geeks. Fidèle à lui-même également dans ce final un peu rapide et ce manque d’explications flagrant. Difficile d’en dire plus sans spoiler la chute, mais on est en droit de se demander « pourquoi » même une fois la dernière page tournée.
En résumé, un changement d’air compréhensible à ce point de la série, mais la fantasy urbaine gagne tout de même à rester… en ville.

6.5/10

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