Légendes des contrées du rêve

ISBN : 978-235408304-5
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Brian Lumley (Proposer une Biographie)

Dans un monde peuplé de brigands et de sorciers, sur lequel plane l’ombre de l’abominable Cthulhu, David Hero et son ami Eldin plongent au cœur des mystères et des beautés envoûtantes des Contrées du Rêves. Ils traverseront des jungles immenses aux palais décatis, des souterrains enténébrés et hantés, des villes mythiques telle que Kadath, des cités volantes gouvernées par des princes magiciens. Mais ils se sentiront de plus en plus attirés par cet univers exaltant au risque de se retrouver prisonniers à jamais d’un monde où rêves et cauchemars sont l’unique réalité.
Cette intégrale de trois romans est une merveille, une fantasy onirique qui parle du pouvoir, de quêtes, d’amour, et de dangers pires que nos propres cauchemars. Un régal pour l’imaginaire !

Critique

Par Gillossen, le 29/04/2015

Avec Légendes des Contrées du Rêve, on espérait une autre intégrale dans la veine de Viriconium ou bien sûr du Livre du Long Soleil, dont la chronique arrive également sous peu. Malheureusement, on en est loin. La recette est pourtant la même : retrouver des textes plus ou moins oubliés depuis les années 80 et en profiter pour les réunir dans un beau volume grand format cartonné.
Mais si Brian Lumley est un grand nom des littératures de l’imaginaire outre-Manche (en particulier dans le domaine de l’Horreur), on espère vivement que les trois romans que l’on retrouve ici sont bien différents de ce qu’il a produit de mieux dans sa carrière. Car en tant que textes autonomes tout comme hommage envers Lovecraft, ils ne fonctionnent pas. Sur le plan du récit, les trois romans en question se révèlent en fait incroyablement datés. Que ce soit dans les dialogues, les situations, les personnages eux-mêmes (féminins mais pas que) et la façon dont ils sont croqués par l’auteur… Impossible pour le coup d’invoquer un charme désuet ou une remise en contexte. Même à l’époque de leur sortie, comment considérer ces romans comme des réussites ? Les répliques tombent à plat, les péripéties s’enchaînent au petit bonheur, il ne se dégage de ces intrigues aucun suspense, aucune magie… Alors, certes, l’auteur semble s’être fait plaisir, on ne peut pas le nier, mais le tout est d’une fadeur peu commune et surtout semble avoir été écrit sans recul, sans but particulier… Et difficile d’invoquer le pastiche.
Car tout amateur des Contrées du Rêve de Lovecraft ne pourra également qu’être déçu sur ce plan-là. Si cet aspect de l’œuvre du maître de Providence fascine, c’est pour la puissance de ses visions, son cadre à la fois enchanteur et parfois terrible, les envolées de l’auteur, quitte parfois bien sûr à ce que certains considèrent ce style ampoulé… Rien de tout ça ici. Les Contrées du Rêve sont réduites à un cadre de carton-pâte, dignes d’une campagne de jeu de rôle générique au possible. Lumley explique lui-même que ses écrits diffèrent de ceux de Lovecraft car ses héros, eux, ne sont pas passifs (c’est vrai) et car qu’il n’hésite pas à introduire un peu d’humour (c’est raté). Et c’est peut-être tout le problème. Il aurait sans doute dû bâtir son propre univers plutôt que se servir aussi paresseusement de celui d’autrui.
Une vraie déception, d’autant plus qu’avec un tel sujet, on avait envie d’aimer cette intégrale signée qui plus est d’un auteur que l’on connaissait assez mal. Reste comme dans les précédentes sorties depuis le début de l’année chez Mnémos un bel objet, mais qui question texte aurait peut-être pu être relu, histoire de profiter de ce concept d’intégrale. Pour ne citer que deux exemples, on retrouve parfois des majuscules absentes et un bâton devient « bdton ». De telles coquilles, si elles ne pullulent pas non plus, sautent tout de même aux yeux, qu’on le veuille ou non.
Bref, dans le cas présent, une intégrale que l’on ne peut évidemment guère vous conseiller.

5.0/10

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