Vous êtes ici : Page d'accueil > Fantasy > Cycle Romans Fantasy > Le Chevalier aux épines > Le Tournoi des preux


Le Tournoi des preux

Tome 1 du cycle : Le Chevalier aux épines
ISBN : 978-236183832-4
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Jean-Philippe Jaworski

Prix Elbakin.net 2023 - Meilleur roman fantasy francophone

Soupçonnée d’adultère, la duchesse Audéarde de Bromael a été jugée, répudiée et emprisonnée. Le champion qu’on l’a accusée d’avoir trop aimé, le chevalier Ædan de Vaumacel, lui a fait défaut au cours de son procès. Mais voici qu’un an plus tard, le chevalier est de retour. Honni par les partisans de la ci-devant duchesse comme par ceux du duc Ganelon, le sire de Vaumacel prétend vouloir restaurer son honneur et celui de la dame. Étrangement, il met toutefois plus de zèle à poursuivre les ravisseurs de jeunes gueux qu’à réparer sa faute. Pendant ce temps, la cour ducale se divise ; les armes courtoises pourraient y être rapidement supplantées par les armes de guerre…

Critique

Par K, le 05/11/2023

Quatorze années après Gagner la guerre et huit ans après la parution du Sentiment du fer, Le tournoi des preux, première partie du Chevalier aux épines, constitue une nouvelle incursion de Jean-Philippe Jaworski dans l’univers du Vieux Royaume. L’ouvrage d’environ 500 pages suit les pas d’Ædan de Vaumacel, épineux chevalier bien connu des lecteurs de Janua Vera, à travers un duché de Bromael quelque peu troublé. Si les manœuvres politiques de Leonide Ducatore ne sont pas, loin de là, sans conséquences sur les événements narrés, point donc ici de Ciudalia et de spadassin gouailleur et, n’en déplaise probablement à certains, on ne peut que s’en féliciter. Sir Terry Pratchett expliquait que s’il avait écouté ses lecteurs à ses débuts, il n’aurait écrit de sa vie durant qu’aventures d’un maje et d’un certain coffre aux multiples pattes. Le disque-monde y aurait perdu ainsi, oserait-on l’avancer, que la littérature de fantasy. Les diverses nouvelles sur le Vieux Royaume -de même que la lecture de Gagner la guerre- laissaient entrevoir un univers foisonnant de détails, avec une histoire se révélant progressivement. Il est heureux qu’une nouvelle facette en soit aujourd’hui dévoilé.
Autre narrateur, autre lieu et donc autre style. Ce Tournoi des preux se veut hommage aux romans de chevalerie, par son sujet comme par sa forme qui en surprendra peut-être mais quel hommage… Dès les premières pages, Jean-Philippe Jaworski entraîne son lecteur dans des chemins sylvestres, maniant les mots avec talent. Certes, d’aucuns renâcleront devant la lenteur du récit. Comment ? Quatre pages sur le périple aquatique d’une anguille ? Mais quelles pages… De cette anguille là, le chroniqueur ne peut qu’en redemander. Il y a du Tolkien dans ces descriptions de lieux, de rivières, de forêts que l’on perçoit avant tout via les émotions de ceux qui les parcourent et l’on se surprend à vouloir errer en terre de Bromael. Ode vibrante aux romans de chevalerie et aux gesta que ce récit au mystérieux narrateur où l’auteur incorpore via le Bel églantier, avec un plaisir que l’on devine, un autre roman en vers. Roman de chevalerie dans le roman de chevalerie, mise en abyme réussie méritant d’être lue à voix haute, contribuant à donner vie et épaisseur à cet univers.
Si ce premier volet du Chevalier aux épines marque par ses dialogues ciselés et les images frappantes qu’il laisse dans l’esprit de ses lecteurs -qui, devant Vayre, pourrait rester de marbre?- il serait malavisé de croire que l’intrigue en pâtirait ou ne ferait qu’étirer lentement ses rameaux. D’importance sont les enjeux qui se jouent ici dans des coulisses parfois fort sombres et une relecture de quelques nouvelles de l’auteur risque fort d’en tarauder beaucoup, une fois la dernière page refermée mais d’un tournoi des preux il s’agit pour l’instant et quel tournoi… Les pages relatant ces affrontements -plus ou moins- courtois sont haletantes et emportent le lecteur jusqu’à leur résolution. Si l’auteur avait déjà par le passé esquissé avec brio des scènes d’actions celles-ci n’ont guère à rougir de la comparaison tant il semble dans ce roman souvent mêler le meilleur de Gagner la guerre et de Rois du monde.
Une réussite donc, qu’une deuxième lecture quelques mois après n’a fait que renforcer dans l’esprit du chroniqueur, définitivement sous le charme.



Dernières critiques

Derniers articles

Plus

Dernières interviews

Plus

Soutenez l'association

Le héros de la semaine

Retrouvez-nous aussi sur :