Le Prédateur d'ombre

Tome 2 du cycle : Les Chroniques de Siala
ISBN : 978-275640406-6
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Alexeï Pekhov

L’ambiance n’est pas à la fête parmi les aventuriers qui accompagnent Harold l’Ombre dans sa quête : ils ont dû enterrer l’un des leurs sur la route, et ils pressentent que ce ne sera pas le dernier. Car le chemin qui les mène jusqu’à Hrad Spein, le Palais d’Os, est semé d’embûches et d’ennemis de toutes sortes.
Pourtant, leur vraie tâche ne commencera qu’une fois sur place, une tâche qu’une armée des meilleurs guerriers et des magiciens les plus doués du royaume ont échoué à accomplir : récupérer, dans le cœur secret de l’endroit le le plus dangereux et le mieux gardé au monde, une Corne magique qui, seule, peut faire obstacle à la progression des armées de l’Innommable…

Critique

Par Gillossen, le 25/11/2011

Sympathique, le premier tome des Chroniques de Siala ne nous avait pas laissé pour autant un souvenir impérissable, tout en s’avérant posséder des accents quelque peu différents des productions anglo-saxonnes, sans doute du fait de ses origines slaves. Si ceux-ci restaient discrets, on espérait les voir s’accentuer, pourquoi pas à travers la personnalité d’Harold, notre narrateur souvent bien terre-à-terre, voire goguenard.
Cette suite se révèle en tout cas sans le moindre temps mort, nous permettant ainsi de replonger directement dans l’univers créé par l’auteur, en accompagnant la quête semée d’embûches - c’est le cas de le dire - d’Ombre et sa bande hétéroclite. Mais qui dit quête dit persistance des défauts évoqués précédemment : la structure du roman est beaucoup trop classique, loin du premier tiers du tome 1, de même que le cadre proprement dit dans lequel les personnages évoluent. Il en résulte donc un certain manque de caractère, même si le tout est bien mené et si l’auteur fait souvent mouche grâce à des dialogues n’éludant pas un peu d’humour de temps à autre.
Mais à l’image des “visions” d’Harold, souvent plus intéressantes et plus évocatrices que l’intrigue en cours, ces petites touches apportant enfin un peu d’originalité à l’ensemble nous laissent sur notre faim. Pas de quoi donc dissiper chez le lecteur l’impression d’avoir affaire à une intrigue principale qui piétine, où chaque obstacle qui se dresse sur la route d’Harold n’est justement que cela, un simple obstacle de plus à franchir pour passer du point A au point B puis au point C, et ainsi de suite.
Il faut donc se contenter d’une part de mystère, de personnages secondaires comme Kli-kli sortant un peu de l’ordinaire et du ton général du roman pour ne pas s’assoupir. Cela dit, la lecture en elle-même demeure tout à fait plaisante et nul doute que les amateurs de fantasy épique ne recherchant pas l’originalité mais une certaine idée de l’efficacité devraient pouvoir s’en contenter. On a déjà vu largement pire et Aleksei Pehov a qui plus est le bon goût de ne pas prétendre réinventer la roue.
Il ne faut tout simplement pas s’imaginer découvrir une suite renversante prolongeant le choc de l’arrivée d’une série majeure. Nous en sommes loin. Mais un bon steak-frites de temps en temps, ou plutôt un plat de pelmeni dans le cas présent, ça ne fait pas de mal, bien au contraire. 

6.5/10

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