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Le Mage Prodigue

Titre VO: The Prodigal Mage

Tome 1 du cycle : Les Enfants du Pêcheur
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Karen Miller

Dix-sept ans ont passé depuis la défaite du sorcier Morg et la destruction du Mur de Barl qui protégeait le royaume de Lur. Très vite après ces événements, une petite expédition est partie au-delà des montagnes à la découverte d’éventuels habitants. Elle n’est jamais revenue…
Asher et sa femme Dathné vivent toujours à Dorona et ont deux enfants, Rafel et Deenie. La question d’une nouvelle expédition fait voler en éclats leur famille. Rafel, qui a hérité des pouvoirs magiques de son père mais a interdiction de les utiliser, décide de partir contre l’avis d’Asher.
Or, bientôt, Rafel et ses compagnons, eux non plus, ne donnent plus signe de vie…

Critique

Par Phooka, le 13/03/2012

Premier tome d’un nouveau diptyque signé Karen Miller, Le mage prodigue est un roman dense qui se décompose en trois parties distinctes. Précisons qu’il vaut mieux avoir lu La prophétie du royaume de Lur pour l’apprécier pleinement, car les références ne manquent pas.
Immédiatement, on retrouve tout le monde d’Asher, Lur bien sûr, sa ville, ses habitudes, mais surtout Asher et son langage si particulier. Dix ans se sont passés depuis que le mur est tombé et la vie coule paisiblement dans la contrée. Les Olkens et les Doranens vivent maintenant côte à côte et se supportent à défaut de s’apprécier. Tout semble aller pour le mieux, mais Asher est inquiet. Lui seul, sent que quelque chose ne va pas. Sa sensibilité exacerbée de Mage Innocent lui fait comprendre que la terre gémit et que Lur est en mauvaise santé. Asher est maintenant père de famille, il a un fils de 10 ans, Rafel et une fille un peu plus jeune, Deenie. Pour lui, rien n’est plus important que sa famille et il est prêt à tout pour assurer leur sécurité ainsi que celle de tous les habitants de Lur.
Son rôle de héros lui vaut d’ailleurs d’être consulté pour toutes les décisions importantes de Lur. Il est devenu amer et son inquiétude pour Lur le rend encore plus méfiant. Le Asher jeune et innocent des débuts est bien loin, et on le retrouve portant toute la responsabilité de Lur et de sa famille sur ses épaules, une situation qui l’a rendu quelque peu aigri avec le temps. Oui, Asher n’a pas digéré la terrible bataille qui a conclu son épopée et sa prophétie …
Trois parties composent donc ce premier tome, assez inégales. La première raconte le premier “incident” sur Lur depuis que le mur a disparu dix ans plus tôt. Rafel a dix ans, Asher est encore dans la force de l’âge mais il n’arrive pas à se décider à agir. Et même si on comprend les raisons de ses hésitations, ses atermoiements constants finissent par s’avérer pénibles quelque peu pour le lecteur. Il en est de même pour son comportement vis à vis de Rafel, son fils. Bien sûr cette première partie a aussi pour but de faire entrer le nouveau lecteur, celui qui n’aurait pas lu La prophétie de Lur, dans l’histoire. Mais pour celles et ceux qui connaissent déjà le monde de Karen Miller, c’est un peu long et ennuyeux (pas loin de 150 pages quand même).
Mais l’on arrive enfin dans le vif du sujet et le récit prend alors toute son ampleur. Dix ans plus tard, Asher commence à se faire vieux… Sera-t-il capable de rééditer ses exploits ? Rien n’est moins sûr, mais Rafel, lui, est là… C’est pour l’essentiel le portrait craché de son père, avec peut-être un sale caractère en prime. Il a toujours vécu dans l’ombre de son héros de père et a souffert de cette situation. Lui aussi voudrait être quelqu’un, pas juste “le fils de …”. L’auteur parvient tout à fait à nous faire partager cet état de fait et la nature de ce lien particulier et l’on compatit souvent avec le personnage, qui s’avère cela dit parfois agaçant. En tout cas, ce mélange en fait un héros ambigu et à part. Toutefois, c’est un héros que l’on prend vite plaisir à suivre. Il va grandir, s’affirmer, défier ses parents, se rendre compte de ses erreurs, bref il va devenir un homme. Différent d’Asher mais sans doute aussi puissant…
On retrouve dès lors tout ce qui fait le charme et la saveur des écrits de Karen Miller, son style toujours aussi percutant, avec ce langage d’Asher si particulier, celui d’un pêcheur sans instruction, et bien sûr une fin sous la forme d’un cliffhanger, un retournement de situation totalement imprévisible, comme elle l’avait déjà fait à la fin du premier tome de La prophétie de Lur.
Il va donc falloir patienter… Mais pas trop longtemps, puisque le deuxième et dernier tome arrivera dès mai 2012.

7.0/10

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