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Le Fléau de Chalion

Titre VO: The Curse of Chalion

Tome 1 du cycle : Le Fléau de Chalion
ISBN : 978-291437045-5
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Lois McMaster Bujold

A la veille du Jour de la Fille - la grande fête en honneur de la Dame Printemps, l’une des cinq grandes déités - un homme au corps et à l’esprit brisés avance lentement sur la route de Valenda. Ancien soldat et courtisan, Cazaril a survécu à l’indignité et à d’horribles tortures comme esclave à bord d’une galère ennemie. Aujourd’hui libre, tout ce qu’il cherche, c’est un travail subalterne dans les cuisines de la Douairière Provincara, dans la noble maison où il servit comme page durant sa jeunesse. Mais les dieux ont d’autres plans pour cet homme humble. Accueilli chaleureusement, vêtu et nourri, il est nommé, à sa grande surprise, secrétaire personnel et tuteur de la Royesse Iselle - la sœur, belle et obstinée, du garçon impétueux destiné à devenir le prochain seigneur du pays. Mais ce poste placera Cazaril à l’endroit qu’il craint plus encore que la mer : la cour royale de Cardegoss, où règnent l’intrigue et la trahison. A Cardegoss, les puissants ennemis qui avaient jeté Cazaril aux fers d’une rame riknari occupent à présent les positions les plus élevées du royaume, juste en dessous du Roya. Pourtant quelque chose de plus sinistre encore que leurs plans machiavéliques pend comme une épée au dessus de la famille royale : une malédiction sanguine qui touche non seulement ceux qui règnent mais également leur entourage. Le futur d’Iselle et de la Maison de Chalion semble compromis. La seule solution pour Cazaril est d’avoir recours à la plus noire des magies, mais pour cela, il devra sacrifier sa vie…

Critique

Par Belgarion, le 03/09/2006

A première vue, ce roman ne payait pas de mine, laissant plutôt dubitatif. De plus, l’auteur, Loïs MacMaster Bujold, était plus connue pour ses écrits de SF, tels que la saga de Miles Vorkosigan, que pour ses livres de fantasy.
Cependant, une fois lancé dans l’histoire, impossible d’en décoller tellement le scénario, le style et les personnages m’avaient conquis. L’ambiance est très étrange, presque languide à certains moments, pour ensuite brusquement s’accélérer pour se calmer peu après. Cette alternance moment fort-temps mort est l’un des points forts du récit qui ne diminue à aucun moment d’intensité.
En effet, Le Fléau de Chalion traite de l’histoire d’un homme brisé et vieilli prématurément par la trahison et les galères, qui cherche à retrouver une place dans le monde. Mais l’originalité réside dans la volonté de l’auteur de ne pas en faire un guerrier ivre de vengeance comme sait si bien le faire Gemmell, mais plutôt de représenter Cazaril comme un anti-héros qui ne recherche que la tranquillité et la paix. Au début on ne peut que le prendre en pitié, non l’admirer, et c’est pourquoi on s’identifie à sa quête en tant qu’homme ordinaire, mais qui possède un sens du devoir poussé. Les autres personnages sont pareillement nuancés en allant du fourbe Di Jironal au faible roi Orico et constituent dans leur ensemble une trame complexe et crédible centrée d’une part sur Cazaril, d’autre part sur la malédiction héréditaire qui frappe la famille royale.
Cependant, les intrigues politiques vont le forcer à s’impliquer dans la destinée de Chalion en tant que précepteur de la royesse Iselle, héritière du trône, et de sa suivante. Et c’est donc à la cour royale de Cardegosse que va se dérouler la plupart de l’histoire au milieu des complots, meurtres et trahisons.
Le Fléau de Chalion est là un livre plus tourné sur les jeux politiques d’alliance et l’évolution du héros au milieu des tractations des courtisans hostiles, que sur de grandes batailles ou des duels de magie effrénés.
Il ne s’agit donc pas d’un livre tranché où les ennemis sont clairement identifiés, mais d’un monde de nuances où chacun a son côté sombre et où la force brute s’efface devant la ruse et la réflexion.
Dans ce même ordre d’idée, une autre originalité de ce livre consiste en la religion panthéiste (Père, Mère, Fille, Fils, Bâtard) où chaque Dieu est nécessaire et adoré par la population. Là encore, il n’y a pas de Dieu du Bien ou du Mal, ce qui permet d’éviter les écueils d’un manichéisme trop poussé.
Les éléments de fantasy à grand spectacle sont écartés au profit d’une magie plus subtile mais toujours présente tout au long de l’histoire avec l’intervention des Dieux.
Au final, il s’agit d’un roman de fantasy passionnant, calme, peut-être trop lent pour certains, qui est d’une lecture très agréable avec des personnages plus humains, et donc plus crédibles, donnant leur force au récit aux multiples rebondissements. Je le conseille vivement aux amateurs d’une fantasy pleine d’intrigues royales, de conflits étatiques et de sentiments humains. Amateurs de combats et d’action, passez votre chemin.
A lire en attendant sa suite à paraître tout prochainement, Paladin des âmes.

8.0/10

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