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Le Dragon Griaule

Titre VO: The Dragon Griaule

Tome 1 du cycle : Le Dragon Griaule
ISBN : 978-284344106-6
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Lucius Shepard

Ouvrage nominé au prix Elbakin.net 2012.

En 1853, dans un lointain pays du Sud, en un monde séparé du nôtre par la plus infime marge de possibilité, la vallée de Carbonales, une région fertile entourant la cité de Teocinte et réputée pour sa production d’argent, d’acajou et d’indigo, était placé sous la domination d’un dragon nommé Griaule. Il y avait d’autres dragons en ce temps-là, vivant pour la plupart sur des îlots rocheux à l’ouest de la Patagonie — de minuscules créatures irascibles, dont la plus grande avait à peine la taille d’une alouette. Mais Griaule était l’une des Bêtes géantes qui avaient régné sur un âge antique. Au fil des siècles, il avait grandi jusqu’à mesurer sept cent cinquante pieds au garrot et plus de six mille pieds de la queue au museau…

Critique

Par Asavar, le 10/12/2011

Lucius Shepard est une figure importante des littératures de l’imaginaire depuis de nombreuses années. Il fut, avec d’autres, l’un des auteurs qui offrit au genre tout entier un nouvel age d’or dans les années 80. Il devint l’un des piliers du genre grâce à ses descriptions fortes et imagées et ses mondes hauts en couleur. Que ce soit en Science-Fiction, en Fantastique ou en Fantasy, on retrouve toujours la même puissance créative.
Avec Le Dragon Griaule, recueil regroupant six nouvelles écrites entre 1984 et 2010 (dont cinq textes inédits), la plume de Lucius Shepard nous donne à nouveau rendez-vous. Mais, avant de commencer, qu’est ce que Griaule  ?
Griaule, à ne pas confondre avec l’ethnologue français Marcel Griaule, n’est autre qu’un dragon, créature qu’il n’est nul besoin de présenter car il n’est de créature plus emblématique de la Fantasy que celle-ci. Toutefois, détail d’importance, il mesure six mille pieds d’un bout à l’autre. Ce qui en fait évidemment un sacré morceau. Il est d’ailleurs amusant de noter qu’il représente l’une des bestioles les plus imposantes de la fantasy après A’Tuin, la tortue géante de Terry Pratchett. La frappante illustration de couverture, signée Nicolas Fructus, démontre à elle seule l’immensité de Griaule.
Mais revenons-en au dragon. Pétrifié par un sort, Griaule s’est petit à petit fondu dans le décor et fait partie intégrante de ce dernier depuis des siècles. On retrouve sur son dos forêts, ruisseaux et verdure. Mais loin d’être mort, le dragon projette son influence vile sur les habitants des environs. Et cette influence possède une importance indéniable tout au long du recueil.
Le Dragon, bien qu’en retrait par rapport aux différentes histoires, demeure toujours au centre du récit, car ces histoires se déroulent toutes autour, sur, voire à l’intérieur du dragon lui-même. Chacune des nouvelles nous permet ainsi d’en apprendre un peu plus sur le Dragon et le microcosme environnant. Au point dans certains cas d’occulter tout le reste, malgré (ou à cause de ?) son pouvoir évocateur. Cependant, la plume de Lucius Shepard nous entraîne dans un monde cohérent en suivant une ligne directrice définie dès le début, sans hésiter à aborder frontalement une noirceur souvent diffuse.
Petite anecdote à ce sujet, l’idée d’un monstre aussi démesuré que vicieux représente aux yeux de l’auteur une image déformée de l’administration Reagan. Et la patte politique, bien que peu présente dans certaines nouvelles, se ressent particulièrement dans L’Homme qui peignit le Dragon Griaule et Le Crâne qui seront pour beaucoup, les meilleures du lot, de par leur trame et leurs personnages.
Ceux-ci se révèlent attachants mais aussi parfois agaçants dans leurs agissements. En tout cas, tous ces protagonistes disposent d’une personnalité propre, forte, et aucun d’entre eux ne ressemble à son voisin. Mais, comme dans tout recueil, les nouvelles ne sont pas toutes égales en intérêt, et certaines pourront même inspirer aux lecteurs des réactions franchement opposées. Difficile assurément de rester indifférent face au monde que Lucius Shepard a créé au fil des ans et à la dynamique de ce dernier.
Pour finir, parlons de l’objet livre en tant que tel. Une fois de plus, Le Bélial a accompli un travail technique remarquable. Le papier est de qualité similaire à ce que l’on retrouve chez les éditions de L’Atalante et apporte un réel confort de lecture, sans parler des illustrations intérieures du roman ou de la traduction soignée de Jean-Daniel Brèque.
Au final, ce recueil constitue donc à n’en pas douter une lecture distrayante mais pas que, générant des moments de véritable engouement à l’égard de cet animal-univers et des personnages gravitant autour.

8.0/10

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