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Le Club des Mauvais Jours

Titre VO: The Dark Days Club

Tome 1 du cycle : Lady Helen
ISBN : 978-207066347-7
Catégorie : Jeunesse
Auteur/Autrice : Alison Goodman (Proposer une Biographie)

Londres, avril 1812. 
Lady Helen Wrexhall s’apprête à faire son entrée dans le monde. Bientôt, elle sera prise dans le tourbillon des bals avec l’espoir de faire un beau mariage. Mais d’étranges faits surviennent qui la plongent soudain dans les ombres de la Régence : une bonne de la maison disparaît, des meurtres sanglants sont commis et Helen fait la connaissance de lord Carlston, un homme à la réputation sulfureuse. Il appartient au Club des mauvais jours, une police secrète chargée de combattre des démons qui ont infiltré toutes les couches de la société. 
Lady Helen est dotée d’étranges pouvoirs mais acceptera-t-elle de renoncer à une vie faite de privilèges et d’insouciance pour basculer dans un monde terrifiant?

Critique

Par Saffron, le 29/01/2017

En 1813, Jane Austen publiait Orgueil et préjugés, son roman le plus connu, devenu depuis, un peu malgré lui, la pierre angulaire de la romance Régence. En 2009, Seth Grahame-Smith y ajoutait des zombies pour pimenter les choses. En 2016, c’est au tour d’Alison Goodman d’assaisonner la bonne société anglaise du début du 19è siècle à la sauce démons, mais cette fois, sans aucune velléité de parodie.
Nous sommes donc en 1812, et Lady Helen Wrexhall, dix-huit ans tout juste, fait son entrée dans le monde malgré la réputation plus que douteuse de feue sa mère, accusée de haute trahison. Comme toutes les jeunes femmes de son temps, son avenir semble tout tracé : trouver un mari, fonder une famille et passer ses journées à organiser bals et dîners. C’était sans compter sur les révélations d’un lointain et peu recommandable parent, Lord Carlston, selon lequel Helen serait destinée à combattre les démons et à sauver le monde, ni plus ni moins.
Moins de dix lignes, c’est peu pour résumer un roman de 500 pages – et pourtant… Ce premier tome des aventures de Lady Helen ressemble finalement à une très longue introduction, et il faut passer le premier tiers du livre pour se rappeler qu’on est bien ici en fantastique, et non dans un roman inédit de Georgette Heyer. Bien qu’on puisse difficilement affirmer qu’on s’ennuie, ce Club des Mauvais Jours souffre d’un certain nombre de longueurs.
La « faute » en revient certainement à la minutie avec laquelle l’auteure s’applique à décrire la société sous la Régence (1811-1820) : Alison Goodman a particulièrement bien fait ses devoirs et semble vouloir nous faire partager l’intégralité de ses recherches, aux dépens de l’histoire proprement dite. Jane Austen elle-même n’a jamais décrit la préparation d’un bal avec autant de détails, et en matière d’attention accordée aux vêtements, Robert Jordan n’a qu’à bien se tenir !
Et pourtant, malgré d’évidents problèmes de rythme, on se surprend à tourner les pages pour en savoir plus sur les Vigilants et les Abuseurs (à choisir, préférez la version originale, Reclaimers et Deceivers sonnant tout de même mieux…). La mythologie que développe Goodman intrigue et les personnages ont le mérite de ne pas sombrer dans le manichéisme. Mention spéciale à Lord Carlston, sorte d’hybride parfait entre Buffy Summers et le taciturne Mr Darcy.
Si certains passages font hausser un sourcil quant à la classification en young adult (diantre, que Monsieur le Comte peut parfois se montrer cru !), de nombreux éléments renvoient régulièrement le lecteur aux codes du genre. Impossible par exemple d’échapper au triangle amoureux, même si la fin de ce premier tome semble indiquer que l’auteur ne passera pas une trilogie là-dessus. Et bien que le personnage principal, Helen, se coule aisément dans le moule de la « jeune fille forte et indépendante », il doit également composer avec les contraintes imposées par une société rigide et étouffante, qui considère les femmes comme des objets décoratifs plutôt que comme des êtres humains.
Malgré la formulation en demi-teinte de cette chronique, Le Club des Mauvais Jours reste une lecture plaisante, plutôt originale et finalement assez adulte, qui donne envie de se procurer le tome 2 dès sa sortie en VO le 31 janvier 2017. En espérant que l’histoire démarre enfin et se concentre davantage sur la menace que représentent les Abuseurs que sur la façon d’accorder les plumes de son turban à sa robe…

7.0/10

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