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Le Chevalier

Tome 1 du cycle : Le Haut-royaume
ISBN : 978-235294632-8
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Pierre Pevel

Un homme, un royaume, un destin.
Il avait nom Lorn Askariàn. Certains disent que le malheur arriva par lui et d’autres qu’il fut celui par qui tout fut sauvé. Dans ses veines coulait le sang  noir des héros condamnés.
Le Haut-Royaume connaît sa période la plus sombre. Le roi est affaibli et la rébellion gronde aux frontières du territoire. En dernier recours, le souverain libère Lorn de ses geôles et le nomme Chevalier du Trône d’Onyx, chargé de protéger l’autorité royale. Héros valeureux et juste, Lorn est une figure d’espoir pour le peuple, mais il poursuit également un but secret : retrouver ceux qui l’ont maintenu en captivité, les uns après les autres… et leur faire sentir le goût de la vengeance.

Critique

Par Gillossen, le 24/04/2013

Avec Le Chevalier, Pierre Pevel entame une saga qu’il espère au long cours et entre cette fois pleinement dans la fantasy épique, même si l’on retrouve évidemment de nombreux repères renvoyant à ses romans précédents, à commencer par l’importance accordée aux rebondissements de l’intrigue (et pas forcément par le biais des scènes les plus spectaculaires) sans parler de son style toujours aussi efficace et débarrassé de toutes fioritures (ce qui ne l’empêche pas de “cueillir” parfois le lecteur au détour d’une phrase).
Mais ce qui frappe peut-être le plus avec ce nouveau roman, c’est peut-être son accessibilité. Car de Wielstadt aux Lames du Cardinal en passant par Les Enchantements d’Ambremer, les histoires de Pierre Pevel se basaient toujours sur un canevas historique (plus ou moins romancé, bien entendu) et nous proposaient des héros sortant vraiment de l’ordinaire, de par leur âge, leurs origines, etc., etc. Ici, le lecteur découvre un monde de fantasy épique - en apparence - ordinaire justement et un personnage principal, Lorn, un peu falot au début du roman, comme en retrait, comme pour laisser place au lecteur dépassant sa condition de spectateur. Autant dire que l’on entre très facilement dans l’histoire, loin de se concentrer uniquement sur la vengeance dont il est question en quatrième de couverture, celle-ci ne débutant pour ainsi dire qu’à peine.
Pour autant, il ne faudrait pas croire que nous avons droit ici à une version “allégée” de tout ce qui fait la patte Pevel.
Au fil des pages, au fur et à mesure que se dévoile cet univers plus complexe qu’il n’y paraît, celui-ci gagne en cohérence mais surtout en personnalité (à l’image de la question de l’Obscure, mal mystérieux). Le Haut-Royaume et les dangers qui le guettent de l’intérieur comme de l’extérieur se dessinent peu à peu, au gré des pistes et des indices semés par l’auteur. Le tout est d’ailleurs empreint d’une certaine gravité que l’on retrouve aussi bien à travers les décisions de Lorn que dans la figure du Haut-Roi par exemple. Mais Pevel ne cherche pas à faire sombre pour le plaisir de faire sombre. La trame générale n’est ainsi pas si noire que ça.
Les personnages se révèlent savamment pensés : le prince Alan pas forcément très à l’aise avec les intrigues de cour, les compagnons de Lorn redonnant vie à la Garde d’Onyx, la jeune et intrépide Naé ou bien encore Serk’Arn, le Dragon de la Destruction… Tous ont un rôle à jouer, mais ne sont pas de simples pions sur l’échiquier de Pierre Pevel, quand bien même demeurent-ils globalement à l’image de leurs portraits. On s’attache à leurs pas, à leurs colères, à leurs frustrations, à leurs secrets étouffés ou inavoués. Si Lorn, le premier chevalier du royaume, ne se montre donc au départ pas des plus charismatiques en tant que “héros”, il devient nettement plus intéressant dès la deuxième partie du roman - découpé en quatre parties plus un épilogue - tout en restant un protagoniste principal “trahi par le destin” plutôt classique. Les seconds rôles font généralement preuve d’une présence plus marquée, même si l’on espère que certains auront bientôt droit à autre chose que de brèves apparitions tant le potentiel est là.      
Si le démarrage général de l’intrigue peut être également considéré comme plutôt lent, épousant cela dit le retour en société de son héros, les choses s’accélèrent bien vite et le grand final du roman fait la part à une dimension toute épique, une fois le prince-dragon dans la place et les agissements de Lorn rencontrant leurs premières répercussions aussi cruelles que décisives. Avant, comme souvent chez l’auteur, de se conclure par un véritable coup de poing laissant le lecteur pantelant. On a beau s’y attendre avec lui, Pierre Pevel a le chic pour peindre en quelques lignes de quoi redéfinir tous les enjeux de son intrigue. Et le procédé fonctionne toujours aussi bien, sans occulter pour autant les développements qui précèdent en jouant la carte du twist pour le twist. Le roman pourrait très bien s’arrêter plus tôt et être tout aussi satisfaisant.
Avec Le Chevalier, Pierre Pevel signe son grand retour en remportant haut la main son pari, celui de se lancer dans une véritable fresque, où l’amertume souffle presque aussi souvent que l’aventure. S’appuyant sur ses points forts et développant un cadre dont on perçoit la profondeur sans que celle-ci écrase son récit, il nous livre une chronique dense et prenante, à l’atmosphère maîtrisée.
 

7.5/10

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