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Le chant du coucou
Titre VO: Cuckoo Song
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Hardinge, Frances
Ce qui bougea en premier, ce furent les yeux, les yeux superbes de verre gris-vert. Ils pivotèrent lentement pour se fixer sur le visage de Triss. Puis la petite bouche frémit, s’ouvrit pour parler.
« Qu’est-ce que tu fais là ? Pour qui tu te prends ? C’est ma famille. »
Quand Triss se réveille à la suite d’une noyade dont elle a réchappé, elle comprend que quelque chose ne tourne pas rond : elle est prise de fringales incoercibles, elle se réveille la nuit des brindilles dans les cheveux, et sa sœur a peur d’elle.
Critique
Par Gillossen, le 09/05/2018
C’est en répondant à nos questions de début d’année pour l’Atalante que Mireille Rivalland avait attiré notre attention sur le roman de Frances Hardinge.
Et il faut bien dire qu’elle a bien fait, car c’est une jolie petite réussite, avec ce qu’il faut de macabre pour vous faire frissonner, sans tomber dans d’insipides excès pour autant. Le roman explore le thème classique du changelin, soit un “leurre” laissé par les fées, trolls, elfes (ou autres créatures du Petit peuple) à la place d’un nouveau-né humain qu’elles enlèvent, comme l’indique Wikipedia, en guise de rappel sommaire.
Mais Hardinge le fait avec un certain talent, qui évite notamment le sentiment de redite que l’on pouvait craindre avec ce genre de scénarii mille fois mis en scène. Il faut dire que l’auteure choisit d’insister sur les relations entre les différents personnages, de même que sur la profondeur psychologique de chacun d’entre eux. Il en résulte un récit qui prend son temps et qui ne s’accélère jamais vraiment, ce qui n’empêeche pas pour autant l’installation progressive d’une tension qui s’avère finalement délicieusement dérangeante.
Cela dit, Le chant du coucou ne se lit pas pour ses frissons, du moins, pas avant tout. Evidemment, le lecteur un minimum impliqué en tout cas est poussé à se poser des questions et le mystère occupe une part importante de l’intrigue, mais c’est bien la relation entre les deux sœurs qui demeure au centre de celle-ci, non sans faire naître une émotion bien réelle au gré de certaines scènes poignantes.
A vrai dire, le roman pourrait très bien être lu par des adolescents, même si le public adulte peut tout à fait l’apprécier lui aussi. Mais la plume de Frances Hardinge reste suffisamment floue par moments pour éviter de s’aliéner ceux d’entre nous qui seraient peut-être un peu trop impressionnables. C’est avant tout le caractère étrange et inquiétant de cette histoire qui s’impose à nous et le roman aurait à peu de choses près pu paraître dans une collection ouvertement Jeunesse.
Il s’agit en tout cas d’une lecture parfois envoûtante, parfois un peu plus frustrante, portée par une prose subtile. A noter que j’ai lu le roman en anglais, la traduction française étant assurée par Patrick Couton.
S’il ne s’agit pas d’un coup de cœur en tant que tel, voilà toutefois une lecture à découvrir à l’occasion, sans aucun doute.
7.5/10
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