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Le Cavalier rêveur

Titre VO: Shaman's Crossing

Tome 2 du cycle : Le Soldat chamane
Partie 2 de " Shaman's Crossing"
ISBN : 978-229000463-0
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Robin Hobb

Jamère Burvelle poursuit ses études à l’École royale de cavalerie, mais l’antagonisme entre fils d’anciens et de nouveaux nobles croît toujours, attisé par le directeur de l’établissement qui prend des mesures de plus en plus draconiennes pour expulser les élèves de la nouvelle aristocratie. La tension mène à des affrontements qui, pour être sournois, n’en sont pas moins violents.
Pris dans cette tourmente, Jamère doit, en outre, faire face aux exigences de la femme-arbre qui, dans ses rêves, lui ordonne de chasser les « envahisseurs ». Déchiré par les conflits qui bouillonnent en lui, influencé par sa fantasque cousine qui cherche à l’entraîner vers le monde du spiritisme, il s’efforce, pour ne pas sombrer, de s’agripper aux principes rigides de son éducation. Mais un jour, la crise éclate…

Critique

Par Thys, le 19/09/2007

Autant le dire tout de suite, ce premier tome de la nouvelle série de Robin Hobb est une semi déception, d’autant qu’on l’attendait avec impatience, puisqu’il s’agit de sa première série, éditée sous ce nom, à sortir totalement du monde des Six Duchés. Malheureusement, on constate vite que même une auteur aussi talentueuse que Robin Hobb ne peut éviter tous les écueils d’un tome d’introduction. Pourtant, le nouveau monde qu’elle nous propose vaut le détour. Il peut être un brin déstabilisant tant il diffère de celui des Six Duchés mais il ne laissera pas indifférent. L’auteur nous plonge en effet dans un monde qui ressemble étrangement à un far west américain (bien qu’elle s’en défende), les cow-boys en moins et de fortes valeurs inspirées de la vieille Europe en plus. C’est en effet dans une Monarchie conquérante, dotée d’armes à feu et qui chasse de leur territoire les peuplades indigènes bien mystérieuses, malgré la magie qu’elles lui opposent, qu’évolue Nevare Burvelle, le jeune héros de l’histoire. Et c’est justement à la frontière de ces deux mondes que tout oppose que l’auteur semble lui promettre un destin déchiré.
S’il est d’abord un peu étrange de reconnaître dans ce monde nombre d’éléments largement inspirés du notre, et d’un passé pas si ancien qui plus est, on reconnaîtra malgré tout rapidement ses qualités et son potentiel, et même certaines thématiques ou personnages un peu naïfs, caricaturaux et que l’on voit venir de loin seront ici pardonnés tant on sent que Robin Hobb posent les bases pour une suite prometteuse.
Ce qui pêche donc ici, ce n’est pas tant ce nouveau monde, c’est plus les longueurs et les répétitions de l’introduction dans cet univers et dans la vie de Nevare. On comprend assez vite de quoi il retourne, puisque ce monde nous semble rapidement familier, et pourtant, Robin Hobb insiste, parfois jusqu’à la lassitude, sur des thèmes qui nous apparaissent immédiatement évidents. C’est vraiment le gros point faible de ce livre, dont l’intrigue ne devient plus captivante et emballée, que dans le tout dernier tiers.
Autre petit bémol, on a l’impression que LE point fort de l’auteur, j’entends par là ses personnages exceptionnels, semble ici manquer à l’appel, car on ne ressent tout d’abord pour Nevare rien de l’attachement que l’on pouvait avoir pour un Fitz ou encore des sentiments assez forts, que ce soit de l’admiration ou de l’agacement, que l’on concevaient pour une Althéa. Pendant une bonne partie du roman, ce nouveau héros semble fade à côté de ses prédécesseurs, qui laissaient tout sauf indifférent, et on ne peut qu’espérer qu’il s’étoffe au cours des suites comme le laisse heureusement espérer une fin bien plus “rock’n roll” que les débuts un brin poussifs.
On regrettera donc une introduction qui manque de souffle et à travers laquelle il est difficile de s’enthousiasmer comme on le faisait dans les précédentes séries de Hobb, mais on se consolera vite devant la fin qui nous encourage à faire confiance à l’auteur.

7.5/10

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