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La Marque de la bête

ISBN : 978-274042478-0
Catégorie : Jeunesse
Auteur/Autrice : Charlotte Bousquet

Ouvrage nominé au prix Elbakin.net 2010

Moyen Age. La belle Bruna de Caracal pleure ses parents. Sa mère est morte en la mettant au monde, son père a sombré dans la folie. Un soir, le baron qui fut jadis un héros et terrassa le Moroch, tente d’abuser de sa propre fille. L’adolescente s’enfuit en portant la peau de la Bête, symbole d’une gloire passée, signe aujourd’hui de tristesse. Se sentant à la fois victime et coupable, Bruna s’enfonce dans la forêt, s’y perdant en tâchant de se retrouver. A la fois refuge et prison, la forêt confronte la Belle à la Bête. Attirée par la séduction noire du Moroch, Bruna renoncera-t-elle à son humanité ?

Critique

Par John Doe, le 20/06/2010

Placé sous la double égide des Frères Grimm et de Nietzsche, La Marque de la bête nous propose une relecture moderne de l’univers des contes. Située dans un Moyen Age indéterminé, Charlotte Bousquet nous narre l’histoire de Bruna, la jeune baronne de Caracal.
Sa mère étant morte en couches, elle vit seule avec son père, qui fut autrefois le héros de tout un peuple pour avoir vaincu le Moroch, mais qui, dévoré par l’amertume, s’est peu à peu transformé en un être vil qui n’est plus que l’ombre du preux chevalier d’autrefois.
Et lorsque l’irréparable se produit, Bruna n’a d’autre possibilité que de s’enfuir dans la forêt, avec sur ses épaules la peau du Moroch, qui semble détenir de mystérieux pouvoirs.
C’est dans cet environnement hostile que le merveilleux va alors faire son apparition, et c’est le Moroch qui semble être le seul à pouvoir lui offrir force et subsistance. Mais qui est-il au juste ? S’agit-il de l’émanation de l’esprit d’une jeune fille malade, ou bien est-ce une matérialisation de l’Esprit de la Forêt, de la part d’animalité présente au cœur de la psyché humaine ?
Thème passionnant et traité avec subtilité par l’auteur, qui intègre ce questionnement à celui de la survie. Loin des débats théoriques et pontifiants du philosophe Aurélius (l’écrivain préféré de notre héroïne), Bruna est confrontée à la limite concrète de ce qu’un être humain doit accepter pour survivre. Perdre son humanité et vivre, ou la conserver et mourir, tel semble être le seul choix qui s’offre à elle.
Mais Bruna est une battante et les choses ne sont pas aussi simples : nous n’assistons pas là à une simple opposition entre l’Homme et l’Animal. On peut dire que, d’une certaine manière, la Belle est la Bête et Charlotte Bousquet accorde une attention particulière à la description des liens étranges, entre amour et tristesse, qui unissent le Moroch à la fille de son bourreau.
Le dernier tiers du livre sera l’occasion pour l’héroïne de se confronter à la réalité. Hantée par la crainte d’être rejetée, d’être assimilée par les siens au monstre qu’elle craint de devenir, elle sait qu’il lui faudra pourtant faire face à ses démons pour mettre derrière elle les oripeaux de son passé.
Abordant avec délicatesse des thèmes forts tels que l’inceste, la mémoire, la culpabilité, le désir, La Marque de la bête est donc une nouvelle belle réussite de son auteur, qui revisite avec brio les contes de fées en les intégrant à un imaginaire qui lui est propre. Après L’Archipel des Numinées, Charlotte Bousquet continue, pour le plus grand plaisir du lecteur, d’explorer les sentiers de la fantasy. Puisse son chemin être le plus long possible !

8.0/10

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