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La Voie des Rois - 2

Titre VO: The Way of Kings

Tome 1 du cycle : Les Archives de Roshar
Partie 2 de "The Way of Kings"
ISBN : 978-236051072-6
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Brandon Sanderson

Sur les traces des grands maîtres. Roshar, monde de pierres et d’orages. D’étranges tempêtes de pouvoirs balaient les terres accidentées tellement souvent, qu’elles ont influencé l’écologie et la civilisation. Les animaux se cachent dans des coquillages, les arbres rentrent leurs branches et l’herbe se rétracte dans le sol. Les cités sont construites uniquement où la topographie offre une protection. Des siècles ont passé depuis la chute des dix ordres consacrés connus sous le nom de Chevaliers Radieux, mais leurs avatars, des épées et des armures mystiques qui transforment des hommes ordinaires en guerriers quasi invincibles, sont toujours là. Des royaumes sont échangés contre ces objets, des guerres sont menées en leur nom et gagnées grâce à eux. Une de ces guerres se déroule sur le paysage dévasté qu’on appelle les Plaines Brisées. Là, Kaladin, qui a abandonné ses études de médecine contre une arme pour protéger son petit frère, a été réduit en esclavage. Dans une guerre insensée, où dix armées combattent séparément contre un unique ennemi, il lutte pour sauver ses hommes et pour apaiser les chefs qui les considèrent comme quantité négligeable. Le Clarissime Dalinar Kholin commande une de ces armées et, comme son frère feu le roi, il est fasciné par un texte ancien appelé La Voie des Rois. Hanté par des visions des temps anciens et par les Chevaliers Radieux, il commence à douter de sa santé mentale. De l’autre côté de l’océan, une jeune femme appelée Shallan cherche à devenir apprentie de l’éminente et hérétique Jasnah Kholin, la nièce de Dalinar. Bien qu’elle aime apprendre, ses motivations ne sont pas pures, et alors qu’elle planifie un vol audacieux, elle commence à découvrir certains secrets des Chevaliers Radieux, et des informations sur la vraie raison de la guerre.

Critique

Par Guigz, le 18/11/2013

Épique.
Voilà comment l’on pourrait résumer en un seul mot ce point de départ de la saga des Archives de Roshar, présentée comme la série la plus ambitieuse de Brandon Sanderson.
Épique, car bien avant sa parution, l’auteur a parfaitement su mettre l’eau à la bouche de ses lecteurs et fans de la première heure, en annonçant une histoire dont la démesure s’étale en quelques chiffres : 10 tomes annoncés, 20 systèmes de magie, 380 ko d’intrigues et de sous-intrigues, et un premier tome affichant au compteur plus de 1250 pages pour le format poche… Steven Erikson, Georges R.R. Martin et Robert Jordan sont prévenus, Brandon Sanderson compte laisser, sinon une empreinte dans le domaine de la fantasy épique, à tout le moins une véritable muraille de Chine du genre.
Voici donc venir une œuvre dont le gigantisme s’affiche avant même  que soit ouvert le premier livre de cette histoire au long cours. Pour autant, l’auteur a-t-il véritablement les moyens de ses (colossales) ambitions ? Parvenu au bout de ce premier tome, il apparait difficile de se prononcer véritablement sur la question.
Concrètement, La Voie des Rois illustre l’intégralité des points forts et faibles de l’auteur, sans que ceux-ci aient véritablement varié d’un pouce depuis la trilogie Fils-des-Brumes.
Le tout début de l’histoire montre au lecteur que Sanderson n’a rien perdu de son originalité en matière de création de systèmes de magie à la fois innovants et très visuels. Il est cependant aisé de ressentir que ce premier tome n’a pas pour but de dévoiler toute la structure de ces divers systèmes, mais au contraire de n’en montrer qu’une parcelle, de ne les aborder que par un bout ou l’autre, le flou autour de l’utilisation de la magie donnant ainsi l’envie et la frustration nécessaire au lecteur pour se poser les questions et imaginer les théories les plus folles quand à son origine, ses potentialités et ses éventuelles limites.
Cette volonté assumée de laisser volontiers le lecteur dans une sorte de « flou artistique » se retrouve également exprimée à travers l’histoire de ce monde créé de toute pièce. Tout au long de l’intrigue, le passé de Roshar se dévoile uniquement par petites touches, de manière parfois abruptes (on pense notamment aux visions de Dalinar, nous y reviendrons) ou plus subtiles au détour des réflexions et interactions de certains personnages. Toujours est-il que le peu qui nous en est montré souligne qu’à l’évidence Brandon Sanderson a travaillé son univers comme jamais il ne l’avait fait précédemment. Agrémenté tout du long de superbes illustrations, c’est un véritable contrepied à un univers de high fantasy typique qui nous est ainsi proposé. Point question ici de forêts ou de dragons mais au contraire d’un monde rocailleux, balayé par des tempêtes d’une grande violence ou le bestiaire s’apparente à un habile croisement entre crustacés géants et roche. Un mélange certes improbable mais qui se tient parfaitement dans cet univers violent, dominé par la guerre, ou la recherche d’armures et d’armes surpuissantes entraîne les hommes à s’entre-déchirer. Et c’est dans ce maelstrom que sont jetés Kaladin, Shallan et Dalinar, les trois héros principaux de l’histoire. Et l’on en vient là à aborder le premier écueil du récit. Car si dans ce premier tome les storylines de Kaladin et Dalinar font mouche, celle du premier utilisant habilement les codes de la high fantasy, celle du deuxième introduisant les intrigues de cour couplées à des découvertes sur l’histoire de Roshar (grâce notamment aux visions du passé, l’un des moteurs de l’intrigue de ce premier tome), il n’en est pas de même pour celle de Shallan. Mal introduite, l’auteur ne parvient jamais vraiment à faire décoller l’histoire de la jeune femme qui souffre de la comparaison avec ses homologues masculins et se fait même voler la vedette par un personnage secondaire (en la matière, on ne peut que souligner les excellents seconds rôles de l’histoire qui apportent leurs lots d’intrigues en tout genre).
Et c’est donc en partie (mais pas que) à cause de ce personnage que l’on décèle le gros point noir de ce premier tome : sa longueur. Certes, Brandon Sanderson semble avoir beaucoup de choses à nous raconter, mais, à la lecture de certains passages, il parait difficile de ne pas se demander pourquoi le roman n’a pas été écourté. De fait, le récit met plus d’une fois l’attention du lecteur à l’épreuve tant il ne se passe pour ainsi dire pas grand-chose, notamment lors du premier et troisième quart du livre. La faute en étant principalement due aux atermoiements de Shallan, mais aussi, dans une moindre mesure, de ceux de Kaladin (dont certains éléments du passé s’avèrent franchement dispensables).
Heureusement, le système Sanderson finit toujours par faire s’emballer le récit sur sa fin et les 150 dernières pages contiennent leur lot de moments épiques en diable, couplées à quelques révélations finales savamment dosées qui laissent au final l’impression au lecteur que celui-ci a assisté à une sorte de gigantesque introduction à quelque chose d’encore plus grand.
Il serait donc faux d’affirmer que l’on est ici en présence d’un monument de la fantasy à la seule lecture de ce roman. Certes, La Voie des Rois est un très bon récit de fantasy épique qui se démarque aisément de la masse du tout venant, non dénué de défauts, il saura aisément plaire aux amateurs du genre et aux fans de l’auteur.
Pour l’instant c’est tout ce qu’on lui demande, en attendant d’en lire davantage sur Roshar.

8.0/10



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