La Maison des mages

ISBN : 978-235408155-3
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Adrien Tomas

Tiul est le plus mauvais étudiant de la maison des mages. Plus intéressé par les filles des tavernes que par l’art qui permet à ses confrères de manipuler les forces de ce monde. Anthalus est un mercenaire de bas étage qui vit au jour le jour entre tueries et trahisons. Qiruë, craintive et chétive, est la dernière représentante du peuple moribond et décadent des Elfes, méprisée et haïe par ses supérieurs. Alishr est un jeune écuyer malingre qui rêve de devenir paladin, malgré les brimades et l’ostracisme dont il est la victime. Ce ne sont pas des héros, et il est probable qu’ils ne le soient jamais. Pourtant, alors que la mystérieuse Maison des Mages, qui apporte aide et éducation aux populations, tisse son réseau tentaculaire au cœur des Six Royaumes, le destin du monde va heurter le leur de plein fouet et les jeter face à des forces magiques aussi anciennes que l’univers. C’est avec et contre elles qu’ils devront écrire la légende des siècles à venir.

Critique

Par Gillossen, le 29/08/2013

Malgré son enthousiasme et son respect des classiques sans volonté de les singer, le premier roman d’Adrien Tomas, La Geste du Sixième Royaume, ne nous avait pas vraiment convaincus. Mais l’auteur a su en séduire d’autres et n’aura pas tardé à revenir sur le devant de la scène avec ce second roman, dont il est question aujourd’hui.
La Maison des mages explore le même univers mais ne se veut pas une suite directe au premier roman, ce qui n’est d’ailleurs pas forcément une mauvaise idée. On peut donc le lire à part mais attention, car vous en apprendrez forcément beaucoup trop sur la Geste pour prendre réellement plaisir ensuite à la découvrir. La “faute” à un bond dans le temps de trois siècles.
Bonne nouvelle par rapport au premier roman de l’auteur : celui-ci est plus court et donc - même si ce n’est pas toujours une garantie, cela se vérifie ici - mieux rythmé, ce qui constitue un plus agréable. C’est même sans doute sur ce point que les progrès d’Adrien Tomas se révèlent les plus flagrants.
Car pour le reste, sa façon de présenter et mettre en scène ses personnages n’a guère changé, avec le recours à une alternance des points de vue, par exemple. Ceux qui ont apprécié ses portraits fouillés mais parfois un peu trop figés ne devraient pas être trop dépaysés. Pour le reste, le rythme soutenu du récit et son cadre - finalement, qui n’aimerait pas passer plus de temps sur les bancs de la taverne qu’en cours ? - permettent de fermer les yeux sur des retournements de situation parfois un peu tirés par les cheveux et des rebondissements au caractère pas toujours naturel.
Un aspect haché qui ne nuit pas vraiment à la lecture mais qui démontre la présence de quelques scories. Adrien Tomas a visiblement décidé de poursuivre dans l’usage de clichés pour tenter de les détourner. Le risque étant donc parfois de ne pas y parvenir tout à fait. Mais le résultat ne se retourne pas contre l’intrigue, contrairement à ce qui pouvait se produire de temps en temps dans le cas de la Geste. Les nouveautés concernant l’univers, notamment sur le plan technologique, contribuent aussi à entraîner le roman dans un autre registre, tout en n’oubliant pas les thèmes forts du tome précédent, pas si indépendant que ça par moments.
Et comme avec son premier roman, l’auteur conclut sur une note pas franchement optimiste, aussi bien à l’échelle de son monde que de ses personnages et des déceptions qui auront pu être les leurs au fil des pages. Une note qui semble devoir faire partie de la patte de l’auteur et qui s’avère appréciable.
Plaisant sans se révéler pour autant exempt de défauts, La Maison des mages représente un pas dans la bonne direction pour Adrien Tomas, dont on avait déjà pu percevoir le potentiel. En prime, notons que la mise en page du roman est cette fois-ci bien plus agréable ! C’est peut-être un détail, mais cela ne gâche rien à la lecture.

6.0/10

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